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Le
château de Bénéhart, avec sa longue façade blanche de la Renaissance et ses
grands toits d’ardoises, se tapit au sein de l’ample verdure de la large
vallée de la Veuve: au long de la petite route de Chahaigne un grand portail
vous invite à gravir la pente vers la cour de la ferme flanquée à droite
d'anciens, amples et intéressants communs. À mi-pente, vous avez laissé une
ancienne porte de style fin Louis XIII aux moulurations exagérées qui,
autrefois, vous eût fait pénétrer en des jardins et parterres et gagner un
perron à double révolution, aujourd'hui envahi par les herbes et les ronces,
puis la terrasse au pied du château, d’où la vue s’étend vers la vallée et
ses coteaux si riches de verdure. Avant d'atteindre la belle grille en fer
forgé, une barrière rustique vers la gauche vous laisse pénétrer sur là
terrasse supérieure au pied de la façade orientale du château, la seule
décorée et digne d’intérêt. Cette façade est garnie de trois tourelles, deux
circulaires aux extrémités, une à trois pans, avec un modeste perron, au
centre: c’est un joli ensemble du XVIe siècle avec premier étage et de
larges lucarnes décorées, à frontons et croisées se détachant des toits;
ensemble irrégulier, assez bien conservé, de la Renaissance, auquel, aux
extrémités, ont été rajoutés, à l’époque classique, deux petits ailerons à
fenêtres nues du XVIIIe siècle.
Le nom de Bénéhart est connu dès 1283; mais ce n'est qu'entre 1450 et 1480
que cette terre entrera dans une famille de ce nom; nous trouvons que Marie
d'Avaugour, fille de Jean, seigneur de La Tour du Parc d'Avaugour et de
Jeanne d'Etcherbay, avait épousé vers 1450 en troisièmes noces un Pierre de
Benehart, seigneur du lieu. Benehart a été possédé pendant plusieurs siècles
par la famille de Maillé depuis le mariage de Anne de Villiers, dame de
Bénéhart, fille de Guillaume de Villiers, seigneur de Champagne-Hommet et de
Jeanne du Matz, dame de Bénehart, avec Hardouin de Maillé-Brézé, seigneur de
Ruillé-sur-Loir, qui y est mort en 1484, jusqu'au décès à l'âge de
vingt-trois ans le 28 décembre 1726 au château de Bénéhard de
René-César-François de Maillé, marquis de Maillé et de Bénérart, officier au
régiment de Roi-infanterie, dernier représentant de la branche aînée.
Jacques II de Maillé-Bénéhart et son épouse Marie de Villebresme décident de
construire un nouveau château dans le goût de l’époque (1518-1560). À la fin
du XVIe siècle, leur fils Jacques III de Maillé-Bénéhard (1589) prend part à
la Ligue catholique contre les protestants. Vaincu, Henri IV confisque le
château, qui lui sera rendu au début du XVIIe siècle. Leur petit-fils Henri
Ier de Maillé-Bénéhart reçoit le titre de marquis et entreprend de
nombreuses transformations à l’intérieur comme à l’extérieur, dans la mode
du XVIIe siècle, qui donneront au château son aspect actuel. Il a appartenu
bien plus tard à Olivier Prudhomme de La Boussinière qui l'avait reçu par
legs de son beau-frère et qui y est mort le 14 avril 1907. (1)
Éléments protégés MH : l'ensemble du château, y compris le pavillon du XVIIe
siècle, les communs et les jardins avec leurs clôtures, les portes, les
degrés et les dépendances : classement par arrêté du 11 août 1987.
château de Bénéhard 72340 Chahaignes, Tél. 02 43 46 92 34, visite des
extérieurs du pressoir, du four à pain du lavoir et du moulin XVIe siècle.
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