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La famille de
Baigneux est présente dès la première moitié du XVe siècle à Courcival,
terre mentionnée en 1098 sous le nom de Curcivado et relevant au XVIe siècle
de la baronnie du Saosnois pour la plus grande partie et de la châtellenie
de Saint-Aignan. Un premier logis seigneurial avec cour rassemblant les
parties agricoles est mentionné en 1521, jouxtant le cimetière paroissial.
Il n'en subsiste probablement que l'actuel presbytère. Le château actuel,
construit immédiatement au sud du site ancien, est peut-être édifié pour
Pierre de Baigneux entre la fin du XVIe siècle et 1629, date à laquelle est
partiellement décrite la maison seigneuriale composée d'une grande salle,
deux chambres basses dont l'une sur la cuisine, une grande chambre et une
petite, deux cabinets, deux pavillons, une écurie aux chevaux. Le château
est achevé pour René de Baigneux, fils de Pierre Baigneux. De nombreux
éléments de chambranles chanfreinés provenant probablement du château
précédent sont réemployés dans les encadrements de baies de l'aile ouest,
qui a peut-être été bâtie au démarrage du chantier. Les échanges et
acquisitions de terres que René de Baigneux pratique au même moment peuvent
correspondre à l'aménagement des dehors: si les jardins et bosquets ne sont
mentionnés qu'en 1730, le plan cadastral de 1835 montre clairement le lien
entre le parc et le château, placé à l'intersection des deux avenues
perpendiculaires structurant le parc, l'avenue nord-sud formant l'axe de
composition du château. De la distribution d'origine du logis subsistent la
cuisine située dans l'étage de soubassement de l'aile ouest, et probablement
l'escalier rejeté à gauche du vestibule central.
Un premier remaniement intervient avant 1755, qui fait disparaître la
chapelle et touche la distribution du logis: le salon mentionné correspond
au salon du rez-de-chaussée du corps central. À la campagne de travaux du
dernier tiers du XVIIIe siècle se rattachent probablement les extensions
vers le nord des ailes en retour et la surélévation de l'aile est. D'après
la description de 1798, il est tentant de situer à l'ouest l'appartement de
Jacques de Baigneux, à l'est celui de sa femme, muni d'un cabinet de bain
qui est très certainement celui conservé au rez-de-chaussée de l'aile est.
La tradition orale situe à l'étage de cette aile est une chapelle, du fait
de l'existence d'une voûte en plâtre sur lattis masquée par les plafonds des
chambres, mais cette voûte peut aussi correspondre au théâtre que la
description de 1798 semble situer à cet étage. Le décor présent dans le
salon du corps central date également de cette campagne de travaux. Enfin,
le nom de jardin neuf donné sur le plan cadastral de 1835 au jardin bordant
l'est du château pourrait signaler une création ou reprise contemporaine des
travaux de l'aile est. Les travaux menés par Ponce-Thimoléon Stellaye de
Baigneux entre 1830 et 1871 affectent l'ensemble du château. Pour le logis,
il s'agit principalement de la reprise totale des élévations de l'aile ouest
qui a effacé les deux campagnes de construction de ce corps de bâtiment. Le
corps central est également restauré, comme l'indiquent les chambranles à
crossettes des portes d'accès au vestibule et les armoiries des lucarnes de
la travée centrale. Cette restauration, dont l'ampleur reste à préciser,
porte également sur la distribution du logis: pour le corps central, elle
concerne au moins l'escalier dont le décor est également refait (présence
des armoiries des Baigneux–Vanssay).
Le château est isolé au sein d'un parc largement en prairies, sur un coteau
descendant en pente douce vers le ruisseau de Tripoulin au sud et bordé à
l'ouest par le coteau occupé par l'église paroissiale. Les bâtiments sont
répartis entre la cour en terrasse et l'avant-cour plus basse et
partiellement entourée de douves, dans une composition pyramidale axée sur
l'avenue sud-nord du parc et dominée par le corps central du logis. Dans la
cour, le logis de plan en U se développe autour de la terrasse, bordée du
côté de l'avant-cour au sud d'un mur de soutènement. Dans l'avant-cour, le
bâtiment des communs, construit au droit de l'aile ouest du logis regroupe
écuries, sellerie, logement, remise et orangerie, la tour occupe l'angle
sud-est. Les parties agricoles (grange-étables-pressoir, poulailler et
porcherie) et le logement du régisseur sont construits à l'écart, sur une
parcelle bordant l'ouest de l'avant-cour. À l'arrière du logis, le parc
s'étend vers le nord jusqu'à l'église paroissiale et l'ancien presbytère
près duquel se situe la glacière, en ruines. Le logis et la tour sont
construits en maçonnerie enduite (moellons sans chaine en pierre de taille
?), avec chaînes d'angle en pierre de taille pour l'aile est du logis. Le
bâtiment des communs est en moellons sans chaîne en pierre de taille, sauf
le pignon sud construit en moyen appareil de calcaire. Les parties agricoles
et le logement sont construits en appareil mixte de moellons enduits et
chaînes en briques, avec piédroits des baies et bandeau en pierre de taille.
Tous les bâtiments sont couverts d'ardoises, sauf les communs et la
grange-étable-pressoir, couverts de tuiles plates.
Le logis est composé d'un corps central construit sur sous-sol, avec
rez-de-chaussée surélevé et un étage carré, il est flanqué côté nord de deux
tours à rez-de-chaussée surélevé sur sous-sol, avec étage carré et étage de
comble. Ce corps central est fortement marqué par son haut toit à croupe et
les toits coniques des tours. Deux courtes ailes en prolongement permettent
d'articuler le corps central avec les deux ailes en retour d'équerre vers le
sud, toutes deux sur étage de soubassement de plain-pied avec le sous-sol du
corps central. Les ailes ouest sont en rez-de-chaussée surélevé, elles sont
surmontées à l'est d'un étage carré. Toutes deux sont couvertes d'un toit à
croupes. L'aile est a été prolongé d'une travée vers le nord, l'aile ouest
est prolongée au nord d'un bâtiment de plan massé fortement individualisé
par son toit à croupes brisées. Toutes les élévations sont à travées, sauf
les élévations postérieures de l'aile ouest, avec remplois d'éléments
architecturaux du XVIe siècle, et de l'aile est (étage de soubassement percé
de deux portes-fenêtres couvertes d'arcs en plein-cintre formant imposte et
d'une petite baie à chambranle chanfreiné). Les travées du corps central
sont prolongées par les lucarnes. Les encadrements des baies sont en pierre
de taille, chanfreinés pour le corps principal et l'aile gauche, à
crossettes pour l'aile droite et la tour. Le décor du corps central du logis
est concentré sur les lucarnes, celles de la travée centrale sont timbrées
des armoiries des familles de Baigneux (élévation antérieure) et de Vanssay
(élévation postérieure).
L'élévation nord du bâtiment prolongeant l'aile ouest est ornée aux angles
de deux pilastres cannelés, elle est éclairée de fenêtres jumelées
passantes, avec piédroits et meneaux traités en pilastres cannelés,
couvertes d'une plate-bande et d'un fronton curviligne portant un décor
géométrique. Depuis l'extérieur, l'accès principal au logis est l'escalier
symétrique donnant accès de la terrasse au vestibule du rez-de-chaussée du
corps central. Deux petits degrés droits permettent de descendre depuis la
terrasse dans le sous-sol. Côté nord, le rez-de-chaussée du corps central
est de plain-pied avec le jardin. Le rez-de-chaussée du corps central,
simple en profondeur, est constitué de pièces en enfilade. L'entrée se fait
par le vestibule (à cheminée), placé dans la travée axiale. À gauche se
trouve l'escalier, éclairé du seul côté sud, puis la salle à manger, à
double exposition, et l'aile en prolongement donnant accès à l'aile en
retour est. À droite du vestibule se trouve le salon, à double exposition,
occupant deux travées du corps central, puis le passage vers l'aile en
retour est. L'extension nord de l'aile est est occupée par l'ancien cabinet
de bains, accessible par une porte percée dans l'ancien mur pignon nord de
cette aile. Il comporte une cheminée et communique de plain-pied avec le
jardin par une porte-fenêtre. Le bâtiment prolongeant l'aile ouest
communique également avec le jardin par une porte-fenêtre. L'escalier
principal, tournant à retour avec jour, en charpente, dessert l‘étage carré.
Deux escaliers secondaires, tournant, montant de fond jusqu'aux greniers, se
trouvent dans les deux ailes en prolongement.
Le corps de bâtiment des communs est en rez-de-chaussée, couvert de longs
pans et croupes. Les baies et lucarnes sont en pierre de taille, les portes
charretières couvertes en plein cintre, le pignon sud correspondant à
l'orangerie est un pignon découvert en moyen appareil percé de trois
portes-fenêtres donnant sur la douve, couvertes en plein cintre et sommées
d'un garde-corps orné de claustras de tuiles creuses et de vases en fonte.
La tour est à rez-de-chaussée, étage carré et étage en surcroît. Elle est
percée de fausses meurtrières, la corniche en pierre de taille imite un rang
de mâchicoulis. La toiture conique est surmontée d'un lanterneau. Le
logement de régisseur est composé d'un corps central à un étage carré,
flanqué sur deux côtés d'ailes en rez-de-chaussée. Les longs pans de la
toiture couvrent les pignons. La grange-étable-pressoir est en
rez-de-chaussée, l'élévation est à travées, la travée centrale surmontée
d'un surcroit, la toiture à longs pans. Adossés aux pignons, deux corps de
bâtiments en appentis abritent porcheries à droite et étable à gauche. Le
poulailler est accoté à l'étable. Il est construit en rez-de-chaussée, avec
travée centrale traitée en avant-corps, et toiture à longs-pans. La glacière
est constituée d'un cylindre en moellons enduits couvert d'une coupole,
enterré sous une butte de terre artificielle et accessible depuis
l'extérieur par un couloir. (1)
Éléments protégés MH : les façades et toitures du château, des pavillons et
communs, de la tour ; la cuisine, la laiterie, la salle à manger, l'escalier
avec sa cage, l'antichambre, le salon et le salon de bains avec leur décor ;
les douves avec leurs murs de soutènement ; le terrain d'assiette de la
plate-forme d'implantation du bâti, la grande allée depuis le sud-ouest, la
grande allée vers le nord avec le portail : inscription par arrêté du 24
août 2011.
château de Courcival 72110 Courcival, tél. 02 43 29 32 52, M. du
Bourblanc, ouvert au public du 1er août au 30 septembre pour les
individuels, visite de l'extérieur les dimanches et jours fériés d'août à
septembre, pour les groupes, visite sur rendez-vous uniquement samedis et
dimanches en septembre. Du 1er avril au 31 juillet pour les individuels,
visite gratuite de l'extérieur tous les samedis, dimanches et jours fériés
d'avril à juillet et pour les groupes sur rendez-vous uniquement.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
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constatez une erreur, contactez nous. Nous remercions chaleureusement
Monsieur Bernard Drarvé pour les photos qu'il nous a adressées afin
d'illustrer cette page.
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dans ce département. |
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