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Première mention en 1060 lorsque
Maiol de Vinzelle, chevalier, renonce à revendiquer plusieurs terres données
au chapitre Saint-Vincent de Mâcon. Gérard, comte de Mâcon, s'était emparé,
sous diverses prétextes, d'une partie des biens de l'église cathédrale de
cette ville. Etienne, alors évêque, porta ses plaintes à Louis le Jeune. Ce
roi se rendit à Bourgogne pour réprimer les vexations de plusieurs seigneurs
et remédier au désordre qui y régnait. Il tint ses plaids à
Chalon-sur-Saône, en 1166. le comte Gérard y comparut; mais, plus frappé du
grand nombre de troupes qui accompagnaient le roi que de l'injustice de sa
cause, il renonça à ses prétentions, et promit de restituer les biens qu'il
avait usurpés. Quelques années après, le comte oublia ses promesses.
Nouvelles plainte de la part de l'évêque. Le roi, irrité, entra dans le
Mâconnais, en 1172, pour punir la témérité de ce seigneur, s'empara des
châteaux de Montbellet, de La Salle et de Vinzelles, et séjourna dans ce
dernier, qui était une des plus fortes places du comté. Le comte s'étant
soumis, les trois châteaux lui furent rendus, mais à la condition qu'il
reconnaîtrait les tenir en fief de la couronne. En 1236, Jean de Braine,
comte de Mâcon, rend hommage au roi pour le grand et le petit château de
Mâcon, les rues de la ville, toutes les routes et chemins, depuis les
confins du Chalonnais jusqu'à ceux du Beaujolais et aux portes de Cluny,
ainsi que les châteaux de La Salle, de Vinzelles et de Montbellet. Hommage
reçu à Tournus par Guillaume de La Tour, évêque de Chalon, député par le
roi, en présence d'Humbert de Beaujeu, de Joceran de Brancion bailli de
Bourgogne et de leurs chevaliers.
Le 5 septembre 1368, Guillaume, seigneur de Saint-Amour et de Vinzelles,
chevalier, avoue tenir en fief "le chastel de Vinzelles, ensambles les hayes
et toute la juridiction ou parrochage de Vinzelles appartenans audict
chastel, et les grans chemins en ladicte parroche". Le 15 septembre 1423,
prise du château de Vinzelles par les troupes anglaises.. "Item vindrent a
Mascon le comte de Seffolks et le bailli de Alanson et en lour compagnie
grant nombre de gens d'armes et de archiers d'Angleterre et le mercredi
ensuyvant lesdits gens d'armes en très grant puissance alarent devant le
chastel de Vinzelles tenu et occuppé desdits ennemis et le basse court dudit
chastel prirent à force d'armes non obstant le revenge et déffense que
firent 60 Lombards et Espagnoz à garder ladite place laquelle deffense fut
mout grant et fort. Et se restraierent lesdits Lombards et Espanoz au donjon
dudit chastel et nonobstant lour deffense se rendirent à la volonté du Roy
et dudit conte, lour vies saves. Et furent amenés lesdits 60 Lombards et
Espagnoz prisoniers au chastel de Mascon". Les hostilités, un moment
suspendues après la reprise du château de la Roche de Solutré par les
Bourguignons, reprirent de plus belle en 1430. Le sénéchal de Lyon, Humbert
de Grolée, reparaît alors sur nos frontières. Le 9 juillet 1430, il écrit de
Vinzelles aux consuls de Lyon. Il leur annonce que le gouverneur et lui ont
reçu l'obéissance de plusieurs lieux "comme Germolle, Vinzelles, où sont
logés ses gens". Que le lendemain il a l'espérance d'avoir les Tours de
Crèches et Chavigny. "Dieu merci, ajoute-t-il, l'on peut venir de Lyon à
Mâcon sans trouver forteresse qui ne soit de l'obéissance de M. le Régent".
Mais, éprouvant disette de pain et de blé, il prie la ville de lui faire
parvenir "à Germolle, sous deux jours, une ou deux battelées chargées de
pain promettant de bien payer, autrement il faudrait se retirer avec la
troupe au pays Lyonnais, ce qui serait grand dommage".
En février 1471, agissement des troupes du roi Louis XI. "Pendant lesdites
troupes au moyen desdits gens de guerre estans en garnison en Mascon et des
communes tant de Mascon que du pays furent reconnuees les places et
forteresses des Tours, de Vinzelles, de Layne et de Saint Sorlin, lequelles
furent par lesdites communes brulees et pillees". En mai 1471, délibérations
de la ville de Mâcon. "Premièrement que attendu que la ville a de présent
renonce environ de quatre a cinq cens gaitans samble plus pour occasion des
places prez de nostre ville nouvellement demoliez et abandonnees comme les
tors de Vinzelles, Leyne, Pierrecloux, Saint Sorlin, Laisie, Salornay et
plusieurs autres que il soffrira que ceulx de la ville ale au guet deux foys
le semeyne pour ce que lon est trop charge de y aller de deux foys lung
comme lon fait de présent et alon fait depuis troys moys". Le 17 juin 1584,
reprise de fief de la baronnie de Vinzelle par demoiselle Claude de Serre,
veuve de François Dormy, président au Parlement de Paris, et Pierre Dormy,
écuyer, son fils. Cette terre consiste en un château fort, toute justice et
dîme de blé et vin. Le 12 mai 1610, dénombrement de la baronnie de Vinzelles
par noble homme Charles-François Dormy, conseiller du roi secrétaire de ses
finances. Ladite terre consiste en un château fort, toute la justice, et
dixmes de bleds et vins.
Description de Monnier en 1856: Le château qui s'élève à peu de distance, et
auquel on arrive par un chemin taillé dans le roc, a été, dit-on, construit
peu d'années avant la Révolution, par M. Chesnard de Layer, président au
Parlement de Dijon, dernier seigneur de Vinzelles, sur l'emplacement d'un
ancien château fort dont on a conservé les fossés et un portail assez
remarquable, ainsi qu'un vieux corps de bâtiment qui sert de logement aux
vignerons, à l'extrémité du parc. Des souvenirs historiques planent sur les
ruines de cet antique manoir qui, au XIIe siècle relevait directement de nos
rois. Gérard, comte de Macon, le tenait de Louis VII sous la condition de
foi et hommage. Quatre fois, en moins de vingt ans, ce grand usurpateur des
biens de l'église avait forcé les sires de Beaugé, l'évêque de Mâcon et les
abbés de Cluny et de Tournus à recourir à l'autorité royale pour mettre un
terme à ses spoliations et à ses violences. Sur leur pressantes instances,
Louis vint, à cet effet, à son château de Vinzelles, ou il rendit, contre ce
compte une sentence datée de 1172: "actum in Vinzeliaci in palatio nostro".
Cette forteresse fut prise en 1422 par les Armagnacs, qui soutenaient,
contre le duc de Bourgogne, le parti de Charles VII, encore dauphin. L'année
suivante, le comte de Suffolk s'en empara après une vigoureuse résistance
des 40 lombards et espagnols qui l'occupaient et qui, ne pouvant plus la
défendre, s'étaient retiré dans le donjon. En 1471, le château de Vinzelles
tomba au pouvoir des troupes du dauphin d'Auvergne, lors du siège de Mâcon,
mais il fut presque aussitôt repris par les milices du pays soutenues par la
garnison de Mâcon et qui y mirent le feu après l'avoir pillé. A 500 mètres
au sud-ouest de l'église; à 50 mètres au nord de la maison forte de Layé, le
château, aujourd'hui transformé en bâtiment d'exploitation agricole, était
composé de plusieurs bâtiments fermant une cour ronde, et formant un
ensemble d'environ 40 mètres de diamètre. La façade est a été détruite entre
1804 et 1830. Aujourd'hui, il reste au nord et au sud deux bases de tours
rondes très larges, celle du sud étant réduite à l'état de terrasse. Au sud,
une tour carrée avec échauguette, dont la base est entourée d'un élégant
portique à colonne. Cette tour est prolongée au nord-ouest par un logis à
croisée à deux étage carré, puis par un bâtiment à arcade plus bas, qui
vient se rattacher sur la tour ronde nord, qui a conservé une cave, un
rez-de-chaussée et un étage. (1)
Éléments protégés MH : l'ensemble des bâtiments, les pressoirs, les
portails, les parcelles entourant les châteaux, le saut-de-loup, l'avenue
qui mène au château, et les murs de soutènement : inscription par arrêté du
29 octobre 2003.
château de Vinzelles 71680 Vinzelles, tél : 06 07 11 43 88, ouvert au
public, visites en juillet et août, sur rendez-vous pour les groupes,
dégustation vente toute l'année sur rdv. Deux magnifiques pressoirs grand
point du XVIIe siècle sont encore visibles dans le tinailler ou cuvage.
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