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Un Jocerand de Brandon est cité comme
bienfaiteur du prieuré du Val-Saint-Benoit en 1242. Reprise de fief en 1256
par Guillaume Delvin, chevalier, au duc de Bourgogne Hugues IV : le mont du
châtelet et village de Brandon, avec les moulins dudit village et tout ce
qu'il peut et doit avoir dans lesdits finages. Missions faites par le dit
bailli le mardi mercredi et jeudi levant l’an courant 1350 "en la poursuite
de Guillaume Quatrehuil de Champvans écuyer lequel avait été prendre et
rouber l’abbé de Moustier Saint Jean et comme défunt Huguenot de Saint André
lequel fut pris et exécuté pour ce dit fait, c’est à savoir en suivant ledit
Quatrehuil d’Autun à Varennes sous le chastellet de Brandon où était le dit
Quatrehuil, si comme avait été rapporté au dit bailli par plusieurs
personnes et de Varennes en plusieurs autres lieux auxquels ne put trouver
ledit Quatrehuil se fut ledit bailli audit Champvans en son hostel au quel
fit inventaire des biens d’ycellui et les fit apporter à Montcenis où ils
furent rapporté en recette d’Argent… Item pour les dépenses dudit bailli
faites le mercredi, jeudi et vendredi saint l’an 1350 en allant et
poursuivant d’Autun à Varennes vers le chastellet de Brandon et de Varennes
à Champvan en Charellois pour prendre Guillaume dit Quatrehuil écuyer lequel
étant accusé de la prise de l’abbé de Moustier Saint Jehan et de plusieurs
autres roberies ravages et larcins et lequel ne put trouver y fit inventaire
de ses biens et les mis en la main de ma Dame pour laquelle poursuite fit
mission et dépends…. Item missions et dépenses faites par le dit bailli le
dimanche jour de Pentecôte, le lundi, mardi et le mercredi suivant l’an 1352
c’est à savoir par Symon de Blaizey escuer, dit Laulemant, Philibert Loixain,
Jehan Lombart et plusieurs autres et lesquels allèrent de Beaulne à Ostun
pour prendre des harnois et Dostun à Chanvans pour prendre Guillaume
Quatrehuil devant dit et en l’amenant de Chanvans en Charrelois à Moncenis
es prisons de ma dite Dame et aussi pour l’exécution du dit Quatrehuil
faire, lequel fut exécuté le dit Quatrehuil le mardi avant la Feste Dieu
l’an dessus dit dont les menues parties sont en rolles contenues 32 livres 2
sols".
En 1374, dénombrement donné par Guillaume dit Leysen au nom d'Ysabelle
Dessertennes, damoiselle, sa femme de ce qui suit : "savoir la troisième
partie de la moitié de la maison forte de Brandon avec ses dépendances. Item
la justice grande et petite esdites choses et généralemnt tout ce qu'il a
depuis la rivière dite de Brandon ayant son cours sous la ville dudit
Brandon tendant vers ladite maison". Le 7 janvier 1376, Philippe, fils de
France et Duc de Bourgogne "a uni et incorporé la seigneurie de Brandon avec
toutes les autres seigneuries, justices, villages ci-droits et dépendances
d'icelles suivant que le tout est détaillé dans la pièce d'inféodation faite
par le prince Hugues IV, duc de Bourgogne en 1256. Pour toutes les
seigneuries ensemble ne faire dès à présent et à venir qu'une seule et même
seigneurie sous le nom de Brandon, laquelle ainsi composée et unie, ledit
duc de Bourgogne a érigé et élevé au titre prééminant du droit de baronnie,
voulant que dorénavant les sieurs d'icelle se qualifient de barons,
jouissent de tous les droits, préséances et prérogatives des anciens barons
des états et pays de Bourgogne". Vers 1380 dénombrement par lequel Guillaume
d'Antully, chevalier déclare tenir en fief du duc ce qui suit "Scavoir la
ville ditte Deschenolte et dépendances, un quartier de bois, jouxte la
maison forte de Champitaul. Dans laquelle declaration ledit d'Antully dit ne
pas comprendre sa maison forte et ville de Champitaul, terres, bois, meix,
justice haute, moyenne et basse en dépendant parce qu'ils sont en debat
entre Monseigneur le duc et le seigneur du Chastel de Brandon, à cause
duquel debat lesdites choses sont sous la main dudit duc depuis longtemps".
En 1409, dénombrement donné par Pierre Dessertennes, chevalier, seigneur de
Colonges, de Chatelet, de Brandon : savoir le chatel de Brandon. Item un
colombier assis devant ledit chatel le tout situé en la chatellenie de
Montcenis.
Hugues-Bernard Montessus est seigneur de Brandon en 1504. Le 18 août 1525,
terrier de Brandon : "Premièrement audit chastelet et pourpier dudit Brandon
y a une grande tour couverte de tuiles, pennecelée dessus à pennonceaux, en
laquelle grande tour sont deux belles chambres hautes, le grenier dessus,
garnies chacune de cheminée. Aussi la cave dessous du giron d'icelle,
chambre seulement voûtée, et aussi est un cellier dessous ladite cave. Item
une chambre à plancher seulement en laquelle y a aussi une cheminée qui a
été nouvellement édiffiée et faite toute neuve couverte à appendise. Item
une établerie planchée, pour sur ledit plancher mettre le foin, laquelle
étable est spacieuse et y a place et lieu pour mettre douz chevaux, couverte
d'assandre en matière de citerne et un plastre où sont les fourches. Le tout
est circuit et environné des bonnes murailles fortes et avant murailles
posées et assises sur une haute motte". Le 7 juin 1533, traité évoquant les
réparations des défenses, consécutives à un incendie. Les deux tours furent
remises en état au prix de 137 livres tournois. On remit à neuf la tour
citée en 1525 pour laquelle fut construit un escalier neuf. On acheva une
chambre à la Tour-porche. On employa 20 livres tournois à la réparation des
murailles, fenêtres et canonnières. L'abbé Courtépée écrit en 1774: le
château de Brandon, ancien, flanqué de deux tours, sur une colline qui
domine tout le pays.
Le 18 février 1777, dénombrement par Joseph de Beaurepaire: le château
consistant en un corps de logis flanqué de deux grandes tours, un autre
servant de portail, une écurie voûtée, un grenier à foin dessus, contre
lequel est la tour de la chapelle. Deux grandes cours, une prison et un
four, une cuverie, un pressoir, une grande remise sur laquelle est encore un
corps de logis, et grande et belle cave au dessous, une petite maison pour
loger la garde. En 1839, le vieux château de Brandon qu'on remarque sur la
colline qui domine tout le pays d'alentour, est la propriété de M. Tripier,
pair de France, conseiller à la cour de Cassation. Dans l'Annuaire
statistique et administratif de Saône-et-Loire en 1862 est mentionné: ancien
château de Brandon, flanqué de deux tours, pittoresquement assis sur une
colline qui domine tout le pays. Cette demeure féodale, siège d'une
baronnie, et dont le nom rappelle une origine gauloisre : Brenni Dunum, est
du plus imposant aspect. Sa dernière reconstruction, qui n'a pas été
achevée, remonte au XVIIIe siècle. Les gens du pays disent qu'on entendait
autrefois à Brandon, pendant la nuit, le bruit continuel des chars qui y
arrivaient sans cesse et en descendaient avec fracas. Le souvenir de la
salle d'arme et de l'ancienne guette des châteaux forts s'y est conservé. A
peine était-on couché dans la chambre rouge qu'un revenant découvrait le
dormeur en riant aux éclats. Se rendormait-on, le même manège recommençait.
Descendait-on dans les caves du château, on entendait une voix qui disait
"Bouchez plein". Importants travaux de restaurations réalisés en 1900 par la
petite fille de Nicolas Tripier, veuve de Ferdinand de Jouvencel.
Le château se trouve à deux kilomètres au nord-ouest de l'église
paroissiale. Il dessine une enceinte polygonale irrégulière répartie sur
deux niveaux de cours que sépare un mur de soutènement. Le corps de logis
principal, élevé du côté ouest sur un important niveau de soubassement,
comporte un rez-de-chaussée surélevé et un étage. Deux tours quadrangulaires
inclinées à 45° par rapport au corps de logis, occupent les angles
nord-ouest et sud-ouest de l'enceinte. Un bâtiment à usage de remise, en
retour d'équerre sur le corps de logis ferme l'enceinte au nord ; il est
prolongé par un mur reconstituant l'ancien chemin de ronde jusqu'à l'angle
est occupé par une troisième tour, dite de la chapelle. Des dépendances
agricoles dont une, au sud-est, a été convertie en habitation, se
poursuivent jusqu'à le tour-porche qui ferme l'enceinte au sud. Entre cette
dernière et la tour de l'ouest, une dernière dépendance et une nouvelle
section de chemin de ronde achèvent de clore l'ensemble. Devant la
tour-porche, l'accès primitif, dit "pavé du Roi" et le chemin actuel
débouchent sur une terrasse semblant correspondre à un ancien ouvrage
défensif arasé. Un colombier de section circulaire et sans toiture marque
l'angle sud-est d'une seconde enceinte que l'on retrouve sous la forme d'un
important mur de soutènement à l'ouest. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château : inscription
par arrêté du 10 juin 1975.
château de Brandon 71670 Saint-Pierre-de-Varennes, tel. 03 85 55 45 16,
ouvert au public tous les jours du 15 avril au 30 septembre de 12h 30 à 17h
30 et pour groupes de plus de 10 personnes, le château peut être ouvert
n'importe quel jour de l'année, sur rendez-vous à une heure à convenir.
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