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Selon l'abbé Courtépée, Semur au
IXe siècle était une châtellenie qui relevait des comtes de Chalon. Vers
1128, Ponce, abbé de Savigny, demande confirmation de la donation de la
terre et ville de Saint-Laurent que Jocerand, dit Bers de Semur, a faite, et
qui a été confirmée ensuite par son héritier Damas. Jocerand meurt entre 988
et 994. En 1024, naissance de Hugues de Semur, fils de Damas Ier de Semur.
Comme son père voulait lui transmettre son bien, il destinait l'insigne
enfant à la milice du siècle. Donc, dès qu'il fut un peu âgé, il le pressait
de chevaucher avec les jeunes de son âge, faire tourner les chevaux dans le
manège, faire vibrer des lances, ferrailler de l'épée, et, ce qu'il
abhorrait par dessus tout, pratiquer des vols et des rapines. En 1060,
Geoffroy II de Semur donne à Marcigny la pêcherie ou vivier de Chenoux, dans
le mandement du château de Semur. Le 26 décembre 1231, Robert d'Auvergne,
évêque de l'église de Lyon ; Gui évêque d'Autun; Humbert, seigneur de
Beaujeu, attestent que Hugues, duc de Bourgogne, s'est engagé à défendre
Simon, sire de Luzy et les siens contre tous, parce qu'il avait reçu du duc
en fief lige le château de Semur-en-Brionnais, avec toutes les dépendances
de la châtellenie. En 1279, Philippe III confirme l'accord passé entre
Robert II, duc de Bourgogne d'une part, et la comtesse Béatrice, petite
fille de Hugues IV, épouse de Jean de Bourbon, à propos du Charollais, donné
en héritage à Béatrice par Hugues iV. Le comte et la comtesse emportent les
"castella" de Sanvignes, de Sauvement, de Dondin, d'Arthus et de Charolles,
avec les châtellenies et toutes les dépendances desdits "castra" et
châtellenies. Et le dit duc aura le castrum et la châtellenie de Montcenis,
Anzy, le fief du castrum et de la châtellenie de Semur avec les droits,
fiefs, arrières fiefs, domaines, alleux, gardes et dépendances en tout biens
et lieux. Le castrum de Montcenis, le fief du castrum et châtellenie de
Semur et leurs dépendances sont et furent de toute antiquité du duché de
Bourgogne.
Le 9 octobre 1343, lettre de dame Jeanne de Chateauvillain, dame de Beaujeu
et de Semur-en-Brionnais, "cognoit tenir en fie lige du duc ledit chasteaul
de Semur et la chatellenie, excepté le fief de la maison fort de Baignauz.
Le fief de la terre du seigneur de Lespinace, escepté le chasteaul de
Lespinace et sa maison fort du Bois". En1364, les Anglais, commandés par le
prince de Galles qui passa la Loire à Marcigny, prirent et pillèrent le
château de Semur et celui d'Anzy. Comptes de Guillaume Juglier, receveur
d'Autun, du 1er mars au 1 novembre 1391. "A guillaume de Saint Privey,
escuier capitain et chastellain de Semur en Brionnois pour mondit seigneur
par ses gaiges de serviz en faisant et exercent son dit office de capitain
et chastellain ou terme de ce present compte: neant. Autre despense de
denier paiez et delivrez pour le dit receveur ou terme de ce present comptes
à Guillaume de Saint Privey, escuier capitain et chastellain de Semur en
Brionois por torner et convertir en la reparation des chasteaul et dongeon
dudit lieu de Semur en Brionnois. Audit Guillaume de Saint Privey, capitain
et chastellain dessus dit pour torner et convertir es ovraiges des diz
chastel et dongeon par ordenance sur ce faicts par mon dit seigneur pour la
maniere que contenus est en ung suen mandement rendu avec les autres diz
comptes dudit guillaume Bataille naguère receveur des diz bailliage sous le
darrenier jour d'octobre 1391: quarente neuf frans". En1401, reprise de fief
par dame Guillemette de Mazilles relicte de Jean de Buxeuil, damoiseau, tant
en son nom qu'au nom de ses enfants, du Duc de Bourgogne à cause de son
château de Semur en Brionnais, de sa maison forte de Moulins avec la grange
et les fossés.
Le compte de Jean de Masilles, capitaine châtelain, est nommé par lettres du
duc de Bourgogne, datées d’Arras, le 29 octobre 1419, lequel reçut son
serment le 19 avril 1420. Inventaire du mobilier et de l’artillerie du
château, fait par Jean du Fresne, écuyer, lieutenant du bailli, en présence
de frère Etienne de Buxeuil, de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et de
plusieurs autres. En 1442: "tous les hommes des parroisses des chastellenies
d'Anzy et de Semur en Brionnois et tout le pays environ sont destruits et
désers pour la guerre qui longuement a esté, pour ce qui sont sur le rivage
de Loire, et y meur à présent très fort le bestail". Analise du terier de la
châtellenie de Semur-en-Brionnais, reçu et signé Jean au Maitre, notaire
royal, en l'an 1483. "Premierement audit lieu de Semur sous les murs des
chatel et donjon, la ville haute et la ville basse dudit Semur qui sont au
roi notre sire à cause de son duché de Bourgogne en toute justice, et
lesquels chatel et donjon et aussi partie de la haute ville par les guerres
derniers furent brûlé, et n'y demeure fors seulement les murailles. Item en
ladite haute ville de la partie dudit chatel ainsi qu'il est limité par le
moyen d'un grand pan de mur dès la porte de l'entrée de ladite ville haute,
toutes les loges et maisons ediffiées, aussi plusieurs pies de loges que par
lesdites guerres ont été brulées et aussi la place étant par devant et
autour dudit chatel sont memement au roi notre dit seigneur et de sa sensive,
sans ce que quelqu'autre seigneur y ait aucun droit de seigneurie, fors lui
jusqu'a la muraille de la closure du chatel, excepté que lesdites loges sont
aux tenanciers d'icelles, chargées de cens due au roi notre dit seigneur.
Item en ladite partie devant le pont de l'entrée du chatel sont les
murailles d'une ancienne maison qu'on appelloit quand elles étoient en éstat
les sales de Bourgogne, esquelles mures est au plus bas une cave voutée, ou
l'on pourroit mettre environ quarente queues de vin, et dessus ladite cave
est une partie haute à cheminée en coustière, dessus ladite sale une autre
semblable sale et de côté ladite sale haute une chambre appelée garde robe
et une chapelle garnie de deux petits oratoires, tous lesquelx edifices par
lesdites guerres ont été brulés, et n'y sont demeurés sion tant seulement
lesdites murailles. Item du domaine desdit chatel et ville sont les four
bannal, les lods, ventes et appors des foires et marché dudit Semur, la
traicte des vins, la ban d'août et le droit de la boucherie tant audit lieu
de Semur que an une place près de Marcigny".
Occupation de Semur-en-Brionnais par les royalistes en juillet 1595. "Aucuns
de la compagnie de M. d’Amanzé entrèrent dans Semur, favorisés des
habitants, et le dix dudit mois ils interpellèrent un nommé le sergent
Lechamp, lequel y commandoit en l’absence du capitaine Conte, pour M.
d’Espiard, de rendre le château dudit Semur, dans les ruines duquel il
s’étoit fortifié et clos. Ce que n’ayant voulu faire, il fut frappé en
parlementant d’un coup d’arquebuse en la tête, dont il mourut sur-le-champ.
Et à l’instant la place fut rendue entre les mains de M. d’Amanzé, qui se
disoit en avoir permission de M. de Biron". Les prisons sont en mauvais état
en 1724 et il faut y faire des travaux. Le 29 novembre 1736, "audit semur
sont les murs d'un ancien château et donjon, sans couverture, brûlé pendant
les guerres, du tout ruiné, et dont une partie est tombée. Aux environs sont
les jardins et maisons ou souloient être la salle, caves voûtée, tours et
gardes robes des ducs de Bourgogne, asservisée par deux deniers par toise".
En 1757, enquête pour la carte de Cassini, il y a un ancien château que l’on
tient être du temps de César, il est presque démoli, ce qui en reste sert
pour les prisons, ce qui reste de l’ancienne ville qui a été brûlée n’est
plus que la place du château. Selon Monnier en 1856: sur les ruines de
quelques fortifications dont l'origine est demeurée inconnue, et que des
historiens, entre autre Courtépée, fait remonter au temps de la domination
romaine. Les ducs de Bourgogne y entretenaient une garnison pour s'opposer
aux incursions des ducs de Bourbonnais, des comtes de Forez et des sires de
Beaujeu. Ses ruines, qui dominent la ville haute, ne présentent plus qu'une
partie des murs de la tour carrée et deux des quatre tours rondes dont il
était jadis flanqué. L'une de ces tours sert aujourd'hui de prison
cantonale. L'emplacement sur lequel a été bâtie la ville actuelle était
probablement renfermé dans l'enceinte de cette forteresse qui était très
considérable.
Au sud-est du village, sur un rebord de plateau dominant de 80 mètres la
vallée du Merdasson, le château de Semur-en-Brionnais est composé d'une
imposante tour-logis pré-romane, que précède au nord-ouest, face au village,
un massif d'entrée plus tardif, encadré de deux tours rondes. L'ensemble est
ceint d'un vestige de muraille polygonale. Le massif d'entrée fait
apparaître aujourd'hui une porte charretière avec passage de herse au
premier étage. On y accédait vraisemblablement à l'origine par une rampe
droite. Elle est desservie aujourd'hui par une double volée d'escaliers. La
porte est flanquée de deux tours rondes, qui sont munies d'archères à
ébrasement intérieur droit. La tour, dont l'appareillage témoigne de
plusieurs transformations, est de plan rectangulaire. Elle comprenait un
rez-de-chaussée et trois étages carrés. Le rez de chaussée est ouvert sur
ses faces nord et sud de deux jours en archères, dont l'une au sud, a été
agrandie pour former une entrée. L'entrée principale se faisait par le
second étage. La façade ouest porte la trace, dans la moitié sud, d'une
porte piétonne plein cintre bouchée, alors qu'une porte rectangulaire
s'ouvre dans la moitié nord. Cette porte était fermée par un pont levis à
poulie. La façade est est également percée d'un orifice très important, qui
semble être dû à l'élargissement d'une porte. Le second étage était sans
doute plus résidentiel. Il comporte en effet, sur le parement nord, des
traces d'une belle cheminée encadrées de deux jours en archère. La façade
opposée au sud, porte aujourd'hui une grande baie à croisée Le troisième
étage est éclairé par deux jours en archère au nord, et par une baie à
croisée à l'ouest. L'ensemble des parements intérieurs est fortement
rubéfié. (1)
Éléments protégés MH : le château de Saint Hugues (ruines) : inscription par
arrêté du 13 octobre 1971.
château de Saint Hugues
71110 Semur-en-Brionnais, tel. 03 85 25 29 11, ouvert au public du 09 mars
au 11 novembre du lundi au samedi 10h à 12h et 14h à 18h dimanche et jours
fériés de 14h à 19h.
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