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En mars 1264, reprise de fief de Guillaume
de Communes, chevalier, reconnaît tenir en fief lige du duc de Bourgogne
tout ce qu'il a et peut avoir à commune et autour de Charollee, a savoir en
terre plaine, maison, bois, eaux, dîmes, coutumes, seigneurie, justice et en
toute autre chose quelconque. Item il reconnaît qu'il tient et reçoit en
accroissement du fief susdit tout ce qu'il avait ou pouvait avoir à Buère
pour 40 livres viennoises qu'il a reçu dudit duc. Le 2 juillet 1316,
Guillaume de Commune, chevalier, reprend en fief du comte de Charolle sa
maison forte de Commune. "A touz ceaux qui verront et orront ces presentes
lettres je Guillelmis de Communes chevaliers fais assavoer que je tiem en
fiex de noble et puischanz barom mon chier seignor mon seignor Johanz de
Clermont seignor de Charrolois ma maison fort de communes et totes les
terres prez estanz bois et autres heritaiges que je tient et porte a
Communes et es appartenances excepté les mes es Bertholons et les mes de
Montre que je aquis de la dame de Monbotom. Item la terre et les heritaiges
que je hay tient et porte a Marez Freidetreche et es appartenances En
tesmoinz de laquel chose je ay scalez ces lettres de mon seaul faites et
donees lou venredi empres la feste saint Pierre et saint Paul en l'am de
notre seignor mil trois cenz et seze". Le 1er septembre 1368, lettre par
laquelle Geoffroy de Commune, chevalier, confesse tenir en fief sa maison
forte de Commune ainsi qu'elle se comporte, avec portion d'icelle maison qui
est à Agnès de Commune, femme de Guillaume Dubois, damoiseau, avec l'étang
et le moulin situés derrière et sous ladite maison.
En 1402, reprise de fief et dénombrement, donnés par Hugues du Bois, de sa
maison forte de Commune, membres et dépendances, hommes taillables, étangs,
moulins, colombier, prés, bois, arbres, pasquiers, rivières, juridiction et
eaux. En 1533, la bande de Jean de Vaux, composée d’une cinquantaine de gens
de guerre, tente le 14 août, une attaque contre la ville de Charolles. Elle
échoue et va alors s’emparer de la maison forte et château de Communes.
Description de la maison forte réalisée lors d’un contrat de bail. "Ce
jourd’huy, 20 juillet 1698 avand midy, au lieu de Communes, paroisse de
Martigny par devant le notaire royal soubsigné, reservé par sa majesté a
comparu en sa personne maître Ferdinand Fyot, procureur fiscal des terres et
seigneuries de Martigny, Souterrain et Communes pour haut et puissant
seigneur messire Nicolla-Marie de la Guiche, chevallier comte de Sivignon,
dudit Martigny, seigneur dudit Souterrain, Communes, Chassy et autres
places. Lequel a dit que ledit seigneur comte de Sivignon ayant donné sa
terre dudit Communes à bail à ferme à honorable Jean Laussot marchand dudit
lieu de Communes par acte receu Lambert notaire royal. Il auroit este dressé
procès verbal de ces par devant le mesme notaire le 16 may 1690 de lestat
auquel estoit le chatel dudit Communes les baptimans de grange, estable,
escurie, grange, collombier et pré de réserve. Et comme le bail dudit
Laussot est finy des le mois de may dernier et que ledit seigneur auroit
admodié ladite ferme à honorable Gabriel Pelletier par acte receu. Prevost
aussy notaire royal le dit sieur Fyot requiert qu’il soit procede au
revetisse dudit procès-verbal pour reconnaistre en quel estat sont les
choses et que ledit Pelletier soit chargé de les rendre aux mesme estat dont
j’ay moy ledit notaire donné et octroyé acte et procede audit revetisse en
presence desdits Laussot et Pelletier comme sensuit.
Premièrement dans la grand chambre ou réside ledit Pelletier qui est le
premier article dudit verbal, elle est au mesme estat porté par ledit verbal
scavoir quelle est quarellé viele et manque plusieurs quarreau et il y a
deux panaux de vitre aux fenestres du costé de midy et les fenestre sont en
bon estat aussy bien que la porte de ladite chambre ou il ny a point de
serrure dans laquelle chambre il y a une table de mangerie et un viel buffet
sans fermanture. Dans la chambre a costé de ladite grand chambre du costé de
bise, il y a deux fenestres ou il y a deux panaux de vitre le quarlage en
asses bon estat la cuisine pavée de pierre il y a une poutre qui est cassée
sur un bout et y manque quatre travois les aies et le carlage estant tombé
et touttes les portes desdites chambre basse et cave sont sans serrure. Au
grenier sur la cave il ny a point de serrure et est en assez bon estat. Les
trois chambre de lesgallier sont desquarlé en plusieurs endroits sans vitre
ny serrure à la reserve de celle du millieu ou il y a une serrure. Le coffre
qui est esnoncé dans ledit verbal estre dans la chambre du bou du coste de
bize ni est pas trouvé. La chambre sur la cuisine, il y a une pa[r]tie du
planché dessous qui est tombé et au-dessus est entierement en ruine. Le
plancher de lesgallier du dessous est en assez bon estat et le dessus il ny
a poinct dais et manque deux travoué. Le grand grenier du dessus est assez
bien quarlé et il manque une fenestre du coté de midy et il y a une porte
qui est rompu a moittié et la porte ferrée fermant à clef. Les trois fours
sont en asse bon estat. Il y a une des portes en ruine. Leuvié est en estat
synon quil y manque des ayes sur le plancher la porte sans serrure.
Dans la chapelle les fenestre bien vitrée. Il y a deux chasubles les estol
et manipulle le devant dautel deux chandelliers de cuivre et la porte. Il y
a une serure sans clefs. Les portes du donjon en asse bon estat avec un
verroux. La petite porte du portal qui entre dans la prison il y a un verou
et deux bandes de fer. La première porte du pont levy sans guichet et en
mauvais estat. Le pont levy en assez bon estat les chesnes et deux porte
pont sont en la puissance dudit Pelletier le tout de fer. La porte cochère
qui entre dans le vergier en assez bon estat avec quatre bandes et un
verrou. Le portail et petite porte de la basse cour en bon estat trois
verroux et un marteau. Le jardin claus de vieil palliz avec une porte. Dans
lestable des bœufs faut refaire les croisées du costé de matin les portes en
bon estat avec des bandes sans serrures ni clefs. La porte qui entre dans le
feniz en bon estat avec deux bandes, un verroux et une serrure sans clef. La
porte de la grange fort vielle et en méchant estat sans fermantes que deux
bandes et un verrou au guichet. Doux estable des vaches en bon estat à la
réserve du bout de grense. Tous les couvers dudit château tour grange et
estable sont assez bien couvers. La maison du domaine dudit château. Il y a
quatre portes fort vielle et sans fermante ny serrure que cinq bandes de fer
et la chambre a costé de matin. Il y a aussy deux portes avec quatre bandes
et un four neuf dans ladite chambre. La porte de grange toute neufves et les
portes de l’estable à bœufs aussy en bon estat sans fermantes et il y a un
chenay despendant du château dans ladite maison. Au puis du château il y a
un tour sans corde. Les murailles du vergier sont ruinées. Tous les prés en
bon estat synon lembouches ou il y a cantitée buissons et les fossés du pré
en ruine ledit Montot ayant fait boucher iceux à lentrée de sa ferme et
ayant trouvé tout débouché. Le collombier est en ruine ny ayant que environ
quinze pigeons et manque la moistié des paniers. Faut reposer les pierres de
taille du tour du puits. De laquelle visitte et revetisse jay donné et
octroyé le present acte pour valloir et servir ce que de raison tant audit
seigneur que tout autres lequel Pelletier a promis de rendre a la fin de son
bail ledit château tour chambre jardin grange estable collombier et prés de
réserve au mesme estat quil est ci dessus esnoncé sans prejudice audit
seigneur contre ledit Laussot et pour ce qui manque du contenu audit verbal
du 16 may 1690 et sans desroger à toutes les autres clauses du bail dudit
Pelletier le tout fait lue et passé en presence de sieur Jean Beraud
bourgeois et Nicolla Bertelon cabarestier de ceste paroisse. Susdite requis
les quatre sieur Béraud et Fyot si lont soubsigné et non lesdits Pelletier
et Bertelon pour ne le scavoir. Signé Fyot, Béraud, Lambert notaire royal".
L'abbé Courtépée mentionne en 1774 : cette province duCharollais était
autrefois hérissée de châteaux forts, presque tous ruinés par ordre de Louis
XI, ou depuis durant les guerres civiles ; tels que ceux de
Mont-Saint-Vincent, Suin, Dondin, Artus, Digoine, Joncy, Charolles,
Marcilly, Collanges, Courcheval, chevenizt, Cypierre, Rabutin, Joux,
Commune, Sauvement, Champlecy, Martenet, Clessy, Chassy, Mazoncle, Busseul,
la Sale, Balore, Chaumont, la Guiche : quelques uns ont été rétablis. Lieux
détruits du Charollais : Les châteaux anciens ruinés sont Giverdey près
Toulon, ceux de Busseul, Rabutin, Suin, Artus, Dondin, Sanvigne, Sauvement,
Commune, Joux, en la paroisse de Saint-Bonnet ; Saint-Aubin-les-Charolles,
dont il ne subsiste plus qu'une tour, ainsi que celui d'Avaise ; Comble,
paroisse de Suin ; la Salle, Beauregard, Verderet en la paroisse de Marizy ;
Laugère en celle de Génelard ; Verderat, à la Queue de l'étang de ce nom. Le
château de Rossignol dans les bois de Bragny ; celui d'Ocle, de Chide, de
Glorière et autres cités ci-devant. Dans l'Annuaire statistique et
administratif de Saône-et-Loire en 1836 il est écrit : Vieux châteaux de
Matigny, de Souterrain et de Commune. Ce dernier a été le plus remarquable
et a dû être très fort. Il n'en reste que des ruines et quatre tours, encore
garnies de leur meurtrières. L'une de ces tours, dont la base se trouve à 12
mètres de profondeur dans la terre, contient une chambre ou cachot voûté,
n'ayant de communication avec le jour que par l'ouverture circulaire qui est
pratiquée au sommet de la voûte. C'est par ce trou qu'étaient descendus les
prisonniers. […] Ces trois châteaux, jadis à trois seigneurs, ont appartenu
en dernier lieu aux La Guiche de Sevignon, puis au duc de Cossé. (1) La
maison forte de Communes adopte un plan rectangulaire irrégulier cantonné de
quatre tours ; les tours nord-est, nord-ouest et sud-ouest sont circulaires
tandis que celle qui est au sud-est est une tour quadrangulaire. Celles-ci
sont encore toutes en élévation mais dans un état de dégradation plus ou
moins avancé. Quatre courtines, qui ont toutes partiellement perdu leur
couronnement, les relient entre elles ; celle du côté est s’est même
complètement effondrée. L’entrée se pratique actuellement par la courtine
ouest, qui a été construite en petit appareil irrégulier. Elle présente
aujourd’hui une façade extérieure avec une arcade centrale qui est surmontée
de traces d’arrachements ; ces différentes marques peuvent être le témoin
d’un ancien bâtiment construit en avant de l’édifice. L’arcade elle-même a
été bouchée et son colmatage se dégrade. A l’extrémité sud se trouve une
petite ouverture rectangulaire, surmontée d’un linteau, fermée par une porte
de bois ; c’est l’entrée actuelle qui est intégrée dans une de ces arcades
anciennes. La tour ronde sud-ouest a été construite en blocs de pierre
disposés très régulièrement. En son couronnement, elle est percée de baies
carrées sur tout son pourtour et au sud-ouest d’une fenêtre rectangulaire à
linteau, la partie supérieure étant réduite par des coussinets. Aujourd'hui,
pour entrer dans la tour, il faut pénétrer dans l’enceinte et l’accès se
pratique par une petite porte en bois. L’entrée débouche alors dans le
rez-de-chaussée qui sert de débarras ; ce niveau est surmonté d’une voûte en
plein cintre, et est actuellement percé de deux portes. Pour accéder à
l’étage supérieur, un escalier est aménagé dans l’épaisseur du mur. Il est
construit en moyen appareil régulier, percé de temps à autres de
jours-en-archères pour bénéficier de la lumière du jour. il permet d’accéder
au premier étage de la tour où s’observe une grande salle percée de trois
fenêtres. Le sommet est surmonté d’une voûte sur croisées d’ogives retombant
sur des culots sculptés. A l’angle sud-est se dresse une tour
quadrangulaire, l’appareil semble assez proche de celui de la courtine sud.
Il ne reste aujourd’hui de la courtine Est, qu’un grand pan de mur du côté
de la tour nord-est ; le reste s’est effondré. La tour nord-est, dite la
tour de la prison, est celle qui est la moins bien structurée de toutes les
tours ; elle a un diamètre moindre, et on a utilisé pour sa construction un
appareil irrégulier avec des pierres de petite taille, ce qui donne un
ensemble moins homogène que pour les autres tours. Du côté intérieur de
l’enceinte, se trouve une porte qui constitue l’actuelle entrée et deux
autres ouvertures de petite envergure qui semblent correspondre chacune à un
étage différent ; le tout est de facture très simple sans véritable
décoration. La courtine nord s’est effondrée, il ne reste qu’un pan accolé à
la tour nord-est et un autre à la tour nord-ouest. À l’ouest de cette tour,
une petite fenêtre carrée, non décorée, a été ouverte afin d’éclairer ce qui
semble être le second étage. L’enceinte du château est aménagée en jardin
potager qui est arrosé par un puits aménagé à côté de la courtine sud ; ce
point d’eau a bénéficié de divers aménagements.
Éléments protégés MH : le château en totalité, avec son assiette
d'implantation, ses fossés, l'emprise de l'ancien étang, les sols
environnants et le colombier : classement par arrêté du 1er octobre 2012.
château de Commune 71220 Martigny-le-Comte, propriété privée, ne se visite
pas, vestiges tout à fait exceptionnels.
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