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La première trace écrite date de 1257
lorsque Guigon de Gemolles, chevalier, déclare que le droit qu'il possède
sur sa maison, son pré et sur une vigne le joignant, ainsi que sur tous les
droits qu'il peut et doit avoir sur les terres sises depuis le grand chemin
de Givry jusqu'à la maison-Dieu de Marloux et de la maison-Dieu jusqu'au
Buet, sont du fief de Guillaume de Montaigu. En 1272, Geoffroy Desrée,
chevalier, achète à Germolles une maison de pierre avec ses dépendances et
une certaine place appelée vulgairement place de la Grange. En 1321,
Guillaume de la Grange de Germolles, dit Guillaume de Germolles, conteste
les prétentions d'Oudart de Montagu au sujet de l'hommage dû à cause de la
maison appelée Grange de Germolles. En 1363, Guillaume de Montagu marie sa
fille Philiberte à Guillaume, fils de feu Jean de Germolles. Ce dernier
assigne à son épouse sa maison forte de Germolles. En 1379, Guillaume de
Germolles, seigneur de Germolles, vend son fief de Germolles à Philibert
Paillard, sans autorisation du duc. Guillaume de Colmar, châtelain du duc de
Bourgogne pour le château de Montaigu, se rend à Germolles pour voir comment
Messire Philibert Paillard avait pris la possession du fief de Germolles.
"Il reste 77 jours avec son clerc, un sergent et un portier, constamment en
la fort maison de Germolles pour ce qu’il se méfiait des gens du roi, des
gens de Monseigneur Philibert Paillart et des gens de Guillaume de Germolles
qui furent presque tout le temps en la grange dudit Germolles et au plus
loin à Dracy pour entrer dedans ledit Germolles ; et aussi de la mère dudit
Guillaume, laquelle était toujours dedans à cause de son douaire, elle et
huit de ses gens, toujours au moins avec deux des gens de Guillaume de
Germolles".
Le 7 juin 1381, Philibert Paillard et Guillaume de Germolles sont assignés
devant le bailli de Chalon pour voir et entendre déclarer le château de
Germolles, terres et appartenances d'icelui, être commis et requis à
Monseigneur le duc. Le 19 septembre 1382, Philibert Paillart, acquéreur
malheureux de Guillaume de Germolles, cède au duc de Bourgogne la fort
maison de la Grange de Germolles, des villes de Châtenoy, de Courcelles et
de Charny. En 1411, Oudot le Puits, demeurant à Lux près de Chalon "met
trois jours à encorder et mettre en état les 14 arbalètes étant audit
Germolles et, en avril 1411, cinq maçons ont bouché pendant quatre journées
les fenêtres du château afin que les gens d'armes qui lors allaient bien
souvent alentour et qui étaient au pays n'y eussent grande vue". En 1424, on
aménage sur le pont dormant "une barrière de pierre de deux pieds de gros et
deux toises de haut, en laquelle a deux archères pour jeter canons à main".
En 1437, terrier de la châtellenie. "Cy apres s’ensuit la déclaration du
chastel et des aultres maisonnemens dudit Germoles appartenans à Mgr :
Premierement, Mgr a audit lieu de Germoles son chastel, ouquel de présent
seroit bien nécessaire de faire recouvrir et mectre à point certaines
chambres et autres maisons estans en icellui et qui brief n’y mectra
provision Mgr y aura dommaige. Et devant icelui chasteau est la basse-cour
en laquelle a une grande cuisine qui se laisse choire pour defaut de
couverture, un petit four auprès et une galerie pour entrer en ladie
cuisine".
En 1470-1471, comptes de Gurry de Malain. Achat d’ardoises pour la
couverture du château. Travaux exécutés au châtel de Germolles, par
ordonnance de Jean de Neufchâtel, chevalier, seigneur de Montagu et de Renel,
lieutenant général du duc en Bourgogne, lequel avait fait visiter ledit
châtel, par noble Jean de Montreux, écuyer, seigneur de Mélisey, pour savoir
les travaux qu’il y fallait exécuter. "Achats de divers objets d’artillerie
pour la garde et défense du châtel à l’encontre des ennemis. Colynon de
Meissoyne, artilleur de la ville de Chalon, vend 40 livres de poudre à jouer
couleuvrines. On réalise 15 canonnières à doubles pertuis et douze
couleuvrines de fer, assavoir 6 grandes et 6 moindres, lesquelles
couleuvrines ont été essayée et les a-t-on trouvées bonnes. On achète
quarante livres de poudre de canon, on répare 8 arbalètes de bois de celles
dudit Germolles, desquelles ont été faites les cordes toutes neuves, collés
les arcs de bois et les aubrier et remises à point le noix; on achète six
cent de trait neufs de bois et six cens de vireton de fer à ferrer traits
d'arbalètes de guerre. Enfin, on accueille six compagnons de guerre tenus en
garnison au château dudit Germolles par l'espace d'un mois entier commençant
le jeudi après mi carême 1470". En 1507, Louis XII accorde Germolles à Jules
de Saint-Séverin sa vie durant; François Ier confirme cette donation à son
cousin. 12 décembre 1547, dame Anne Journelle demande aux villageois
l'entretien à faire sur "les ponts dormants par lequel l'on passe à cheval
et à pied, les grandes portes de la basse court, la grande porte et guichet
dudit château qui sont à nettoyer ainsi que le curage des fossés tout
alentour dudit château et l'aide aux maçons pour porter ou faire porter et
mettre es lieux crénelages sur les murailles et avant cour".
Le château fut offert aux moines de Saint-Pierre, après la destruction de
leur abbaye, dont on avait fait une citadelle en 1563. Visite des bâtiments
en 1584. "du côté de la main droite en entrant, il y a un grand corps de
logis accompagné de trois montées par le dedans de la cour et par le dehors
de trois tours avec chambres, grande salle, cabinets et garde robes en
grands nombres, les salles d'en haut sont toute lambrissées fort excellentes
mais la plupart des planchers sont ruinés et par conséquent rendus
inhabitables". Le 7 août 1597, le domaine de Germolles est vendu moyennant
10900 écus à Léonard Chabot, comte de Charny. En 1722, le château est
presque entièrement ruiné, dans lequel on a fait depuis quatre ans plus de
six mil livres de réparations pour loger le fermier et ses vignerons. Le 9
septembre 1731, un devis estimatif précise que des ouvrages de maçonnerie
sont à faire dans les bâtiments de la cour basse : rétablir les foyers et
contre-foyers de la cuisine, démolir pour rétablir à neuf la cheminée de la
chambre basse du côté de bise; dans la grande cour et dans les greniers du
fond de l'aile gauche, depuis la chambre appelée celle des papiers jusqu'à
l'escalier de la tour du milieu, les couverts des deux faces sont presque
entièrement dégarnis de tuiles, de latte, contre-lattes et il est resté très
peu de faîtières, ce qui fait qu'il pleut par tous les greniers et que la
charpente est beaucoup endommagée, laquelle pourrait périr entièrement dans
peu de temps si lesdits couverts ne sont rétablis et pur le faire, il faut
mettre à niveau les chevrons...
A flanc de coteau, à deux kilomètres à l'est de Mellecey et à 400 mètres au
sud du hameau de Germolles, le château est bâti sur un plan rectangulaire
oblong, allongé du nord au sud, et ouvert au nord. Il était entouré d'un
fossé encore partiellement visible à l'est. Il était composé de trois corps
de bâtiments entourant la cour, et d'un corps d'entrée au nord. Il subsiste
actuellement le corps nord, très ruiné, la moitié nord du corps ouest, arasé
au milieu du niveau du premier étage, et la moitié sud du corps est, à un
étage et un demi étage, avec en retour d'angle la moitié du corps sud. Le
châtelet d'entrée constitue un édicule de 14,10 x 6 mètres en saillie au
milieu de la face nord. Il s'ouvre au nord par une large porte couverte d'un
arc surbaissé, encadrée de deux tours rondes. La porte est encadrée d'un
retrait pour les huisseries, mais ne montre pas de traces de ponts levis. Le
mur nord est couvert d'un bossage rustique partiel. Les tours sont en grand
appareil lisse, sauf dans les parties supérieures, qui ont été refaites en
petit appareil. Tout le haut de l'édifice a été arasé. Entre le châtelet
d'entrée et l'angle nord-est se dresse un petit bâtiment en ruine, qui
contient au premier étage la chapelle, en ruine. Le chœur est aménagé dans
une échauguette en encorbellement sur l'angle nord-est. A main droite en
entrant se dresse un long bâtiment en ruine, qui abrite un cellier
semi-enterré voûté à 5 travées et 4 piliers. Au dessus se dressait la grande
salle, dont il ne reste plus que la base. La cheminée qui occupait le petit
côté sud de la grande salle a été démontée et remontée dans le bâtiment
oriental. Le bâtiment oriental a été réaménagé à la moderne, notamment avec
de grandes baies rectangulaires. Il possède encore des cheminées médiévales,
sans doute sculptés par Claus Sluters, et des fragments de peintures du XIVe
siècle. L'angle sud-est est décoré d'une petite échauguette, comme il y en
avait sans doute sur les 4 angles. La distribution verticale était assurée
par 6 vis : 4 aux angles de la cour, et 2 au milieu des grands côtés. Il en
reste une dans l'angle nord-ouest, entre le châtelet d'entrée et le cellier,
une dans l'angle sud-est, et une au milieu du grand côté est. (1)
Éléments protégés MH : le porche d'entrée (bâtiment d'entrée avec son
escalier en vis et ses deux tours) ; la chapelle basse et la chapelle haute
; le cellier ; le corps de logis principal : classement par arrêté du 12
juin 1989. Le sol de la cour d'honneur et celui contenant les
substructions des autres parties du château démolies ; la ferme et la grange
: inscription par arrêté du 12 juin 1989.
château de Germolles 71640 Mellecey, tél. 03 85 98 01 24, ouvert au public,
la visite du parc est non accompagnée, des visites sont possibles toute
l'année sur rendez-vous, même pendant les périodes de fermeture. Tarif et
horaires, site du château :
http://www.chateaudegermolles.fr.
Nous remercions chaleureusement les propriétaires pour leur gentillesse et
l'accueil qu'ils nous ont réservé lors de notre passage.
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