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La châtellenie de Chaumont est attestée à la
fin du XIe siècle ou au tout début du XIIe siècle. En 1108, Marguerite,
fille d’Hugues Liébaud et femme de Hugues de Chaumont, cède à Marcigny sa
terre de Chezeul, Maringue et Charnay, d’accord avec son mari à qui le
prieur Seguin donna 700 sous. En 1265, Pierre Nicon, bourgeois à Cluny,
accorde un prêt de huit cent livres au sire de Chaumont et il reçoit en gage
toute la châtellenie de Chaumont, fief du duc de Bourgogne, avec haute
justice et baronnie. En 1272, le duc fera racheter le gage par un chevalier
de son hommage Jean de Châteauneuf, qui tiendra la seigneurie et servira le
chasement en attendant que les héritiers de Chaumont remboursent l’emprunt
paternel. En 1279, Philippe III confirme l'accord passé entre Robert II, duc
de Bourgogne d'une part, et la comtesse Béatrice, petite fille de Hugues IV,
épouse de Jean de Bourbon, à propos du Charollais, donné en héritage à
Béatrice par Hugues iV. "Le comte et la comtesse emportent les "castella" de
Mont-Saint-Vincent, de Sanvignes, de Sauvement, de Dondin, d'Arthus et de
Charolles, avec les châtellenies et toutes les dépendances desdits "castra"
et châtellenies. Les fiefs de Bonant, la Vernette et Classy, la garde de
Paray et de Perrecy et de leurs dépendance, qui sont dans la garde directe
du comté et baronnie de Chalon, le péage de Toulon, les fief de Javerdel, de
Plesseiz, de Savienges, de Genouilly, de Joncey, de Martigny, de Chaumont,
de Suin, de Dio, de Digoine, de la Buxière, c'est-à-dire la Boissière,
seront directement tenus du duc. Et ledit duc aura la cité, les foires et
les dépendances de Chalon, Buxy, et Labergement, ainsi que Brancion, avec
les dépendances, fiefs et domaines, assavoir le fief de Chassengy, le fief
de Segy et tous les autres fief jusqu'à la Guye, du côté de Buxy et de
Brancion. Item le fief de Bourbon-Lancy et tous les autres fiefs du côté de
l'Arroux, avec tous les fiefs, arrières-fiefs, alleux, garde et dépendances,
consistants en toutes sortes de biens et de lieux. Et le dit duc aura
également le castrum et la châtellenie de Montcenis, Anzy, le fief du
castrum et de la châtellenie de Semur avec les droits, fiefs, arrières
fiefs, domaines, alleux, gardes et dépendances en tout biens et lieux. En
effet le castrum de Montcenis, avec la châtellenie d'Anzy, le fief du
castrum et châtellenie de Semur, et leurs dépendances sont et furent de
toute antiquité du duché de Bourgogne".
Le 13 janvier 1387, lettre du duc Philippe qui donne main-levée de la terre
de Chaumont-en-Charollois, saisie pour cause de fiefs non fait. En 1397,
dénombrement donné par Etienne de Chaumont, damoiseau, "de son château de
Chaumont avec la maison de Varenne et leurs dépendances qui ne sont
autrement détaillés, mais il détaille et rapporte amplement les limites de
sa terre oudit Chaumont où il y a justice haute et basse et qui paroit etre
située en la paroisse de Chintry". Le 17 juin 1405, copie de dénombrement de
messire Guillaume de Corgenon, chevalier, seigneur de Chaumont savoir de son
château dudit Chaumont et de sa maison de Varenne près Bragny et toute
justices en dépendantes, selon les limites y relatées. En 1419, "le mardy
après la fête de l'ascension, dénombrement donné par dame Agnès de Talaru,
relicte de Guillaume de Corgenon, seigneur de Chaumont, de ce qu'il
appartient à ladite dame, comme douairière dudit seigneur son mary le
château, terre et dépendances de Chaumont qui sont y détaillés et situé dans
la paroisse de Saint Bonnet de Joux et sont enclavés dans les limites y
rapportées". Claude de La Guiche acquit Chaumont en 1425; c'était alors une
châtellenie, avec droit de marché à la porte du château. Le duc Philippe le
Bon met le siège devant Chaumont du 3 au 6 septembre 1434, et prend le
château le 6. Il avait été pris par les troupes du duc de Bourbon.
Le 29 octobre 1434, lettre par laquelle le Duc de Bourgogne, fait remise à
Girard, seigneur de la Guiche et de Chaumont, "du chateau et seigneurie de
Chaumont en Charollais qui avoit été mis sous la main dudit Duc pour raison
de ce que ledit château avoit été pris et occupé par les ennemis; ladite
remise faite à condition que ledit seigneur de Chaumont mettra ladite place
ou château en état de deffence et la gardera à ses frais et qu'il se
desistera de sa poursuite contre Aymé Rabutin, chevalier, seigneur d'Espirey
qui avoit tué Martin Morin dit le batard de Buxeuil et en avoit obtenu grace
audit Duc, à laquelle grace s'étoit opposé ledit seigneur de la Guiche, par
laquelle lettre ledit seigneur de la Guiche promet d'observer le contenu de
celle du Duc y rapportée". En 1491, Pierre de la Guiche, chevalier, seigneur
de Chaumont, la Perrière et la Guiche, conseiller et chambellan du roi,
bailli de Mâcon et d’Autun, ambassadeur de France en Italie, Angleterre,
Espagne et Allemagne, épouse Catherine, fille d’Antoine de Chazeron et
d’Anne d’Amboise (son oncle est Jacques d’Amboise, abbé de Cluny). A cette
époque est construite la grosse tour dite ‘Tour d’Amboise. Le 31 décembre
1543, noble Gabriel de la Guiche, chevalier, seigneur dudit lieu, de
Chaulmont et dudit Saint-Bonnet, "gentilhomme de la chambre du roy nostre
sire, lieutenant de la compaignie de Monseigneur le conestable, lequel ne se
tient ordinairement en ladite parroiche en son chastel, ainsi tient ung
receveur seulement faisant les affaires dudit seigneur".
Le 14 novembre 1682, inventaire fait après le décès d’Henriette de la
Guiche: "Inventaire des meubles, titres et papiers du chasteau de Chaumont
délaissé par le décès de madame la comtesse d’Angoulème… On trouve dans
l’ordre de la visite la chambre appellée la chambre de madame, la cuisine,
la salle du commun, la chapelle, une autre chambre, la galerie basse, le
cabinet de l’office, l’office, la chambre de frère Jean damoiseau, deux
chambres à costé, la grande salle, la chambre du Roy la chambre de la Reine,
une chambre, une antichambre, une chambre cabinet de la chambre, la chambre
du Cerf, la chambre de Mr Legrand, son cabinet, quatre chambres, la chambre
du Mur, un cabinet, la chambre de la tour du Meilivre; dans la chambre haute
de la tour d’Amboise chambre du garde-meuble, la chambre des filles (à côté
de la chambre de madame) qui est la chambre basse de la tour". En 1684,
Marie-Françoise de La Guiche, fille et héritière d'Henriette de La Guiche,
veuve de Louis de Lorraine, fait dresser un état des réparations à effectuer
aux châteaux de Chaumont, de La Guiche, de Sigy, ainsi qu'aux moulins et
maisons qui en dépendent. En 1703, Jean Desclaux est capitaine des châteaux
de Chaumont, la Guiche, Sigy et des chasses desdites terres, par lettres de
provisions obtenues de Jeanne-Armande de Schomberg, duchesse douairière de
Montbazon, veuve de Charles de Rohan et dame desdits lieux. Procès verbal de
visite des ruines qui sont au château de Chaumont et de rapport pour le
prince de Guemené contre Jean Berger, couvreur demeurant à Charolles, les 11
et 17 septembre 1733.
Procès-verbal des dégâts causés par la foudre en 1733 sur une des tours du
donjon : "au lieu de Chaumont, par devant nous Jean Ligonnet, notaire Royal,
juge dudit comté de Chaumont et despendance, s’est présenté messire Camille
de Baronnat, écuyer, seigneur de Thellière, capitaine des chasses de
messeigneurs les princes de Guemené et gouverneur de leur château dudit
Chaumont, qui nous a dit et remontré que le feu du ciel ou foudre est tombé
sur la tour du donjon dudit château du costé de soir, la plus proche des
écuries, où il à fait plusieurs desgats. C’est pourquoi il requiert qu’il
nous plaise de dresser procès verbal du desgat, et pour y procedder nous
avons pris pour expert les personnes de Pierre Paperin, couvreur en ardoises
résidant à Chateauneuf et Philibert Guyonnet, charpentier résidant à Pressy
sous Dondain, desquels nous avons pris et recu le serment en tel cas requis
et en proceddant a lad visitte il à été reconnu que le foudre a abbatu et
emporté une des giroüette de lad tour et à fait une ceinture tout autour
d’icelle ou il à tout emportée l’ardoise de la largeur tout du tour
d’environ trois pieds et qu’il à défait un des arrestiers du coté de la cour
et dans laquelle ceinture il y à plusieurs lattes de cassés, que dans le
colidor d’en haut joignant la tour d’Amboise il a fracassé en entier le bois
et les vitres d’une croizé, qu’il à percé le planché et à encore fracassé
une partie des bois et vitres d’une croizée du colidor d’en bas la plus
proche de la chambre où réside le sir de Baronnat, qui est tout le desgat
qui à été reconnu avoir été fait par le foudre où feu du ciel tombé sur
ledit château de Chaumont".
L'abbé Courtépée écrit en 1774: Chaumont, Calvus Mons, magnifique château
bâti sous Louis XII, embelli par Louis, duc d’Angoulême, époux de Henriette
de la Guiche, en 1650. On voit sa statue équestre au-dessus des écuries, qui
sont superbes, dont la voûte est soutenue par deux rang de 28 colonnes
chacun, ayant 65 pas de long et 4 degrés doubles pour monter dessus. La
grosse tour, appelée d’Amboise, a été bâtie en 1505 par Jacques d’Amboise,
abbé de Cluny, oncle de Catherine de Chazeron fille d’Antoine de Chazeron et
d’Anne d’Amboise, femme, en 1495, de Pierre de la Guiche, chambellan de
Louis XII, son ambassadeur à Rome, à Vienne, à Londres, bailli de Mâcon. Il
fit bâtir le corps de logis au-devant du château de Chaumont. L’aile droite
de la cour, ornée de mille figures, a été construite en 1684. On y lit ces
mots : le monde est renversé. Cette belle maison, qui a un air imposant et
majestueux, bien digne des illustres seigneurs qui l’habitaient, après être
sortie des mains des de la Guiche et avoir passé en celles des
Rohan-Guimenée par le mariage d’Armande de Schomberg, fille d’Anne de la
Guiche, y est rentrée depuis 17 ans. Le seigneur actuel se dispose à la
rétablir à la moderne. Ce château fut pris par les ennemis du duc en 1434.
On pense à le renverser pour en bâtir un autre à la moderne. Joanne écrit en
186: à Chaumont-la-Guiche, magnifique château des marquis de la Guiche,
commencé sous François Ier, terminé par Philiber de la Guiche, qui, bailli
de Mâcon lors de la Saint-Barthélémy, s'opposa au massacre des protestants
dans le Mâconnais. Statue équestre de ce seigneur; magnifiques écuries dont
la voûte est soutenue par 56 colonnes; jolie chapelle gothique ornée de
belles verrière.
En rebord de plateau, à deux kilomètres au nord-ouest de
Saint-Bonnet-de-Joux, dans une clairière de défrichement, le château de
Chaumont avec sa façade du XVIe siècle est flanquée, sur son angle sud-est,
d’une grosse tour ronde dite tour d’Amboise couronnée de mâchicoulis, qui
comporte aux fenêtres basses de curieuses grilles forgées par les moines de
Cluny. Cette façade, percée de fenêtres à croisillons, est couronnée d’un
chemin de ronde avec créneaux et mâchicoulis au-dessus duquel s’élèvent des
lucarnes renaissance à gâbles sculptés. Vers 1840, on a incorporé dans cet
ensemble une porte gothique provenant du proche château de Saillant. La
façade occidentale, construite en style néo-gothique au siècle dernier, est
percée de baies très régulières; elle est agrémentée d’une tourelle et
terminée par un pavillon en retour de même style. L’intérieur est orné de
tapisseries des XVIe et XVIIIe siècles; les salons renferment des portraits
de famille, notamment celui de Mme de la Guiche, née de Clermont-Montoison,
par Madame Vigée-Lebrun, ainsi que celui de Casimir de la Guiche, pair de
France. La partie la plus originale du château de Chaumont est le majestueux
bâtiment des écuries, construit au sud-ouest de l’ancienne cour, entre 1648
et 1652, par Henriette de la Guiche, duchesse d’Angoulême, sur des plans de
l’architecte François Martel, de Charolles.
Ces écuries comportent un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de
comble éclairé par des lucarnes à ailerons à frontons cintrés surmontés de
vases d’amortissement, alternant avec des oeils-de-bœufs. Deux très hautes
souches de cheminées en appareil à bossage, couronnées de frontons cintrés
aux armes de la Guiche-Angoulême, se dressent à l’aplomb du mur de façade. A
l’ouest deux grands escaliers extérieurs en U à rampes à balustres
permettent d’accéder aux pièces du premier étage. Dans chacune de leurs
bases, s’ouvre une petite porte en plein cintre, inscrite dans une travée
toscane à pilastres se détachant sur un appareil à bossage continu,
couronnée d’un fronton cintré brisé encadrant un grand cartouche sculpté. Au
centre du bâtiment, le portail principal consiste en une porte en plein
cintre à deux vantaux, inscrite dans une travée ionique que surmonte une
niche plate en anse de panier, couronnée d’un fronton, laquelle abrite la
statue équestre de Philibert de la Guiche. Cet ensemble est sculpté de
motifs guerriers : boulets de canons et faisceaux sur l’entablement de la
porte, canons en acrotères de part et d’autre du fronton de la niche. Les
corniches en sont denticulées. Le rez-de-chaussée est occupé par une unique
salle dont les voûtes retombent sur deux rangées de vingt-huit colonnes;
cette écurie était aménagée pour abriter 99 chevaux, effectif maximum dont
avait le droit de disposer un gentilhomme, le roi pouvant seul en posséder
davantage. '1)
Éléments protégés MH : les écuries, avec les escaliers extérieurs :
classement par arrêté du 21 septembre 1982. En totalité, le domaine de
Chaumont, comprenant ses éléments bâtis et ses aménagements paysagers, à
l’exception des écuries déjà classées, tel qu’indiqué sur le plan annexé à
l’arrêté : inscription par arrêté du 15 mars 2017.
château de Chaumont La Guiche 71220 Saint-Bonnet-de-Joux, ouvert au public
du 13 juillet au 19 septembre inclus: Visites guidées tous les jours sauf le
lundi. Le portail principal des écuries est surmonté d'une niche plate en
anse de panier, couronnée d’un fronton, laquelle abrite la statue équestre
de Philibert de la Guiche. Propose également des gîtes de groupes.
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la propriétaire, Mlle Amélie de Laguiche, pour les photos qu'elle nous a
adressées afin d'illustrer cette page. Ainsi que Monsieur Bernard
Drarvé.
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jour dans ce département. |
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