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Au XIe
siècle la terre de Maulèvrier est possédée par l'abbaye de Saint-Rigaud. Le
22 juillet 1392, lettre datée au château de Changy, par laquelle dame Jeanne
de Lespinace, relicte d’Erard et Philibert de Lespinace, leur fils,
seigneurs de Maulévrier, déclarent tenir en fief divers biens sur la
paroisse d’Arthey. En 1435, Philibert de Lespinasse dit "le Cormoran",
seigneur de Maulévrier, obtient du duc de Bourgogne, la haute justice, pour
le droit de pêche seulement, sur la Loire, depuis Pouilly jusqu’à Avrilly.
Les assises de cette juridiction se tenaient "dans un bateau flottant sur la
rivière de Loire ". En 1461, Malay est à plusieurs seigneurs et y a deux
forteresses, c'est assavoir Bagnaul et Malevrier, et sont 12 feux, tous
hommes francs. Le 12 mars 1489, reprise de fief par Etienne de Lespinace,
seigneur de Maulevrier et de Changy, de sa terre et seigneurie de Lespinace,
Changy, Maulevrier et Artais. En 1562, Philippe Damas est assassiné dans son
château de Maulévrier, et ses biens passèrent à sa soeur Françoise de Damas,
épouse de Denis Savary de Brêves. Elle entreprend la reconstruction du
château qui a été détruit. L’aile droite en fut achevée par son héritière,
Marguerite de Savary.
Le 27 février 1646, dénombrement des terres et seigneuries de Maulévrier et
Artaix par M. Hector Andrault de Langeron, baron d’Oyé, seigneur de
Minardière, Chaulmont et autres lieux, "sous protestation qu’il fait
s’ajouter aux dittes terres le titre de marquisat suivant les lettres
patentes de Sa Majesté du mois de février 1625, après vérification
d’icelles. Ledit Maulevrier consiste en un château fort, situé en la
paroisse de Melay, pays de Bourgogne, ressort du bailliage de Semur en
Brionnois. Plus un meix et tenement appellé les Vids scis en ladite paroisse
de Melay, consistant en plusieurs masures de maison, terres, pré et brosses
contenant deux cent bichetées de terre. Plus un autre meix et tenement situé
en ladite parroisse de Melay que souloit être bois de haute futaye appelé le
Bossain, entragé et demolie puis peu à certain particulier, ou sont à
present plusieurs subjets contenant cent bichetées ou environ.Plus une autre
terre et seigneurie appelée de la Crusille ou paroit encore à present une
grande motte ou souloit être le château de la Crusille, laquelle motte est
entourée de grands fossés ou il y a encore de l’eau, contenant deux cent
bichetées, ou sont aussi plusieurs subjets et entragé nouvellement. Plus une
autre terre et seigneurie scis en ladite paroisse de Melay, appelée de
Montsarrier, ou est aussi une grand motte et la place d’un vieil château
environné de grands fossés contenant 400 bichetées. Les hommes et sujets
dudit Artais sont tenus au guet et garde du château de Maulèvreir et fait
détail des isles, bois, prés moulin, taches pêche en la rivière de sur
environ 4 lieux, et autres droits dependants de ladite terre d’Artais".
Le 25 décembre 1793, une vingtaine d’individus cherchèrent à démolir le
château, sous le prétexte que c’était un château-fort. Les tours furent
alors rasées ou décapitées et une partie de l’aile droite, qui abritait la
chapelle fut abattue et les matériaux récupérés. En 1795, procès-verbal de
la visite de la maison de Maulévrier, par le district de Marcigny, le 23
brumaire An 3 de la République : "cette maison est située au sommet d’un
coteau en matin aboutissant à une petite plaine et bois, entourée d’un petit
fossé de quinze pieds de largeur en soir, tournant en midy ou il sert d’abrevoir
tant à la maison qu’à un domaine coté de soir et le fossé est continué coté
de matin, sur lequel il y a un pont en pierre pour l’entrée de la cour de la
maison, et la vidange se fait par une bonde qui sert d’irrigation à un pré
dans le coteau coté de matin. Cette maison appartenoit ci-devant au citoyen
Langeron, actuellement à la citoyenne veuve Monbar et elle a son entrée en
matin par une cour, dans un corps de bâtiment d’environ 90 pieds y compris
l’épaisseur de murailles en saillie sur la ditte cour, et le corps de
bâtiment simple sur la cour, et le corps de bâtiment simple de matin en
soir, le tout composé d’un rez-de-chaussé, un premier étage et grenier,
couvert à thuille platte, le rez-de-chaussé étoit ci-devant composé
d’appartements logeables, les cuisines souterraines voutées, et les murs de
la maison tous anciennement construits en briques. Je n’ai rien connu dans
cette maison de capable d’attaque ni de défence excepté deux petites
cannardières sous le comble du pavillon du soir, de huit pouces environ de
hauteur chacunes, sans autre objets contraire à la loi. Trois cannardières
au bâtiment de la basse-cour l’une en bize, l’autre en midi et dans la cour
de la ditte basse-cour, dépendance de la principale maison. L’avis du
soussigné est tel qu’il fait savoir que pour effacer ces marques, la pierre
de taille qui forme ces petites canonnières soit arrachée et l’extérieur
massonné à plain mur".
Isolé, dans une clairière de défrichement, à deux kilomètres à l'ouest de
Melay, le château de Melay est un beau manoir constitué de plusieurs
bâtiments en U sur une plate-forme rectangulaire, entouré de fossés en eau,
ouvert vers l'est, face à une belle vallée. Il est construit en brique, sous
toit de tuiles. Les nombreuses fenêtres bouchées témoignent que les
bâtiments actuels, ouverts de baies modernes, sont les vestiges de bâtiments
plus anciens. Le corps de logis principal occupe le côté ouest de la
plate-forme. Il est constitué d'un bâtiment moderne à un étage carré et un
étage de comble. Au nord, il se prolonge d'une part par un tronçon de
bâtiment visiblement plus ancien, à deux étages carré, qui semble de vestige
d'une ancienne tour médiévale, puis par un gros pavillon d'angle, sous
toiture à ressaut. Le côté sud de la plate-forme est fermé par un bâtiment
étroit bâtiment en retour d'angle. Le côté nord, sur le cadastre de 1838,
était également fermé par un bâtiment en retour d'angle, qui s'appuyait à
l'est sur une tour carrée. La trace de cette tour est conservée dans le plan
de la plate-forme, qui est revêtue d'un mur de brique. La porte, à l'est,
ouvre sur une terrasse rectangulaire bordée de murs de soutènement sur 3
côtés, et cantonnée de deux tourelles basses. Au sud du château, les communs
forment un grand corps de bâtiment autour d'une cour carrée indépendante,
édifié dans un axe différent de celui du château. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, y compris les
soubassements ; les fossés ; le pont dormant ; l'escalier tournant et la
porte à claire-voie du XVIe siècle : inscription par arrêté du 24 janvier
1991.
château de Maulevrier 71340 Melay, propriété privée, ne se visite pas.
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