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Au XIIIe siècle la baronnie de Lessard en
Bresse est propriété des Chalon, puis des Montagu. Le 21 mars 1365, lettre
de Jocerand de Lugny, chevalier, qui confesse tenir en fief lige du duc au
bailliage de Chalon... "scavoir ce qu'il a es villes et paroisses de Lessart
et de Virey près de Chalon". En1503, déclaration que baille noble seigneur
Messire Liebault de Lugny, chevalier, seigneur de l'Essard en Bresse et de
Varennes, de ce qu'il tient en fief et hommage de noble damoiselle Jehanne,
fille et héritière de noble seigneur monseigneur le marquis de Hochberg a
cause de la terre et chastellenie de Mervans, les mex, rentes et revenus à
luy deubz sur les meix ci après nommés. Item ung bois appelé le bois de
Lapotaise assis en parrochiage de Verssey. S'ensuit ceulx qui tiennent de
fief dudit seigneur Liebaud de Lugny à cause de son chastel et maison forte
de Bresse. Premierement Ferry de Nance, escuier, a cause de la motte de
champ Frecault et seigneurie d'icelle tant en dommaine que des meix, hommes,
femmes et familiers censables redevables, à luy appartenant à cause de
ladite mothe de Champfricoul ensemble les appartenances d'icelle. Item ce
que tient en fief dudit seigneur Jehan de Durestat et Tiebault son frere,
premierement la mote et maisonnement de Noisey ensemble tous les meix et
censables redevables a eulx deubz a cause de Noisey. Item ce que tient en
fief dudit seigneur Anthoine de Villeneusve escuier aiant cause de messire
d'Arley jadis chevalier a cause de son chastel de Lexard, assavoir plusieurs
mex assis ou parochiage de Verissey. Item plus ledit messire Liebault de
Lugny seigneur dudit lieu de Lexart en Bresse et Varrennes sur le Doubx
ensemble les appartenances en. tenir en fief de noble seigneur Jehan de
Lonvy et de ses freres seigneurs de Longepierre et à cause de la
chastellenie et chastel dudit Longepierre les choses ci après escriptes.
Premierement confesse tenir en fief desdits seigneurs de Longepierre a cause
que dessus les chose cy après suigans, assises et aux lieux, finaiges et
territoires de Varanne, Terrent, Frontenay, Coronne, Pontoux et leur
appartenances, premierement une mothe ou fort maison assise audit Varannes,
laquelle est foussaillée à l'entours de deux pars de foussez, ensemble les
bois, prey, terre appartenances et estant du demaine de ladite maison dudit
Varanne appartenant à icellui seigneur avec aussi tous les maisons, ganges,
hommes, femmes, maignies censables et redevables audit seigneur a cause
dudit Varannes, tant en cens, rente de denier, blez, vin, grain, courvées,
gelines que autres droiz appartenant à ladite seigneurie dudit Varannes tant
audit Varannes, Terrens, Frontenay, Pontoux, Coronne que Saint Perre
dependant d'icelle seigneurie, et lesquelx hommes et mex sont de mainmorte
et serve condition dudit seigneur de Lugny.
Le 6 août 1706, dénombrement de la terre de Lessard en Bresse par messire
Edouard-esprit de la Baume Montrevel, les retrayants au château dudit
Lessard sont ceux de la paroisse dudit Lessard. Le 9 septembre 1757, en
qualité de curateur testamentaire de son fils Florent Melchior de la Baume,
comte du Saint-Empire, Madame Marie-Florence Duchatelet donnait, à titre de
bail à ferme, pour neuf années consécutives, le château et les terres
environnantes. Entre autres conditions, les locataires s'engageaient "à
loger audit château et à nourrir l'entendant ou le préposé dudit seigneur,
pour faire ses affaires et recettes, lorsqu'il irait à Lessard, ainsi que
son cheval. Et au cas où ledit seigneur et ladite dame, comtesse de
Montrevel, seraient obligés, pour leurs affaire, de se rendre à Lessard, ils
seront logés au château, et leurs chevaux y seront nourris, pourvu que le
séjour ne soit plus de 8 à 10 jours ; le surplus serait à leurs frais. Le
prix du fermage était fixé à 1200 livres en argent, payables au château
dudit Lessard ou à Mâcon, en deux termes égaux à la saint-Martin. L'abbé
Courtépée écrivait en 1780: ancien château fort avec tours, créneaux et
fossés. Dans l'une des tours rondes, le hasard a fait découvrir en 1835,
l'existence d'un caveau... On y avait accès que par une ouverture circulaire
pratiquée au sommet de la voûte et seulement suffisante au passage d'un
homme... En creusant le sol de la grande salle au nord du château, les
ouvriers mirent à jour des poutres enfouies à plus de deux mètres de
profondeur et noircies par le feu. Le château fut donc brûlé.
Dans l'Annuaire statistique et administratif de Saône-et-Loire mention en
1839 de l'ancien château fort ayant appartenu successivement aux ducs de
Montagu, aux Saulx-Tavanne et à la maison de Montrevel. Il est aujourd'hui
possédé par M. de Sordet. Ce château, entouré de fossés et construit en
briques, était flanqué de quatre tours dont deux subsistent encore. Dans la
partie inférieure d'une de ses tours était la geole féodale. Le hasard l'a
fait découvrir il y a peu de temps. Renfermée entre des murs de deux mètres
d'épaisseur, elle n'avait de jour ou de communication à l'extérieur que par
une ouverture circulaire pratiquée au sommet de la voûte, et seulement
suffisante au passage d'un homme. C'est par ce trou qu'étaient descendus les
prisonniers faits à la guerre ou les condamnés. Description par Françoise
Vignier en 1981 : sur une plate forme approximativement circulaire,
qu'entourent des fossés encombrés de végétation, les bâtiments sont groupés
autour d'une cour irrégulière. Il subsiste aux angles nord et sud, deux
tours rondes en brique, coiffées de hauts toits coniques, à l'est un corps
de logis de plan quadrangulaire allongé à un étage carré, flanqué vers
l'extérieur de deux tours carrées dont une est couronnée de mâchicoulis
couverts et, le long des flancs nord et sud, des bâtiments agricoles
recouverts du même crépi gris foncé que le corps de logis. Quelques baies
ont conservé des linteaux en accolade. On y accède par un pont dormant à
l'ouest et une passerelle à l'est.
Le site se trouve à 325 mètres à l'ouest de l'église paroissiale, il est
composé aujourd'hui de trois bâtiments de briques isolés, recouverts d'un
enduit gris, sur une plate forme carrée aux angles arrondis de cinquante
mètres de diamètre, entourée de fossé larges de dix à douze mètres. L''accès
principal se fait par l'est, à l'opposé du village, par un pont. La cour est
bordée au nord par un bâtiment de dépendance, au sud par une grange et un
mur de courtine (large de deux mètres), et à l'ouest par le logis principal,
à un étage carré sous toit de tuiles à deux versants. La façade est du
logis, côté village, et équipée d'une part d'une tour carrée à un étage
carré hors-œuvre au centre du bâtiment, d'autre part par une seconde tour
carrée sur l'angle sud-est, couronnée d'un second étage de tir sur
mâchicoulis de brique. Toute la cour entre les deux granges et le logis est
surélevée d'environ deux mètres par rapport aux fossés ; l'ensemble est
entouré d'une fausse braie moins élevée. La plate-forme est en outre
défendue par deux tours rondes de brique à un étage surélevé, bâties sur la
fausse braie, et munies de canonnière à fente de visée. Au pied de la tour
sud-est, on remarque trois sorties de descentes de latrines. Une latrine est
visible au premier niveau, les deux autres conduits indiquent qu'il y avait
donc deux autres niveaux, aujourd'hui disparus. Le second niveau est
rattaché au premier par un escalier épargné en brique. (1)
château de Lessard 71440 Lessard-en-Bresse, propriété privée, ne se visite
pas.
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