|
La mention la plus
ancienne de Mondragon date de la fin du XIIe siècle. Le document, sans date,
évoque un accord conclu par Sequard de Monte-Draconis, Guillaume Corbin,
chevaliers, et Robert, curé de René pour des donations de divers biens. Un
autre document daté de 1211 confirme la donation de la dime de Cherré par
Sequard de Mondragon à son suzerain Geoffroy de Valières, seigneur de la
Ferté-Bernard. Ainsi, jusqu'à la donation de la seigneurie de Mondragon par
Charles VI en 1392 au chapitre de Saint-Julien du Mans, la seigneurie de
Mondragon faisait partie de la baronnie de la Ferté-Bernard et comprenait
deux bailliages (La Bosse et Nogent-le-Bernard). Le plan régulier du château
actuel, en quadrilatère avec quatre tours circulaires sur une terrasse
maçonnée entourée d'eau, est caractéristique du XVIe siècle. Le gabarit des
tours nord, tout comme la présence de mâchicoulis et de bouches-à-feu
confirmeraient cette datation. Une deuxième phase de construction peut être
datée de la première moitié du XVIIe siècle et correspond en partie au corps
de logis. Les charpentes à coyau du corps de bâtiment sud et du pavillon qui
le prolonge, ainsi que sa réplique au sud, la mise en œuvre des baies sans
clés pendants et débordantes au sud, sont des éléments à rattacher à cette
moitié de siècle. Les ouvertures du corps de logis et du pavillon nord ont
été modifiées ultérieurement (certainement au XIXe siècle), mais la présence
d'un escalier de pierre à vis évidée dans la tourelle d'angle de la tour
n'est pas sans rappeler celui voisin du château de Chéronne, daté du XVIIe
siècle.
Les corps de logis nord et sud se rattachent au châteaux dits "pavillonnés"
également dans le goût de la première moitié du XVIIe siècle. C'est sans
doute à cette période que le château devient la propriété de Julien Lunel
des Essarts. Ce dernier est mentionné comme écuyer, seigneur des Essart, et
de Mondragon, marchand de draps de soie sur sa plaque funéraire datée de
1702 dans l'église Notre-Dame de Mamers. C'est à la date de sa mort que la
chapelle est consacrée et une lettre de 1838 par Jean-Baptiste Bouvier,
évêque du Mans fait état de messes basses célébrées les lundi, mercredi et
vendredi dans la chapelle de Mondragon. Lors de la vente du château de
Mondragon et de ses terres le 10 janvier 1743, il est décrit de la façon
suivante: "Dans le fief et château de Mondragon, situé province du Maine,
paroisse de La Bosse, entre les villes de la Ferté-Bernard et Bonnétable,
proche du chemin neuf: le château est fort beau sans réparations à y faire,
garnies de boiseries et de cheminées de marbre, entouré de fossés plein
d'eau revêtu de pierres. Il y a deux belles terrasses et un pont levis. Dans
la cour, la chapelle garnie de calice patène, ornement de toutes couleurs et
linge propre, deux grands jardins haut et bas, bien plantés d'arbres
fruitiers, au-dessus et à côté grand verger enclos et planté d'arbres de
toutes espèces, en plein vent et escalier, constamment lumineux". Il semble
que ce soit à la suite de cette vente que la grange située à l'entrée du
château ait été construite.
Le château est alors racheté par la famille de Lonlay de Villepail. En 1830,
le mariage de la fille unique de M. de Lonlay avec le comte de Mailly
entraine un changement de propriété. En 1840, l'architecte départemental de
la Sarthe, Pierre-Félix Delarue, modifie le château. Le pavillon central du
corps de bâtiment est reconstruit en partie bien qu'une continuité soit
conservée au niveau du faîtage pour l'ensemble du corps de logis. Des
fenêtres, côté jardin, sont reprises proposant un agencement spécifique avec
une régularité des blocs. La distribution intérieure est alors repensée:
l'escalier principal est déplacé et reconstruit, mise en place d'un réseau
de couloirs desservant les pièces du rez-de-chaussée et du premier étage.
Sur la façade est du corps de logis, une tourelle précédée d'un pont-levis
est ajoutée à l'angle du pavillon nord. Des écuries sont également
réalisées, correspondant au bâtiment sud, dans le prolongement de la tour de
la chapelle. Lors de cette campagne, la propriété appartient toujours à la
famille de Mailly. En 1928, le château devient la propriété de la famille
Yvon.
Le château de Mondragon est composé de plusieurs bâtiments disposés autour
d'une cour rectangulaire et entourés de douves maçonnées. La traverse de ces
douves est rendue possible par un pont fixe précédé d'un portail en pierre à
l'ouest et par deux passerelles en pont-levis en bois à l'est, au-devant des
pavillons nord et sud, qui s'appuient sur la retombée sur des piles de
pierre. Quatre tours forment les angles de la cour pavée. Les deux tours
nord présentent le même gabarit fin avec un devers prononcé au niveau des
douves. Elles s'élèvent sur trois niveaux avec des percements rectangulaires
postérieurs en pierre de taille sans clef débordante et pendante. Plusieurs
bouches-à-feu sont présentes à chaque niveau. La partie supérieure des tours
nord, sous le toit en ardoise, est formée de mâchicoulis en brique et
corbeaux de pierre. Une tourelle est accolée à la tour nord-est et contient
un escalier en pierre à vis évidée desservant les différents niveaux de la
tour. Les deux tours sud sont plus amples. La tour est contenant la chapelle
est percée de trois baies en tiers point. La chapelle est établie sur un
cellier est positionné en rez-de-chaussée semi-excavé. La tour ouest est
percée de fenêtres rectangulaires. Une porte moulurée en partie supérieure
permet l'accès au rez-de-chaussée. Reprenant le principe des tours nord,
elle présente des mâchicoulis décoratifs en brique et corbeaux de pierre en
partie supérieure. Sa toiture en ardoise est surmontée d'un lanternon.
Le logis est placé à l'est de la cour. Il est composé de cinq corps de
bâtiments différents: un corps au nord, avec une tour d'angle au nord-est.
Son pignon découvert est percé d'une petite baie rectangulaire. Il s'élève
sur deux niveaux et comprend trois travées. Sa toiture est soutenue par une
corniche moulurée. en pierre de taille. Les encadrements de baies sont
également en pierre de taille avec jambe harpée et agrafe débordante. Les
deux travées nord de la façade arrière sont précédées d'une terrasse sur
pilotis. Des lucarnes en pierre rythment la toiture de la façade principale.
Un pavillon dans le prolongement du corps nord, légèrement engagé et
développé sur trois niveaux d'une travées sur la façade principale, mais
combinée de deux tables et de deux travées sur la façade arrière. Sa toiture
est soutenue par une corniche moulurée en pierre de taille. Les encadrements
de baies sont également en pierre de taille avec jambe harpée et agrafe
débordante. La porte d'entrée côté cour est surmontée d'un entablement. La
façade principale présente des chaînes d'angle harpées. Une tourelle
précédée d'un pont-levis reprenant l'esthétique des tours nord (mâchicoulis
de brique et corbeaux de pierre) est positionnée dans l'angle sud du
pavillon. Un corps de bâtiment central sur deux niveaux à trois travées,
ordonnancé côté cour sur la porte principale donnant accès au vestibule ou
se déploie l'escalier. Sa toiture est soutenue par une corniche moulurée. en
pierre de taille. Les encadrements de baies sont également en pierre de
taille harpée et agrafe débordante. Deux lucarnes en pierre sont
positionnées côté cour. Elles sont précédées d'un garde-corps ajouré continu
à l'aplomb du toit.
Un pavillon dans le prolongement du corps central au sud, légèrement engagé
et développé sur trois niveaux d'une travées sur la façade principale,
combinée de deux tables et d'une travée sur la façade arrière. Sa toiture
est soutenue par une corniche à entablement en pierre de taille sur la
façade arrière et moulurée avec des modillons sur la façade principale. Une
lucarne de pierre est positionnée sur le versant de toiture côté cour. Les
ouvertures sont rectangulaires, en pierre de taille sans clef. Les chaînes
d'angle sont harpées. Une passerelle en pont-levis est établie sur la façade
arrière. Une porte est percée en rez-de-chaussée sur la façade avant et sur
la façade arrière. Plusieurs reprises en maçonnerie sont visibles sont
l'enduit. Un corps de bâtiment au sud dans le prolongement du pavillon. Il
reprend les mêmes dispositions côté cour que son pendant au nord mais se
distingue côté est : deux travées sur deux niveaux avec des ouvertures en
brique au premier niveau et en pierre de taille sans clef au second. Deux
lucarnes de bois sont percées dans le toit qui est soutenu par une corniche
en quart-de-rond. percement à l'extrême sud pourrait correspondre à
l'emplacement d'anciennes latrines. L'ensemble du corps de logis est en
moellons et pierre de taille partiellement recouvert d'enduit. Les toitures
sont en ardoise. En retour d'équerre de la tour nord-est se place une pièce
semi-excavée voûté. Elle est surmontée d'une terrasse accessible depuis la
cour et qui communique par une porte avec la travée nord du corps de
bâtiment, au nord du corps de logis. Dans le prolongement de la tour de la
chapelle est placé un corps de bâtiment correspondant aux écuries. A
l'entrée du château, extérieure aux douves, se trouve une grange avec un
toit en carène en tuiles plates. Une porte cochère en pierre de taille en
anse de panier y ménage l'accès. (1)
château de
Mondragon 72400 La Bosse, propriété privée, ne se visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous.
source des photos :
https://inventaire.patrimoine.paysdelaloire.fr
A voir sur cette page "châteaux
dans la Sarthe" tous les châteaux recensés à ce jour
dans ce département. |
|