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Un château médiéval se situait dans le parc
de l'actuel château, à proximité de la rue Madame. Il est délaissé avant le
XVIe siècle par les seigneurs qui n'y résident guère, mais conserve sa ferme
seigneuriale. Détruit à la Révolution puis démantelé dans les premières
années du XIXe siècle, il en subsiste seulement la muche (carrière
souterraine) creusée à son emplacement au XVIe ou au XVIIe siècle. Comme
l'indique la date de 1670 inscrite sur un mur extérieur de l'actuel logis,
un premier édifice aurait été érigé à cette époque, probablement à
l'initiative de Marie-Claude de Monchy, épouse de Charles, marquis de Sailly.
Par acte passé devant maître Lemoine, notaire à Paris, le 25 juillet 1737,
Louis, marquis de Sailly, vend la seigneurie de Fransu à Adrien Jacques
Wignier, chevalier, capitaine d'infanterie et contrôleur des guerres, qui
ajoute à son patronyme le nom de sa nouvelle terre. L'acte de vente ne
mentionnant pas de maison seigneuriale, c'est probablement le nouveau
seigneur qui fait aménager peu après le corps de bâtiment de 1670 pour y
établir une résidence, en y faisant notamment ajouter un pavillon au sud. La
modestie de la construction indique une maison des champs assez
caractéristique de l'époque, seulement accompagnée de deux ailes de communs
bordant la cour. Au début du mois de juillet 1791, le château est saccagé et
incendié en partie. En 1809, le domaine passe par héritage à Armand Douville,
écuyer, officier de cavalerie et futur aide de camp du prince de Croÿ, qui
relève à son tour le nom de Franssu. Entre 1833 et 1845, il fait ajouter un
avant-corps central au corps de logis, qui est diminué à son extrémité nord
pour le dégager de l'aile des communs en retour d'équerre sur la cour, et y
faire construire un pavillon symétrique à celui du sud.
En 1854, est mentionnée une construction nouvelle et en 1862 un
agrandissement de construction (matrice des propriétés foncières), château
et communs. De fait, sous le Second Empire, de nombreux aménagements du
domaine sont réalisés pour Henri Armand Douville de Franssu, membre
fondateur de la Société des agriculteurs de France. C'est probablement à
cette époque qu'un avant-corps central est ajouté au corps de logis, qui est
diminué à son extrémité nord pour le dégager de l'aile des communs en retour
d'équerre sur la cour, et où est construit un pavillon symétrique à celui du
sud. Le mur de clôture de la cour et la grille sont avancés sur la rue, et
les deux ailes de communs remaniées et agrandies. De même, la ferme est
reconstruite et agrandie sur la parcelle voisine, acquise à cette occasion à
l'angle de la Grande-Rue et de la rue Madame. Une écurie caractéristique des
bâtiments d'accompagnement de style régionaliste, proposés par les traités
d'architecture contemporains. Une distillerie d'alcool de betterave et une
huilerie d’œillets avec pilon sont installées dans la ferme, selon le projet
du 1er juillet 1862 avec plan de l'ingénieur parisien A. Bonnaterre. La
distillerie est mentionnée comme construction neuve en 1863, et détruite en
1869. L'ancienne distillerie de betterave a été étudiée en 1990 dans le
cadre du pré-inventaire du patrimoine industriel de la Somme. Le jardin du
château a été repéré dans le cadre du pré-inventaire des jardins
remarquables de Picardie en 1995.
Le corps de logis principal s'élève au fond d'une cour fermée par une grille
en fer forgé. Il est formé d'un rez-de-chaussée surélevé surmonté d'un étage
de comble. Un avant-corps de calcaire à trois travées marque le centre de la
façade. Il est prolongé par un devant de lucarne flanqué d'ailerons à
volutes et couronné d'un fronton triangulaire portant les initiales D et F (Douville
de Franssu). L'ensemble est construit en brique et pierre, à assises
alternées pour le corps de logis principal dont le soubassement est formé
d'une assise en damier de brique et silex. Sur les pavillons latéraux, seuls
les encadrements de baies et les chaînes d'angle sont en calcaire. Le pignon
sud est en calcaire avec soubassement et linteau cintré des baies en brique,
alors que le pignon nord est en brique, encadré par des chaînes horizontales
et des chaînes d'angle en calcaire. La cour qui précède le château à l'est
est flanquée des deux corps de bâtiments bas en brique et pierre abritant
les communs. Le bâtiment sud borde également la cour de l'ancienne ferme du
château, très remaniée. Celui du nord donne sur un potager clos de mur,
complété dans l'angle nord-ouest par un pavillon en rez-de-chaussée dit
maison du jardinier. À l'est de la ferme, une cour secondaire est bordée par
un bâtiment abritant une écurie et une remise. De nombreux bâtiments
d'exploitation en tôle bordent la rue Madame. Le jardin, qui prolonge le
corps de logis à l'ouest, ne se présente plus que sous la forme d'une grande
pelouse, mais il a conservé sa perspective à travers le bois. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château, la grille
d'honneur en fer forgé à l'avant du château, le parc en totalité comprenant
l'ancien potager clos de murs et la maison du gardien (façades et toitures)
: inscription par arrêté du 18 août 2004.
château
de Fransu 80620 Fransu, propriété privée, ne se visite pas.
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