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La première trace écrite date de 965 (cartulaire de Cluny) : castrum
Brancedunum. En 1237, échange entre Jean, comte de Bourgogne et de Chalon,
et Hugues IV, duc de Bourgogne, donné à Losne, le lendemain de l'octave de
pentecôte. Jean donne au duc son comté de Chalon et tout ce qu'il a à
l'ouest de la Saône, y compris Auxonne. En échange, le duc lui donne tout ce
qu'il a eu par échange de Jocerand de Brancion et de ses héritiers, à savoir
Brancion et tous les villages, châteaux et héritages qui en dépendaient,
Villafans et Houvans. En 1252, Henri Gros II, seigneur de Brancion, fait
prisonnier avec saint Louis, rentra sur ses terres. En septembre 1259, les
abbé de Cîteaux, de La Ferté-sur-Grosne, de Pontigny, de Clairvaux et de
Morimond, réunis en chapitre général à Cîteaux, affirment que Henri,
seigneur de Brancion, chevalier, fils de feu Jocerrand, chevalier, vent à
Hugues, duc de Bourgogne, Brancion, Uxelles, Beaumont et l’Epervière, tant
en villes, forteresses et autres, pour 9000 livres digenoises, et pour la
ville de La Porcheresse, estimée à 30 livres de revenus annuels. En
septembre 1268, Hugues V fit hommage à Gui, évêque de Chalon, de tout ce
qu'il possédait à Brancion, Verdun, et dans la prévôté de Buxy en 1262. En
février 1273, Renard de Choiseul, damoiseau, fils de Robert de Choiseul,
seigneur de Traves, et Marguerite sa femme, fille de Henri seigneur de
Brancion, confirment à Robert, duc de Bourgogne, et à Hugues, damoiseau, son
frère, héritiers de Hugues duc de Bourgogne, que Henri, seigneur de Brancion,
père de Marguerite, a vendu à Hugues, duc de Bourgogne, le castrum d’Aignay,
d'Etalante, item ce qu’il avait à Darcey, item les villas de Marcellois,
Jours, Pasques et Marcennay ; item le castrum de Sanvignes, de Brancion, d’Uxelle,
item l’Epervière; et pour cette confirmation ils reçoivent 1000 livres
parisis. L’acte est ratifié par Odon, archevêque de Besançon, par Robert de
Choiseul seigneur de Traves.
En 1350, mandat de Robert, comte de Roucy, gouverneur du duché de Bourgogne
pour le roi, pour faire réparer diligemment la forteresse et le chatel de
Brancion. Le 4 novembre 1361, le duc de Bourgogne ordonne aux gens des
comptes de surseoir à la reddition des comptes de Jean Buchepot, châtelain
de Brancion, alors malade. Il meurt de la peste, sans héritier. Le 29 mai
1366, dénombrement donné par Jean de Bernaul, damoiseau, fils de feu
Philippe de Bernaul, chevalier, de ce qu'il tient en fief en la chatellenie
de Brancion. "Scavoir certaine maison située à Crez qui fut feu M. Guillaume
d'Azey dit de Cres, damoiseau avec les vergers y attenant. Item la garenne
située dessus ladite maison contenat deux arpents de bois. Item certain bois
situé dessus la prairie de Cres de 3 arpens. Item 30 jouneaux de terre
situés au finage de Cres. Item un bichet d'avoine et 5 gelines de cens avec
la justice haute et basse desdites choses et généralement tout ce qu'il peut
avoir en la ville et paroisse de Cres. Item certaine maison située audedans
du château de Brancion entre la porte par où on rentre audit château d'une
part et le donjon dudit chateau d'autre, laquelle maison est appelée la
maison de Beaufort avec certaine tout appelée la Tour ès esnes et certaine
autre tour contigue à ladite maison et quelques cens à Brancion, Oussey et
Maissey et Cheny". Le 21 mars 1380, lettre par laquelle Arduin de Nanton,
chevalier, confesse tenir en fief du Duc au baillage de Chalon, scavoir le
chatel et maison fort de Crusilles et toute la terre en dépendant tant en
hommes, terres, moulins, garennes, meix taillables et mainmorte et justice
haute et basse. Item une tour assise à Brancion, devant l'église, et tout ce
qu'il a en la ville et paroisse de Brancion, en argent et coutumes.
En 1400, compte de Jean Ginarey, écuyer, capitaine et châtelain de Brancion.
Dépenses remboursées à l’inspecteur des travaux exécutés dans les châteaux
de La Perrière, de Montmirey, de Chaussins, de Verdun, d’Argilly, de
Brancion et de La Colonne. Cet inspecteur, Hugues d’Annoy, a le titre de
maître des oeuvres de charpenterie du duc. Le 30 septembre 1454,
commandement fait à tous "les habitants de la terre et chatellenie de
Brancion (baillage de Chalon) par ordre du Duc et du chatellain dudit lieu
pour qu'ils ayent à faire les corvées par eux dues au chatel de Brancion, à
quoy lesdits habitans repondirent qu'ils étoient prets de faire les
ouvrages, reparations que ledit Duc pourroit leur demander, et ce de leur
bon gré, mais quant à la contrainte que ledit chatellain prétendoit, ils y
formoient opposition". Le 20 juin 1482, lettre d'André de Poupet, évêque de
Chalon, qui déclare que Jean de Baudricourt, gouverneur de Bourgogne, lui a
fait hommage et reconnaissance pour et au nom du Roi selon les lettres de
commission dudit seigneur Roi y transcrites de tout ce que ledit seigneur
Roi, comme Duc de Bourgogne tient en fief dudit évêque à cause de son siège
épiscopal : "Savoir de tout ce que ledit roi tient en et autour de la ville
de Chamlon avec toutes les appartenances d'icelle. Item le chatel de
Brancion avec les appartenances d'icelluy et de tout ce que ledit seigneur
Roy, tient en toute la terre de Chonois, et aussi des chatel et bourg de
Verdun, le tout à la forme que l'ont déclaré les prédécesseurs ducs de
Bourgogne". En 1503, Louis de Nanton, essuyer, seigneur de Cruzilles,
confesse tenir du fief du Roi, le château, maison fort, terre et seigneurie
dudit Cruzilles en toute justice. Plus déclare tenir en fief du Roi une tour
au lieu de Brancion avec quelques rentes en dépendant sans justice mais en
la justice de Brancion.
En 1548, la terre de Brancion successivement châtellenie ducale et royale
devint terre d'engagement. Au mois de septembre le chastel et maison forte
et châtellenie de Brancion furent engagés à Jean de Lugny, chevalier,
seigneur baron de Branges et à sa femme Françoise de Polignac. Le 17 juin
1594, le colonel Alphonse d'Ornano, qui soutenait le parti du roi contre les
Ligueurs, entra dans cette petite ville par pétards et escalade, et qu'il
fit le siège du château de Brancion qui appartenait aux fils du vicomte de
Tavannes. Le 4 octobre 1667, aveu rendu au roi à cause de son chateau fort
de Brancion. Présence de Guillaume, évêque de Chalon et Josserand, seigneur
de Brancion. Dessertenne écrit en 1757 : le château de Brancion qui ne
consiste plus que dans des mazures est dans l'enceinte du village au levant,
il a été autrefois une place forte. L'abbé Courtépée note en 1774 : ancien
château rebâti par Philippe le Bon, sur une montagne fort élevée, dont il
reste deux vieilles tours. Dans l'Annuaire statistique et administratif de
Saône-et-Loire en 1839 : le château des sires de Brancion fut reconstruit
par le duc Philippe le Bon. On en découvre de loin les ruines imposantes sur
le coteau qui domine le village.
Le château et le bourg de Brancion sont bâtis sur un éperon barré qui domine
au nord un col reliant la vallée du Grison à l'ouest à celle de la Natouse à
l'est, et plus généralement Tournus à Salornay. Le village, ancienne
paroisse, s'étend à l'ouest sur un élargissement de la pointe de l'éperon.
Le château, à l'est, est bâti sur un promontoire qui domine le village et
bloque l'éperon; il est séparé du plateau par un vaste fossé. Le village,
ceint de murailles, est accessible par une unique entrée au sud, aménagée
entre le château et le bourg. Le château se compose d'une enceinte basse,
flanqué au sud-ouest par le logis de Beaufort et ses deux tours rondes à
archère, et l'enceinte haute, garnie d'un corps de logis gothique, deux
tours carrées et les vestiges d'une tour romane avec opus spicatum. Au
sud-est, le logis de Beaufort est un bâtiment rectangulaire à deux étages
qui repose sur un rez-de-chaussée voûté d'arête. Il est flanqué au sud-est
et sud-ouest de deux tours rondes équipées d'archères, à ébrasement simple
et à niche. La première enceinte est complété à l'est par le fossé, et au
nord par des murs de terrasse à contrefort. L'un des contrefort contient une
citerne. L'enceinte supérieure est fermée au nord par un beau logis
gothique, au sud par le parement sud d'une tour rectangulaire en opus
spicatum, à l'ouest par la grosse tour et à l'est par une autre tour carrée.
Le logis gothique est séparé en deux blocs : grandes salles à l'ouest et
petites salles à l'est. La salle principale, au premier étage, est
accessible par un escalier extérieur, et éclairée par deux baies ogivales à
remplage du XIVe siècle. Les petites salles orientales donnent accès à une
excroissance orientale en forme de tour qui contient deux latrines par
étage. Une tour en encorbellement, au milieu de la façade nord, donnait
accès aux étages de combles. La cour supérieure est fermée à l'ouest et au
sud par les vestiges d'une ancienne tour en opus spicatum. A l'ouest, la
grosse tour contient un haut premier niveau aveugle, et trois étages
résidentiels, éclairés de rares fenêtres. Les étages supérieurs ont subi de
profondes rénovations. La tour orientale, de forme trapézoïdale, n'est pas
conservée sur toute sa hauteur. (1)
Éléments protégés MH : le château de Brancion : les restes y compris ceux de
l'enceinte et la porte de ville attenante : classement par arrêté du 9 juin
1977.
château de Brancion 71700 Martailly-lès-Brancion, ouvert au public
tous les jours du 7 avril au 30 septembre de 10h à 13h et de 14h à 18h30 et
du 1er octobre au 5 novembre de 14h à 18h30, tous les vendredi et samedi au
mois de juillet et août, nocturne jusqu'à 20h30. Grâce à la perception du
droit de visite, il est possible d'effectuer d'indispensables travaux et
d'aider à l'entretien général des bâtiments.
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