|
Nous lisons dans la
Description de la Haute-Normandie par Dom Toussaint Duplessis que la terre
de Cretot, aujourd'hui comprise dans le canton de Caudebec, est appelée dans
les anciennes chartes Crisetot ou Cresetot. Au XVIe siècle c'était une
baronnie et le seigneur prenait dans ses aveux le titre de franc-bouteiller
hérédital de Normandie. En cette qualité, il était tenu de servir à boire au
roi lorsque celui-ci faisait son entrée dans la ville de Rouen, mais
seulement une fois dans le cours de son règne, et, en récompense de ce
service, il avait le droit de prendre et de garder pour lui la coupe où le
monarque avait bu. Il y a sur le territoire de Cretot, deux villages voisins
et deux paroisses distinguées l'une sous le nom de Saint-Aubin, l'autre sous
celui de Saint-Gilles. Saint-Aubin de Cretot possède un château qui passe
pour avoir été construit au temps de la Ligue par un Lesueur de Colleville,
gentilhomme protestant. On prétend même que ce gentilhomme y aurait reçu
Henri de Navarre lors de sa campagne dans le pays de Caux et peut-être au
sortir d'un combat. Les trous de balle dont le pignon de l'église est
criblé, semblent en effet témoigner qu'une rencontre entre les Royaux et les
Ligueurs, a eu lieu alors dans le village. A l'époque de la Révolution, un
membre de la même famille était encore propriétaire du château en même temps
que maire de la commune.
En 1792, juste deux cents ans après la visite du Béarnais à Saint-Aubin de
Cretot, ce Lesueur de Colleville émigra et ses propriétés, mises sous
séquestre, furent en partie vendues comme biens nationaux. En 1808, Lesueur
de Colleville, rayé de la liste des émigrés, fut nommé par l'empereur maire
de la commune de Saint-Aubin, et conserva ces fonctions jusqu'à sa mort
arrivée en 1827. Comme il ne laissait pas d'enfants, son château passa à son
neveu le marquis de Lamberville, et celui-ci le vendit en 1829 à M. Anisson
du Perron, qui, sous la monarchie de juillet, devint député et pair de
France. Cet édifice était alors complètement délabré et servait de grange au
fermier. M. Anisson du Perron ne commença à l'habiter qu'en 1838, après y
avoir fait d'importantes réparations, et en 1862 mourut à Dieppe, à l'âge de
soixante-quinze ans. Il laissa ses propriétés à son fils, M. Roger-Léon
Anisson du Perron, qui fut nommé député à l'Assemblée nationale et membre du
Conseil général pour le canton de Caudebec, et exerce les fonctions de maire
de la commune de Saint-Aubin de Cretot, où il réside une grande partie de
l'année. M. Roger-Léon Anisson du Perron a restauré le château en lui
conservant le caractère de l'époque où il a été construit et en a fait une
des belles résidences de l'arrondissement d'Yvetot. (1)
château de Saint-Aubin-de-Crétot 76190 Saint-Aubin-de-Crétot, propriété
privée, ne se visite pas. Restaurée en 1903 par l'architecte René
Martin. L'ensemble comprend un parc, un temple et des parties agricoles.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
de Seine-Maritime" tous les châteaux recensés à ce
jour dans ce département |
|