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L'ensemble castral du domaine d'Étival s'étendait depuis le Loir (au nord)
jusqu'aux rives de la Fare (sud-est). Il se composait successivement et
chronologiquement des lieux du Vieil Étival, du Château d'Étival et du Logis
d'Étival. Ce vaste domaine médiéval est placé sur la rive gauche de la Fare,
au pied de l'éperon gaulois des Vaux, face au site gallo-romain de Cherré.
Il serait nécessaire d'étudier les variations du cours de la rivière et de
ses méandres, depuis les premières années de notre ère. Le déplacement du
site de la résidence seigneuriale depuis ses origines jusqu'au XVIIe siècle
révèle un repli topographique sûrement lié aux débordements de la rivière.
Le cadastre de 1811 situe précisément le Vieil Étival dans les zones humides
du Loir. Cet emplacement est lié à la métairie des Granges (disparue en
1811) signalée par la microtoponymie et l'organisation régulière du
parcellaire à cet endroit qui laisse planer quelques doutes sur la position
exacte du Vieil Étival. On peut supposer que le déplacement du site castral
s'est effectué vers la fin de la guerre de Cent ans et imaginer alors la
reconstruction du château sur une plate forme fossoyée carrée avec des
tourelles aux angles quelques mètres au-dessus de la première motte. Il est
impossible de décrire les bâtiments de cette époque-là. Y-a-t-il eu une
demeure ? Dans tous les cas, au XVIIe siècle existe un nouveau logis
légèrement plus à l'est, lui-même agrandi et régularisé dans les années
1660. L'ensemble est reconstruit et complété par une avant-cour suivant le
projet de l'architecte Charles Cesvet demeurant à La Flèche. Le charpentier
est Antoine Roux demeurant lui aussi à La Flèche. Les dispositions actuelles
appartiennent, pour l'essentiel, à cette campagne de travaux.
Nous trouvons ensuite un procès verbal de visite pour apposer les scellés le
26 août 1772: "Aujourd'huy 26 août 1772, Nous Jean Pierre Douvry avocat en
parlement, sommes transportés au dit château d'Estival paroisse de
Saint-Germain d'Arcé ou est décédée dame Françoise Madeleine de
Saint-Georges de Biars sa femme avant veuve de Louis de Biars garde du corps
du roy, etc. Auquel château étant arrivé nous avons trouvé le dit sieur de
Villezan qui nous a dabondant requis de procéder à l'apposition des scellés,
etc. Premièrement dans une pièce à gauche du vestibule servant de sallon à
manger s'est trouvé un buffet de bois de chesne fermant à clef haut et bas
et après ouverture faitte d'iceluy l'avons reconnu garnye en haut de vingt
plats de fayance de différentes grandeurs et formes, quatre douzaines
d'assiettes de fayance, quatre flambaux et un porte mouchet argentés, plus
douze cuiller à bouche et douze fourchettes d'argent et trois grandes
cuillers aussi d'argent et attendu le besoin journalier des dittes choses en
a esté apposé aucun scellé sur le dit buffet, Plus s'est trouvé dans le dit
sallon quatre morceaux de toille peinte servant de tenture, pPlus huit
chaises de paille et une table ouvragée, dans une armoire étant dans la
brasure de la fenestre, un pot à l'eau et sa cuvette, trois caffetières de
fayance, deux caraffes, un huilier devers et une patinière de fayance.
Ensuitte sommes entrés dans une autre pièce ou avons trouvé un lit
d'indienne courte pointe et rideaux pareil composé d'un bois de lit
paillasse matelot lit de plume et traversin une couverture de laine blanche,
cinq morceaux de tapisserie de verdure cinq fauteuils de tapisserie ou
mocquette, un miroir, une table dessous avec son tapis, huit chaises et un
fauteuil de paille, deux tables à jour, une paire de chenets, pelle et
pinsettes et tenaille, un gueridon servant d'écran.
De là sommes entrés dans une autre pièce à jour d'une croisée sur le jardin
et une autre sur la cour ou s'est trouvé une armoire à laquelle avons apposé
le scellé et cachet des armes du dit duché sur les extrémités de deux bandes
de papier placées sur la serrure d'ycelle, plus une commode bois de noyer
(sur laquelle avons) trois tiroirs de laquelle avons aussy apposé le scellé
et cachet des armes du dit duché et sur laquelle commode est un petit
miroir, Plus un lit en indienne, les rideaux et tours de lit de sciamoise
rayée bleu et jaune bois de lit paillasse mathelot lit de plume traversin
couverture de laine verte et courte pointe pareille au fond du lit, neuf
fauteuils et trois chaises de pailles, et deux morceaux de tapisserie de
verdure, une paire de chenets, une pele des pinsettes et un dans un cabinet
en alcôve a costé de la cheminée s'est trouvé deux fauteuils de pailles et
une couverture de laine blanche. Ensuitte sommes entrés dans un autre
cabinet étant ensuitte s'est aussy trouvé une armoire à deux batans de bois
de chesne ouverture d'icelle faite si est trouvé que du linge et des hardes
à l'usage dudit sieur de villezan pourquoy a esté posé aucun scellé. Plus
une autre petite armoire aussy de bois de chesne avec seul batan que le dit
sieur de Villezan nous a dit contenir les tiltres et papiers [de la maison],
la serrure de laquelle armoire avons fait apposer scellé aux armes et cachet
de mondit seigneur du dit duché sur les deux extrémités d'une bande de
papier. Plus un petit bas d'armoire à deux batans dans le quel ne s'est
trouvé que quelques bouteilles de liqueur et bouteilles vuides, avons
ensuitte passé dans une autre chambre étant ensuitte du cabinet à droite
dudit alcove ou est décédée la dite dame de Villezan, où s'est trouvé un lit
a quenouilles composé d'un bois de houppe et rideaux de serge jaune, un
matelas, un lit de plume, un traversin, quatre oreillers et une couverture
de laine verte, trois chaises de pailles, une petite table à quatre pieds et
son tapy de tapisserie, avons apposés nos dits scellés et cachet à une porte
d'armoire étant dans le mur sur les deux extrémités d'une bande de papier
placée sur la serrure d'icelle.
Sommes ensuite passé dans une petite chambre étant au bout de la première cy
dessus du ayans vue sur un verger dans laquelle s'est trouvé un lit à
tombeau d'indienne Garni de sa paillasse lit de plume matelot traversin, une
paire de drap, une couverture de laine blanche et une courtepointe
d'indienne. Plus soixante trois serviettes, six nappes, onze draps, cinq
souilles d'oreiller le tout de différentes qualités, quatre chaises de
paille. De là sommes passés dans la cuisine étant de l'autre costé dudit
vestibulle dans laquelle s'est trouvé une armoire ancienne à quatre batans
en haut et quatre en bas, ouverture faite il sy est trouvé que des potteries
ou plats de terre commune. Plus une table de cuisine et ses deux bans une
mette sept casserolles, une tourtière de cuivre rouge, deux couvercles, idem
une autre tourtière, un chaudron, une passoire, deux poislons de cuivre
jaune, deux poissonnières, une bassinoire aussy de cuivre rouge, trois
poisles de fer, une paire de chenets, deux cramaillères, deux gris et une
paire de péle et pinsettes et tenaille, un tourne broche, quatre chandeliers
de cuivre jaune, deux marmittes de fer, deux lègefritte, dix plats et sept
assiettes d'étin, deux réchaux, dans une chambre donnant dans la dite
cuisine s'est trouvé un lit de domestique de serge verte, bois de lit à
tombeau, une paillasse, couette, traversin, couverture blanche et une paire
de drap, dans une autre petite chambre à costé de celle cy dessus, s'est
trouvé un autre lit de domestique composé d'un bois à quenouille, housse de
grosse toille de serge, paillasse, et traversin.
De là sommes montés dans une chambre haute à droite de l'escalier ayant vüe
sur la cour et une autre vüe sur le bois dans laquelle s'est trouvé un lit
composé d'un bois a quenouilles, housse de sciamoise bleu et blanc, une
paillasse, un lit de plume, un matelas, un traversin, deux oreillers, deux
couvertures de laine blanche, une paire de drap. Plus une armoire de bois de
chesne avec batan, deux petites tables, deux malles, un fauteuil de
tapisserie, six chaises et un fauteuil de pailles, tout les dits effets
décrits étant en la dite chambre, le dit sieur de Villezan a déclaré
appartenir au sieur François Victor de Faulcon et dame Louise Jullye de
Villezan son espouse. De la sommes passés dans un vestibule étant de l'autre
costé de l'escalier et avons apposé à la réquisition du dit sieur de
Villezan a une porte à deux batans étant au fond dudit vestibule dans
d'autres chambres et cabinets sur les deux bouts de l'extrémité d'une bande
de papier en travers de l'entrée de la dite serrure et pris sur chacun des
dits deux batans, de là sommes entrés dans une autre pièce dont la porte à
deux batans est à l'entrée et en face de celle du dit vestibule dans
laquelle s'est trouvé un lit à lange d'indienne composé d'un bois de lit,
paillasse, lit de plume, traversin matelas couverture de laine verte
courtepointe d'indienne et housse d'étoffe bleu, une table à quatre pieds,
une tanture de toille peinte, une vieille table ayant six chaises de
pailles, de là sommes entrés dans une petite chambre ayant pareillement son
entrée dans le dit vestibule dans laquelle se s'est trouvé aucun meuble, dDe
là sommes allés dans un magasin étant a droite dans les cours et se trouve
le logis et près la chapelle dans lequel s'est trouvé dix huit boisseaux
etc. Signés: Devauze, Douvry, Merest...
Aujourd'huy mardi premier septembre 1772 sur les huit heure du matin, nous
Jean Pierre Douvry avocat en parlement sénéchal juge civil criminel et de
police du duché pairie de La Vallière a Châteaux en l'exécution de notre
ordonnance du jour d'hui, Sommes transportés avec le procureur fiscal
assisté de Pierre Millet l'un de nos huissiers au château d'Etivalle
paroisse de St germain d'Arcé à l'effet de reconnoistre nos scellés le 26
aout dernier sur les effets étant audedant du dit château pour les donner
ensuitte main levée ainsy qu'il est requis par la requeste au pied de
laquelle est notre susditte ordonnance et estant arrivéz audit château d'Etivalle
sur les dix heures du matin, est comparu Charles Louis de Villezan ecuyer
ancien aide major au régiment de Ville fort seigneur du dit Etivalle veuf de
dame Françoise Madeleine de Saint-Georges de Biars, qui nous a requis et
requière d'abondant la reconnaissance est main levée pure et simple etc. Et
aussy Louis René de Biars, écuyer, ancien lieutenant au régiment d'Orléans
demeurant ordinairement audit château d'Etival fils de la ditte dame de
Villezan et de Louis de Biars écuyer garde du corps du roy son premier mary
, lequel nous a dit n'avoir moyen d'empescher la ditte recognoissance et
levée de nos scllés et au contraire la requise sans la réserve de tous ses
droits et a signé: dE Biars". Avant 1812, le logis fut simplifié (il semble
qu'un pavillon fut détruit) et les distributions intérieures complètement
modifiées. Un parc d'agrément fut dessiné entre 1811 et 1845. En 1871, un
chalet fut construit dans le bois pour servir au repos et à la promenade.
L'ancienne voie ferrée départementale passait au pied de cette fabrique.
Le logis se trouve au centre d'une composition axée: une longue avenue de
plusieurs centaines de mètres de long conduit au portail de l'avant cour des
écuries et des communs, puis au deuxième portail de la cour du château,
flanqué de deux petits pavillons dont l'un sert de chapelle, puis au logis,
et enfin au jardin situé à l'arrière. Face au pignon ouest du château se
trouvait le potager divisé en carré avec un pigeonnier. Aujourd'hui, la
porte centrale du logis donne dans un vestibule qui conduit à l'escalier.
Autrefois, et probablement dans le premier état, l'escalier était en pierre
rampe sur rampe et faisait une avancée sur la façade postérieure. Seule
l'amorce de la première volée est conservée aujourd'hui. Les repos de cet
escalier étaient éclairés par des baies géminées en plein cintre. Au XVIIe
siècle, l'ensemble du logis fut modifié: l'escalier démoli a laissé la place
à une salle centrale tandis que deux escaliers secondaires étaient installés
dans les pavillons construits à chaque extrémité. L'enfilade des pièces est
mise en valeur par une succession de portes à deux vantaux. Au XIXe siècle,
ces pavillons sont démolis et l'escalier réintègre le centre du bâtiment
avec une distribution d'ensemble donnant sur la façade sud ménageant ainsi
des enfilades lorsque les portes sont ouvertes. (1)
château d'Etival 72800 Saint-Germain-d'Arcé, propriété privée, ne se
visite pas.
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