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En 1104, Aélis, abbesse de
Saint-Jean-le-Grand d’Autun, autorise Anne, fille de Guichard de la Douze, à
quitter Saint-Jean pour Marcigny, charte passée au château de Moulin. En
1303, Jean de Busseul, dit Truyllet, reconnaît tenir de Renaud de Luzy
seigneur d’Oyé, sa maison de Moulin et sa grange y étant, le moulin de
Masoer, le meix de Masoureux en dépendant et en arrière-fief les droits et
cens que Lambert Cellerier, au nom de sa femme, avait de lui à
Saint-Julien-de-Civry. Le 5 septembre 1362, lettre par laquelle dame Alise
d'Arcy relicte de messire Jean de Buxeuil, chevalier et Jean de Buxeuil,
damoiseau, fils et héritier universel dudit chevalier confesse tenir en fief
ce qui suit; les prés situés dessous la maison de Moulins qui jouxte la
rivière d'Arconce et la garenne qui peuvent contenir 10 chars de foin. Le 28
janvier 1398, dénombrement donné par Guillemette, veuve de Jehan de Buxeuil,
damoiseau, tant pour elle que pour ses enfants qui sont : Jacques, Jean,
Guillaume, Jeannette, Pierre et Etienne, "de ses maisons chapelles, granges,
héritages et autres, au lieu de Martenet, et de ce qu’elle tient au lieu de
Bonnefont et près de sa maison forte de Moulin et un bichet d’avoine et deux
deniers, à elle du annuellement par le commandeur de la maison d’Espinacy ;
de la terre de l’Isle; de sa maison de Gueurce, située en la paroisse de
Blanzy et dépendances et autres choses, ès paroisses de Saint-Valier,
Sanvignes et Gourdon, que son dit mary avoit acquit de Jean de Digoine
damoiseau; ses maisons de Changy et dépendances, situées au dit Changy,
paroisse de Dompierres, que son dit mary avoit acquit de Jean, dit
Bataillard de Marchand, seigneur de la Farge, damoiseau ; de sa terre et
maison forte de Buxeuil ; de sa terre d’Ouze et dépendances, et de ce
qu’elle a en la paroisse de Changy et de quelques cens qu’elle a à
Charolles. Témoin : Hugues de Noyers, damoiseau".
Le 17 octobre 1435, noble homme Jehan de Bussul, seigneur de Moulin,
"demourant audit lieu, aigé d’environ 60 ans, interrogé et examiné comme les
précédents dit et dépose par son serment que lesdits gens de guerre du Roy
par amblée luy ont pris son chastel de Moulin et ycelle ont pillé de la
valeur de deux mille escus et plus, comme il a déjà autre fois déposé plu à
plain du temps descrit et de la matière et autres cas faits par eulx en
certaines informations faites par maistre Girart Dagonnaul et le procureur
de Charroloys sur cette matière à laquelle déposition il fait rapport". En
1470, commission donnée pour obliger les justiciables de Moulin, au guet et
garde et aux réparations du château de Moulin, par Guillaume Hugonet,
seigneur de Faillent, chef du conseil de monseigneur le duc de Bourgogne. Le
8 février 1497, noble homme Claude de Busseul, seigneur dudit lieu de
Moulins, l’Augière, Chassignoles et Alligny, fait son testament en la maison
forte de Moulins-sous-Busseul, et choisit sa sépulture dans la chapelle de
Busseul. En 1535, noble homme Jean de Busseul (fils du dit Claude), escuyer,
seigneur dudit lieu, Moulin-sur-la-Reconce, Alligny, Laugières, époux
d’Anthonie, fille de Jean Palatin de Dyo, nommé commis et député en l’état
de chef du comté et pays de Charollois, par l’empereur Charles V, à Madrid,
fit donation par acte passé le 4 février 1535, à Claude et Jean, ses fils,
de ses châteaux avec maisons fortes et seigneuries de Moulins et Laugières
avec leurs dépendances.
Vers 1560, Claude de Busseul apporte un renforcement des défenses et des
restaurations à la maison forte de Moulin. Assiégée à plusieurs reprise par
les reîtres, elle résistera à leurs efforts. Quittances pour le comte de
Vauban, des réparations faites à Moulin-sur-l’Arconce, du 8 octobre 1712. Le
1er octobre 1739, "liasse contenant plusieurs baux de la terre de Moulin, au
profit de sieur Perrin du Lac et deux procès-verbaux de l’état du château de
Moulin et fonds en dépendant. Le 12 octobre 1777, Jacques-Anne-Joseph le
Prestre, comte de Vauban, second lieutenant des gendarmes dauphins, époux
d’Henriette-Françoise Puget de Barbentane, prend possession des fiefs de
Moulin-l’Arconce et Vauban. Au XIXe siècle, la grande salle du château de
Moulin-l'Arconce est démontée et remontée pierre par pierre au château
moderne de Chaumont à Oyé. Dans l'Annuaire statistique et administratif de
Saône-et-Loire de 1869 est écrit qu'à Poisson, au hameau de Moulin, sur
l'Arconce, ancien château du XIIIe siècle, dont il reste un édifice carré
flanqué de deux tours avec chapelle gothique, ayant appartenu aux Busseul et
au descendants du neveu du maréchal de Vauban, aujourd'hui possédé par M.
Ferdinant-Zéphirin Noirey.
A quatre kilomètres au sud-est de l'église, la maison forte de Moulin est
bâtie au fond de la vallée où coule l’Arconce, juste au bord de la rivière
qui pouvait être traversée par un gué pavé, qui se situait en amont de la
passerelle actuelle. Avant sa démolition partielle, effectuée dans le
premier quart du XXe siècle, elle avait encore belle allure. Construite sur
un plan quadrangulaire, elle possédait accolée sur son angle nord-est, une
grosse tour circulaire, élevée sur quatre niveaux dont les deux premiers
sont voûtés. Au premier étage se trouve une cheminée, un évier en pierre et,
encastré dans le mur, une colonne d’évacuation des eaux usées. Deux
ouvertures rondes, ébrasées sur l’intérieur, de part et d’autre de la porte,
servent de meurtrières. Une grande fenêtre éclaire la pièce. Dans les
parties supérieures, sont visibles quelques petites meurtrières. Une autre
tour circulaire, beaucoup plus petite, est accolée à l’angle sud-ouest. Elle
est élevée sur cinq niveaux. Le premier niveau, sous le sol, est voûté.
Plutôt qu’une oubliette, il s’agit d’un silo ou d’une réserve pour la
nourriture. Les autres niveaux sont planchéiés. Au quatrième, se trouve le
pigeonnier dont les cases carrées sont faites en carreaux. Ces deux tours,
qui ont perdu leurs toitures coniques, sont encore existante. Une
échauguette, détruite aujourd’hui, était accolée à l’angle nord-est. A
l’origine, la maison-forte possédait quatre ailes, enserrant une petite
cour, où se trouvait le puits. L’aile ouest a été démolie, à une époque non
connue, pour ouvrir la cour sur l’extérieur. Il n’en restait qu’une avancée,
élevée sur trois niveaux et un étage de comble, contre l’aile sud, élevée
elle aussi sur trois niveaux et un étage de comble. Au milieu de celle-ci,
une ouverture sous voûte, pourrait correspondre à l’ancienne entrée dans la
cour intérieure. Au rez-de-chaussée, une petite pièce voûtée avec une grosse
pierre d’évier est encore visible. Les ailes est et nord étaient élevées sur
deux niveaux et un étage de comble, avec des toitures très élevées. Trois
jacobines se trouvaient sur l’aile est qui servait de corps de logis, dont
deux baies permettaient d’accéder à l’extérieur sur une terrasse, reposant
sur des voûtes.
Les communs s’élevaient au nord-ouest à partir de l’échauguette, avec une
petite tour circulaire, élevée sur deux niveaux, et percées de trois
archères-canonnières, à l’angle nord-ouest. L’aile ouest se composait d’un
bâtiment agricole et une grande écurie, séparés au milieu par une petite
ruelle, avec une porte extérieure dont la clé de voûte porte la date de
1603. Un moulin et une tuilerie se trouvaient contre le canal de dérivation
des eaux de l’Arconce. La rivière pouvait être traversée par un gué pavé qui
se situait en amont de la passerelle actuelle. Le site, vendu au début du
XXe siècle comme carrière de pierres, n’est plus aujourd’hui qu’un amas de
ruines. Une partie des pierres a servi de fondations aux maisons d’un
lotissement à Paray-le-Monial et pour les pistes du camp d’aviation de
Saint-Yan. Les plus belles pièces sculptées furent achetées par le baron du
Marais pour construire une nouvelle aile à son château de Chaumont. Furent
ainsi réutilisées et sauvées les fenêtres à meneaux, deux cheminées
monumentales et la tour d’escalier polygonale. La maison forte, à l’origine,
était entouré d’un fossé qui n’est plus visible maintenant. La tour
sud-ouest possédait deux ouvertures, au troisième niveaux, qui donnaient
sans doute, à l’origine, sur un chemin de ronde, le long de l’aile ouest et
sud. Le site possède également ses légendes, celle des oubliettes dans une
tour, et deux souterrains, qui rejoignaient le château de Busseuil et celui
de l’Etang. (1)
château de Moulin-l’Arconce 71600
Poisson, propriété privée, ne se visite pas, vestiges.
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