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Le premier seigneur de la Borde connu est
Jehan Mandat: mentions de Jehan Mandat (né le 9 novembre 1548), écuyer,
sieur de la Borde, trésorier général du roi (1601), Jehan Mandat conseiller
secrétaire du Roi, sieur de la Borde (13 avril 1602), accord entre Galliot
Mandat et François Mandat, son frère, pour l'héritage de Jehan Mandat père
(1622), Galliot Mandat, sieur de la Borde (1629), Galiot Mandat, seigneur de
la Borde, conseiller des guerres (1636, 1641), François Rottier, sieur de la
Borde (1659, 1666, 1679), époux de Martine Le Moyne, Pierre Rottier, sieur
de la Borde, conseiller du roi et son procureur au siège de Château-du-Loir
(1709). Le 24 février 1710, Alexandre Guérin Le Brun (qui a épousé Marie
Anne Le Moyne ou Lemoine le 23 décembre 1694) devient propriétaire de la
Borde par héritage et achat devant Devilliers Martin, notaire royal à Tours.
Le domaine passe ensuite à la famille Huet d'Artigné. Le 30 fructidor de
l'an 2 (16 septembre 1794), la "terre, circonstances et dépendances" de la
Borde est vendue avec le lieu de la Ceriseraie, le lieu du Patoy, le lieu et
bordage de la Bourgeoiserie, les lieux de la Grande Roche et de la Petite
Roche, par Charles Jacques Huet d'Artigné, propriétaire, et Marie Anne
Claire Préau Bauraudière, son épouse, à Jean-Baptiste Percheron, receveur
des droits d'enregistrement, demeurant commune de La Chartre. Le 22 frimaire
an 4 (13 décembre 1795), Jean-Baptiste Percheron revend l'ensemble à Jules
La Bonninière Beaumont et Rose Préau de la Baraudière, son épouse, pour
16300 livres d'argent. Dans la première moitié du XIXe siècle, la Borde fut
la propriété Gustave Bonnin de la Bonninière (1802-1866), procureur du Roi
au tribunal de Versailles, qui y invita vers 1832-33 Alexis de Tocqueville
(1805-1859), auquel la municipalité a rendu hommage en débaptisant la Grande
rue.
Au début du XXIe siècle, la Borde appartenait au couple de sculpteurs Claes
Oldenburg (né en 1929), américain d'origine suédoise, et Coosje van Bruggen
(1942-2009), néerlandaise, représentants du mouvement Pop Art. Le château de
la Borde a probablement été reconstruit à partir du XVIe siècle: un corps de
logis et le pavillon nord, fortement modifiés par la suite. Un décor de
cette époque (porte du jardin potager) a été conservé et remonté sur le mur
est du pavillon nord. Paul Cordonnier mentionne également les éléments d'un
escalier en vis dans la cave. La grande écurie aujourd'hui rénovée,
transformée en atelier d'artiste par les sculpteurs Claes Oldenburg et
Coosje van Bruggen au début du XXIe siècle, date de 1780, comme l'indique un
cartouche au-dessus de la devise en latin Nobis Adsit Deus sur le mur
extérieur. Le logis a été reconstruit à la charnière des XVIe et XVIIe
siècles [comparer avec la Marcellière à Marçon], donc probablement par les
Mandat. Au XIXe siècle, le château fut fortement régularisé et les décors
repris. Une tour de plan rectangulaire fut ajoutée au nord-ouest du corps de
logis le plus ancien. Un important corps de logis à l'est et plusieurs
communs à l'ouest furent détruits, tandis qu'un portail ferma définitivement
l'entrée du domaine côté bourg. Un parc fut tracé et des arbres plantés. Au
début du XXIe siècle, les jardins furent repensés par le grand architecte
paysagiste néerlandais Michael van Gessel avec Bert van Gils.
Le domaine se situe dans le bourg, à l'ouest de la grande rue, au-devant
d'un pâté de maisons d'Ancien Régime. Il descend jusqu'à la Dême. Clos de
murs, il comprend une ferme, le logis, deux petits communs (ayant servi de
maison d'invités et de réserve pour le jardinier), une grande écurie et un
parc avec pièce d'eau se prolongeant au nord en direction de la Dême. Le
logis, recomposé au XIXe siècle, réunit cinq éléments bâtis : deux corps de
logis inégaux, de plan rectangulaire, à un étage carré, coiffés d'un toit à
croupe, mais fort différents (le plus ancien, du XVIe siècle, présente trois
travées, le second autour de 1600 deux travées et est à comparer avec la
Marcellière à Marçon), et trois tourelles de plan rectangulaire coiffées
d'un toit en pavillon. L'ensemble entièrement enduit est probablement en
moellons de calcaire et silex. Les toitures sont en ardoise. La grande
écurie, entièrement en pierre de taille, présente de larges entrées
cintrées. La date de 1780 y est gravée au-dessus de la devise latine Adsit
Nobis Deus (Que Dieu nous soit en aide). (1)
château de la Borde, 24 rue Alexis-de-Tocqueville, 72340 Beaumont-sur-Dême,
propriété privée, ne se visite pas.
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source des photos :
https://inventaire.patrimoine.paysdelaloire.fr
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