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Le 15 mars 1311, lettre
par laquelle Jean, dit le batard de Nanton, chevalier, confesse tenir en
fief du Duc, sa maison de Ruffey proche l'abbaye de la Ferté et sa maison de
Nanthon, "avec toutes leurs dépendances et les fourches entières de Rufey
que le duc Hugues lui avoit accordée au lieu des demies qu'il avoit
seulement. Témoins messire Thibault de Semur, chanoine de Saulieu, Jean
Aubriat, docteur en droit et Hugues Pellerin, maire de Dijon. Scellé du
sceau encore entier de l'official de Lyon". Terrier de Ruffey du XVe siècle:
"et tous les habitants quels qu'ils soient sont tenus de faire guet et garde
au chastel, selon les ordonnances de Monseigneur le duc sans payer aucun
loyer des maisons estans dans ladite place". En 1474, Claude de Lugny,
chevalier, seigneur de Ruffey et d'Alerey, tient en fief de M. le duc son
chastel et maison fort dudit Ruffey avec les revenus en dépendant tant à
Ruffey, Nantou, Gigny qu'en autres lieux valant environ 400 livres de rente.
Marguerite d'Azie tient en fief de dame Catherine de Dyo, dame de Lugny et
de Ruffey, veuve de Jacques de Lugny, chevalier et seigneur dudit lieu, à
cause du chastel dudit Ruffey, plusieurs héritages. En 1581, "Jacques de
Lugny seigneur de Gissey le Vieux. "Cestuy espousa en premiere nopce jeanne
de Nanton, fille héritière de Hardouin de Nanton seigneur dudit lieu, et de
Ruffey en Chalonnois. Et se vint tenir audict Ruffey. Entre autre enfans il
eut Lyebauld et Claude de Lugny. Lyébault qui fut l'aisné eut avec autres
choses la part qui leur appartenoit à Lugny. Claude eut Ruffey, qu'il feit
bastir, comme on le void de present : feit clorre le parc, edifia la
chapelle en l'Eglise saint-Julien leur paroche: y fonda des chapelains et
feit de grans acquest. On dit que à rufey soiloit estre un prioré de dames,
dependant de Lancharre, et que ledict Claud feit son profit des materiaux du
bastiment, et appliqua le revenu à son usage. Mais n'en ayant autre
tesmoignage, que le dire des anciens et une commune renommée, je n'en veux
rien asseurer".
D'après un terrier de Nanton de 1610, "les habitants de ce lieu étaient
tenus de faire la curaison des fossé de Ruffey avec les autres retrayants, à
la reconstruction et réparation du pont tournant, des murs des dits fossez
jusquà fleur de terre et ce du côté des basses cours, et entretennement des
barrières hors du chasteau, de faire guet et garde audit chasteau, tant de
nuit que de jour, chascun à son tour, en tel nombre suffisant que leur est
donné". Dessertenne mentionne en 1757: à Saint Julien le Chateau, les
hameaux qui dépendent de ma paroisse sont Ruffey ; c'est une baronnie, le
chateau est ancien sur le roc et pour ainsi dire, en ruine. Ledit hameau est
entre deux montagnes, vue au couchant et vue au levant, environ à sept cents
pas de Saint Julien, tout bâti le long de la montagne qu'il a au couchant
excepté le chateau et un moulin contigus aux fossés dudit chateau". L'abbé
Courtépée écrit en 1780: à Ruffey, baronnie avec vieux château bâti sur le
roc, au duc de Biron, maréchal de France; autrefois au marquisat de Senecey.
Selon Niepce n 1877: la vieille forteresse a été relevée de ses ruines par
son propriétaire, M. Virey, qui en a fait son habitation en lui laissant son
ancien cachet. Description par Niepce n 1877: "Le château actuel est assis
sur un terrain légèrement en déclivité dans le fond du vallon. Il ferme
presque hermétiquement ce vallon et barre le passage. Pour rendre son accès
moins facile, on a creusé dans le roc qui effleure le sol un fossé. Au
levant et au midi, il a dû y avoir aussi d'autres fossés qu'on a comblés
(sans doute au commencement du XIXe siècle). Dans cet espace on a érigé le
château actuel. Son plan primitif n'existe plus, mais d'après un plan
moderne, le château formait un carré dont chacun des côtés se composait de
bâtiments flanqués de tours aux angles, avec une cour intérieure sous
laquelle était creusée une vaste cave voûtée ou magasin avec un puits au
centre.
Au côté nord du château se trouvaient, au delà du fossé, les communs ou
dépendances renfermant les écuries, les remises et les magasins. Ces communs
étaient fortifiés aussi; on y voit encore des meurtrières à la naissance du
toit et un chemin de ronde intérieur, lequel communiquait avec une tour
carrée en saillie sur la route qui contourne le château. Les murs extérieurs
du château descendent jusque dans les fossés. Ces murs étaient primitivement
percés de rares et étroites ouvertures et de quelques embrasures pour des
fauconneaux et couleuvrines. Plus tard, au commencement du XIXe siècle, on y
a pratiqué quelques fenêtres ou élargi les anciennes en leur enlevant leurs
barreaux de fer. Ce qui reste des anciens bâtiments se compose d'un
rez-de-chaussée, de deux étages et d'un vaste grenier au-dessus. Dans
quelques pièces on voit encore des cheminées à vastes manteaux enrichis de
gracieuses moulures. Une galerie règne à la naissance des toits et qu'on
devine du dehors par de nombreuses meurtrières. Cette galerie qui faisait le
tour de tous les bâtiments forme un long couloir entre deux solides
murailles dont l'une est celle du château et l'autre en pans de ois de
chêne. Il ne subsiste que deux tours cylindriques des quatre qui flanquaient
autrefois le château. Celle du midi est restée isolée par suite de la
démolition du corps du bâtiment auquel elle touchait. Elle se compose de
trois étages voûtés auxquels on accède par un escalier ménagé dans une
petite construction accolée contre cette tour. Dans le sous-sol est une
casemate dans laquelle on descend par une échelle. On y voit des embrasures
qui ont vue sur les fossés. Dans le sous-sol de la tour du nord se rencontre
aussi une casemate, mais on a conservé au centre un pilier qui supporte la
voûte. Primitivement, les appartements étaient nombreux quoique de
dimensions peu considérables, on y compte aujourd'hui encore 30 pièces. Un
pont de bois remplaça le pont-levis jeté primitivement sur le fossé. Les
communs se composaient d'un vaste bâtiment avec deux ailes en retour. Ils
servaient d'écuries, de remises et de magasins et sans doute de logement aux
hommes d'armes. A l'aile nord se voit encore le reste d'une grande porte qui
donnait accès dans la basse-cour. Elle était défendue par une tourelle à
demi-engagée dans la muraille. Il serait à désirer que cette tourelle fût
refaite. Il existait un petit oratoire suspendu en dehors des murs qui
existe encore en 1877".
Éléments protégés MH : le château de Ruffey en totalité : inscription par
arrêté du 9 décembre 1946.
château de Ruffey 71240 Sennecey-le-Grand, propriété d'une société,
visite des extérieurs et ouverte pour les journées du patrimoine.
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château pour les photos qu'ils nous ont adressées ainsi que M. Vincent
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jour dans ce département. |
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