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La première trace écrite date de 1315
lorsque Guillaume d'Arlay, seigneur de la Tour de Sennecey, donne à Laurent
d'Etrigny, son client, et à Verdoire, sa femme, pour leur vie seulement, un
meix appelé le meix Michelot. En 1470, messire Jean Chargey, curé de Saint
Julien et Antoine Radot, capitaine de Senecey et châtelain du chastel de
Senecey déclarent aux commissaires enquêteurs de la province qu'il y a à
Senecey une bonne tour formée de fossés étant au bout du village de Senecey
et appartenant à Jean de Toulongeon. En 1470, la tour appartient à messire
Jehan de Willafans. En 1503, Huguete de Wellafan, veuve de feu Charle,
seigneur de Saint Seigne et de la Tour de Senecey, "ditte la Tour de
Willaffans alias au galois d'Arlay, confesse tenir en fief de Pierre de
Beffremont, chevalier, seigneur de Soye et de Senecey, à cause de son chatel
dudit Senecey, selon toutes fois les modifications et conditions d'un
certain traité fait avec ledit de Beffremont, ladite dame et sondit mari;
ladite tour et maison fort de Willafans avec les cens, rentes, hommes,
corvées, gelines, étangs, justice haute, moyenne et basse appartenant à
ladite tour sur ses hommes et leurs héritages mouvans de sa directe, et
partans les grands chemins, biefs, étangs, rivière ladite dame à l'endroit
de sadite seigneuroie et aux meix et héritages qu'elle a audit lieu de
ladite tour aux lieux de Sermoisey et Saint-Julien, finages te territoires
d'iceux ès paroisses de Saint-Julien, Mont-Saint-Martin et
Saint-Germain-des-bois, réservé ce qui a été acquis par ses prédécesseurs et
ladite dame de Guillaume de Glorienne, les hommes duquel acquêt sont et
demeurent du guet et garde et retraite de sadite tour de Willaffans".
Le 10 décembre 1576, reprise de fief de la partie de la seigneurie de
Villafans, autrement appelée la Tour au Gallois, située près de Sennecey,
l'autre partie mouvante du château dudit Sennecey par Claude de Beauffremont,
chevalier de l'ordre du roi, seigneur d'Anullier-en-Brie, acquéreur de dame
Antoinette Daubeterre, dame de Soubise. Claude de Bauffremont démantèle les
fortifications de la Tour et englobe ses bâtiments et ses dépendances dans
le vaste parc qu'il crée en 1592 près de son château de Sennecey.
Dessertenne mentionne en 1757: "au couchant dudit chateau il y a une grosse
ferme qui en dépend, qui est contiguë au jardin, appellée la Tour de
Viol-Enfant; un peu plus bas est un abrevoir public joignant les fossés du
chateau , qui est une grosse tour quarrée . On appelle ledit abrevoir la
Serve, il a bien cent cinquante pas de tour". Description par Niepce en
1866: "Ce château se composait d'une tour fortifiée située dans l'enceinte
de château, au milieu d'un fossé profond, et destinée à servir de refuge
dans le cas de la prise du château. Cette tour de forme carrée et assez bien
conservée, était surmontée autrefois de créneaux régnant autour d'une
terrasse. A la fin du siècle dernier, cette terrasse ou plate forme tombant
en ruine, on démolit les créneaux et le donjon fut couvert du toit à tuiles
qui se voit encore aujourd'hui. Un pont à pont-levis, aboutissant à une
porte ogivale aujourd'hui murée mais au dessus de laquelle se trouvent
encore les poulies de bois servant au jeu du pont levis, était jetée sur le
fossé, dont la majeure partie a été comblée. De rares ouvertures éclairaient
autrefois l'intérieur de la tour dont les murs ont une épaisseur
considérable. Cet intérieur se compose de grandes salles, dont quelques unes
ont encore des cheminées à vastes manteaux, et dans les embrasures des
fenêtres du premier étage se voient des bancs de pierre destinés aux hommes
de garde qui faisaient le guet dans les châteaux forts. Les murs sont aussi
percés d'ouvertures et de meurtrières pour les couleuvrines et les
arquebuses. Quant au château, il se composa de vastes bâtiments flanqués de
tours cylindriques surmontées de toits en forme de poivrières et descendant
dans un large fossé aujourd'hui entièrement comblé. Ce château datait du
commencement du XVe siècle. Il aura été reconstruit alors par Jean de
Vuillofans ou Vellaufant, sur l'emplacement du vieux manoir, oeuvre du XIe
siècle et bâti par la Maison de Gallois d'Arlay, car la tour porte aussi
dans quelques chartes le nom de Tour aux Gallois".
Le site se trouve à guère plus de 200 mètres au sud-ouest de l'église, soit
à moins de 200 mètres de l'enceinte du château de Sennecey détruit. Il est
composé essentiellement d'une grande tour logeable, d'anciens communs en U
et d'un "château" de la deuxième moitié du XIXe siècle fermant la cour à
l'est. Actuellement, un fossé borde la grande tour et accentue ainsi la
séparation d'avec les autres constructions. Celui-ci aurait été recreusé à
la fin du XXe siècle. Le pont en bois franchissant ce fossé daterait de
l'extrême fin du XXe siècle. La grande tour est de plan rectangulaire
(abusivement dite carrée). Dans l'angle sud-ouest, un escalier en vis
empiète dans l'espace intérieur occupé actuellement par une salle unique à
chaque étage. Cette zone de distribution occupe l'emplacement sur lequel
donnait un pont-levis en hauteur dont le seuil était situé plus haut que le
sol actuel du rez-de-chaussée surélevé. Le pont-levis relevé occupait un
logement dans la maçonnerie et venait se plaquer contre un arc brisé à
arêtes vives. La largeur de la porte et donc du tablier est relativement
importante et celui-ci était actionné par l'intermédiaire de deux poulies de
renvoi encore en place dans l'épaisseur de la maçonnerie. Ce sol du rez
surélevé repose sur une voûte en berceau qui n'est pas d'origine, couvrant
la cave. Le sol de cette dernière est plus bas qu'un autre plus ancien qui
fonctionnait avec des portes reprises elles-mêmes en sous-oeuvre.
Au rez-de-chaussée surélevé, malgré l'épaisseur considérable des murs, une
vaste salle occupe actuellement l'espace. Dans celle-ci se trouvent deux
cheminées. La présence de celle adossée contre le mur nord, mais également
liée au mur ouest, ainsi que l'existence de deux portes donnant dans la cage
de l'escalier en vis laissent à penser qu'une cloison divisait anciennement
l'espace. La zone au nord-ouest, actuellement à usage de cuisine, perpétue
une fonction ancienne, peut être remontant au XVe siècle. La seconde
cheminée occupe le mur est. Actuellement on accède depuis l'extérieur à ce
niveau de rez surélevé par l'entremise du pont dormant en bois aboutissant à
une porte dont l'embrasure intérieure comprend un graffito. Celui-ci a été
gravé sur la surface d'un bloc taillé à la laie brettelée. Le motif
représente un ouvrage fortifié. Celui-ci, très stylisé, bien que naïf peut
faire penser à la vue du grand château de Sennecey maintenant détruit,
publiée dans la cosmographie de Sebastian Münster. Le graffito pourrait être
du XVIe siècle. La présence de portes en plein cintre et d'au moins une
croisée tendrait à le confirmer. Si la datation peut être plus récente, il
semble difficile de la faire remonter avant le XVIe siècle. Le premier
étage, bien que percé tardivement par de nombreuses fenêtres, en conserve
tout de même d'anciennes comportant des coussièges. Le deuxième étage a été
tronqué, à la fin du XVIIIe selon Niepce. L'ensemble a subi de très
importants remaniements à la fin du XIXe ou plutôt au début du XXe siècle.
L'intérieur conserve l'essentiel du décor de qualité de cette époque. (1)
château de la Tour de Sennecey ou de Vellaufant 71240
Sennecey-le-Grand, propriété privée, ne se visite pas, visible de
l'extérieur.
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