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Construit en brique et pierre, ce
manoir est e style Louis XIII (1635). Les modillons de la corniche sont
ornés de masque humains alternant avec deux feuilles étalées. Une grande
lucarne centrale, couronnée d'un fronton circulaire, est flanquée de deux
consoles renversées. Il est possédé par la famille Gallye, qui en a tiré son
titre nobiliaire. Cette famille, originaire de Dieppe, avait conquis un rang
honorable dans la cité, puisque David Gallye était, vers la fin du XVIe
siècle, procureur-syndic des bourgeois et habitants de Dieppe. Henri IV lui
délivra des lettres de noblesse, en 1589, de son camp devant Dieppe, pour le
plus honorable des motifs, pour services rendus soit a la ville, soit au
roi, dont la cause ne se séparait point alors de celle de la France. Les
armes des d'Hybouville sont de sable à la galère équipée d'or. Ils ont dû
apparemment leur illustration au commerce maritime, où Dieppe n'a guère
connu d'égaux durant tant d'années. Les Hollandais eux-mêmes, ces marins
consommés, furent obligés, la première fois qu'ils voulurent aller aux
Indes, de pendre des pilotes de Dieppe. C'est Duquesne qui a raconté le
fait. Quant au lieu où s'élève leur château, ses origines n'ont rien à voir
avec le triste oiseau de nuit dont il semble avoir pris le nom. Son nom
primitif était Hubouville, c'est-à-dire, manoir d'Hubold. "Le prêtre
Nicolas, curé actuel, dit le pouillé de 1256, a été chargé de cette église
par l'autorité du concile de Latran: il croit pourtant que le patronage en
doit appartenir au prieur d'Envermeu. C'est un sujet de chicanes". Il passa
depuis aux moines du Bec.
Au XIIIe siècle, la population ne devait guère être inférieure à cent
habitants. Au lieu des huit feux de 1495, des annuaires du commencement du
siècle n'en indiquent plus que quatre, avec vingt-quatre et vingt-cinq
habitants (mais trente et un en 1820). Vers le milieu du XVIIIe siècle, une
seule maison d'Hybouville payait les impôts. Les revenus du curé n'y
montaient qu'à 300 livres; c'était à peu près le vingtième des ressources
locales. En dépouillant la famille d'Hybouville de ses privilèges
seigneuriaux, la Révolution ne parvint pas à lui enlever l'estime des
villageois du voisinage. Hybouville avait pour maire Monsieur Gallye, en
1806 et 1810; depuis lors il a perdu et son église et son titre de commune
par sa réunion à Envermeu: mais la considération de ses châtelains semble
avoir grandi d'autant, puisqu'en 1865 M. d'Hybouville tenait la tête du
conseil municipal d'Envermeu. Voici, en terminant, quelques chiffres qui
permettent une intéressante comparaison des charges fiscales supportées par
nos campagnes, il y a un siècle. En 1790, le total des impositions dans la
commune d'Hybouville s'élevait à 1669 livres 15 sous; mais, en 1793, le
principal de la contribution foncière seule y était fixé à 1240 francs;
quatre ans après, on le réduisit à 1081 francs. (1)
château d'Hybouville 76630 Envermeu, propose la location de gîtes.
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