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La terre de
Crasville-la-Roquefort, située aujourd'hui dans le canton de Fontaine-le-
Dun, appartient vers l'an 1200, c'est-à-dire sous Jean sans Terre, aux Yarin
de Glapion, puis à Guillaume de Varenne, puis aux de la Heuse. Confisquée
pendant l'occupation anglaise, la terre fit retour aux de la Heuse après
l'expulsion des étrangers. Elle passa ensuite par mariage à la famille de
Roquigny, puis par un autre mariage à la famille d'Etalleville. Plus tard,
elle devint également la propriété de la famille de de Paix de Cœur et fut
enfin achetée en 1876 par M. le vicomte de Montfort. Le passage sur cette
terre était gardé sous la domination romaine par un oppidum, par une roque
forte, d'où vient le nom du pays. Sur l'emplacement de cet oppidum s'éleva
plus tard un château féodal dont on voit encore la motte et les fossés dans
le parc du château actuel. Ce dernier, construit vers 1500, était lui-même
encore une véritable forteresse avec fossés, cour crénelée, mâchicoulis,
etc. Il fut restauré en 1602, comme l'indique la date gravée sur le cintre
de la porte. Guilmeth rapporte, à propos de Crasville, une tradition assez
singulière. Le seigneur de Crasville, dit-on dans le pays, se mit en tête
d'acquérir un moulin que le seigneur de Fontaine possédait sur le Dun et eut
la contrariété de voir ses offres repoussées. Il résolut de se venger, et,
comme les sources du Dun se trouvaient sur sa propriété, il détourna le
cours de la rivière et paralysa ainsi le moulin. De là un procès qu'il
perdit et qui accrut encore son mécontentement. Alors il boucha les sources
avec des balles de laine. Mais cette tradition paraît imaginée pour
expliquer comment le Dun, qui arrosait autrefois Fontaine, ne commence plus
à couler qu'à trois kilomètres en aval de ce bourg. D'après une autre
version la cause de ce changement serait le défrichement des nombreux
taillis d'alentour. On raconte encore que Henri de Navarre fit un séjour à
Crasville pendant sa marche sur Dieppe, avant la mémorable bataille
d'Arques. Dans le même canton, à six kilomètres au nord-ouest de
Crasville-la-Roquefort, s'élèvent "de vieilles murailles greffées sur une
motte que l'on appelle encore le câtel de Houdetot ". C'est tout ce qui
reste du chef-mois de cette ancienne famille dont le nom se lit si souvent
dans nos archives et sur les dalles de nos églises. Il n'entre pas dans nos
intentions d'énumérer les services rendus au pays par tant de vaillants
chevaliers, ni de raconter leurs alliances et d'expliquer comment coulait
dans leurs veines le sang de Rollon et de saint Louis. Ce sont là des
détails qu'on pourra lire au tome VIII de l'Histoire généalogique et
chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de
la couronne et de la maison du roy, et des anciens barons du royaume, par le
père Anselme et au registre complémentaire de l'Armorial général des
d'Hozier. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château (à l'exclusion
de l'aile du XIXe siècle); des deux pavillons d'entrée et du colombier :
inscription par arrêté du 30 mars 1978 (2)
château
de Crasville 76740 Crasville-la-Rocquefort, ouvert au public, visite guidée
des extérieurs du 1er juillet au 10 août inclus, à 9h30, 10h30, 11h30,
14h30, 15h30 et 16h30.
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