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Le château de La Rivière-Bourdet, situé sur le territoire de la commune de
Quevillon, est une belle construction en pierre de Caumont, dont la verdure
d'une vaste pelouse et des arbres environnants font valoir la blancheur. Le
corps principal, auquel on accède par un perron de trois marches, se compose
d'un rez-de-chaussée et d'un étage qui ont chacun six fenêtres de façade,
disposées deux par deux. Des frontons circulaires et des œils-de-bœuf se
détachent sur le comble, qui est assez élevé. Les deux ailes, en retour
d'équerre, qui flanquent l'édifice à droite et à gauche, sont un peu
inégales en hauteur, et terminées l'une et l'autre par des pavillons d'angle
coiffés de toits dont les profils ressemblent assez à des doucines
renversées. Ces pavillons, construits en dehors de l'axe des ailes,
augmentent la largeur de la façade et ajoutent à la majesté de l'ensemble.
Les armes des châtelains, sculptées dans la pierre et les épis en plomb qui
terminent les toitures complètent une ornementation de bon goût. Le nom de
ce domaine lui vient, pour la première partie, de viviers qui l'entouraient
autrefois et furent comblés vers 1815, et, pour la seconde partie, de la
famille Bourdet, à qui il a appartenu, et dont un membre, Etienne Bourdet,
chevalier, tué sur le pont de Rouen, en 1283, était, au rapport de Farin,
enterré dans le chœur de l'église de Quevillon. "La terre de La
Rivière-Bourdet, disent MM. Bunel et Tougard (Géographie de la
Seine-Inférieure), était un plein fief de haubert relevant directement du
roi. Ses seigneurs avaient, dans la forêt de Roumare, des droits d'usage qui
furent reconnus par lettres du roi Charles VIII, en 1494. Les hommes du
village qui se mariaient devaient, au XVe siècle, à ces seigneurs, dix sous
tournois et une longe de porc jusqu'à l'oreille et la queue franchement
comprise en icelle longe avec un galon de la boisson servie au festin de
noces. A son tour ce fief offrait en redevance annuelle au capitaine de
Rouen un fer de lance".
Les riches archives conservées au château, permettent de donner d'une façon
précise la succession des divers propriétaires. En 1347, la veuve de Gilles
de Blainville, était dame de La Rivière-Bourdet. Dans un arrêt du 3 août
1463, rendu par le maître des eaux et forêts de Normandie, "le 6e témoin
atteste qu'il a vu jouir des droits en litige, dans la forêt de Roumare,
Messire Martin d'Yvetot, lors roi d'Yvetot, seigneur de La Rivière-Bourdet".
En 1437, Marie d'Yvetot est qualifiée dame de La Rivière-Bourdet et son
fils, Jean de Vaussemer, en fut ensuite seigneur. Par acte du 21 octobre
1521, Jacqueline de Vaussemer vendit le manoir et la seigneurie à Jean
Durand, marchand à Rouen, faisant le commerce du sel. Guillaume Durand, fils
de ce dernier, mourut en 1570, laissant pour héritiers ses deux neveux,
Charles Maignard de Bernières et Francis de Pardieu. De 1570 à 1734, le fief
et seigneurie de La Rivière-Bourdet resta dans la famille Maignard de
Bernières, passant de père en fils à Charles II Maignard de Bernières, à
Charles III Maignard de Bernières, conseiller du roi, à Étienne Maignard,
marquis de Bernières, enfin à Charles-Étienne Maignard, marquis de Bernières,
conseiller du roi, qui eut pour héritier son cousin germain, Gilles-Henri
Maignard, marquis de Bernières, président à mortier au Parlement de
Normandie. Gilles-Henri Maignard mourut sans postérité en 1734, laissant La
Rivière-Bourdet à sa soeur mariée à Jacques-Henri-Alexandre du Moncel de
Lourailles, Président a mortier au Parlement de Normandie. De 1734 à 1817,
le fief de La Rivière-Bourdet resta dans la famille du Moncel de Lourailles
pendant quatre génrations jusqu'à Alexandre-Marie-Louis du Moncel, marquis
de Torcy, qui mourut sans enfants. Sa veuve, Sidome de Choiseul-Gouffier,
héritière de ses biens, épousa en secondes noces le duc de Fitz-James, pair
de France. En 1862, la princesse de Montholon-Sémonville, née Chabrillan,
nièce de la duchesse de Fitz-James, hérita du château de La Rivière; Le
château de la Rivière Bourdet appartenait au début du XXe siècle à son fils,
le prince de Montholon-Sémonville. (1)
Éléments protégés MH : les
façades et toitures du château et du colombier: inscription par arrêté du 30
novembre 1934 (2)
château de la Rivière Bourdet 76840 Quevillon, propriété privée, ne se
visite pas, visible de la route.
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Crédit photos :
Pline
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