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Château d'Aguts (Tarn)
 
 

 La seigneurie d’Aguts appartint longtemps à la famille de Rigaud de Vaudreuil et l’on sait notamment qu’en 1554, François de Rigaud dénombra le château avec "Haute, moyenne et basse justice". Pas plus que jadis de la croisade contre les Albigeois ni de la guerre de Cent Ans, le site n’eut à souffrir des guerres de Religion, et le château d’Aguts fut simplement occupé durant plusieurs années par les protestants. L’extinction de la race des Rigaud en les personnes du susnommé François de Rigaud et de ses frère fit passer Aguts entre les mains de la famille d’Avessens, originaire de Montesquieu, et enrichie depuis la fin du siècle précédent. Le premier membre de cette famille à posséder Aguts fut Marc-Antoine, seigneur de Saint-Rome, député aux États Généraux en 1614 et gentilhomme de la chambre. C’est certainement lui qui, à la faveur de la paix et de la prospérité retrouvés après les guerres de Religion, reconstruisit Aguts. Ses descendants conservèrent l’entière juridiction du lieu jusqu’à ce que le château soit séquestré en 1793, pour être rendu sept ans plus tard au marquis d’Avessens. Une tradition locale tenace veut que le château d’Aguts ait été restauré par Paul Riquet à l’époque où le célèbre constructeur du Canal du Midi résidait à Revel. En fait, cette croyance couramment admise vient sûrement du fait que l’une de ses arrières petites-filles épousa au XVIIIe siècle le marquis d’Avessens. Par contre, cette dernière fut bien la grand-mère de cette comtesse de Castelbajac qui, avant d’être la mystérieuse "Occitanienne" des Mémoires d’Outre tombe de Chateaubriand, passa ses vacances d’enfant à Aguts.
Sur une hauteur dominant la plaine de Revel, se dresse sur une butte le vieux château d’Aguts, vaste quadrilatère de quarante mètres de coté, dont l’aspect actuel remonte au début du XVIIe siècle. De la forteresse féodale d’origine ne demeure en effet presque rien, à l'exception sûrement des fossés et de quelques murs de soubassement à l’appareil différent de celui du reste de la construction. Néanmoins, l’on relève encore sur la façade nord une fenêtre à croisillon du XVIe siècle qui pourrait être un vestige du vieux château. Le château est entouré d’un large fossé qu’enjambe un pont de pierre conduisant au porche d’entrée: beau morceau classique composé de pilastres supportant un fronton curviligne, dont l’architrave s’orne d’un blason sûrement bûché au moment de la Révolution. Le passage voûté conduisant à la cour conserve par contre quant à lui des meurtrières. La cour centrale sur laquelle s’ouvraient au départ l’essentiel des ouvertures du château est entourée de corps de logis formant quadrilatère et à l’angle desquels viennent s'intégrer des tours carrées ne faisant presque pas saillie sur la construction et s’arrêtant à hauteur de toiture des ailes. De la même manière, se dissimule dans la maçonnerie une tour étroite et ronde, voûtée en brique et ne comportant pas d’escalier. La porte du logis principal sur la cour, datant elle aussi du XVIIe siècle, conduit à un superbe escalier d'honneur. La façade est, qui regarde vers la montagne Noire, présente une large terrasse à balustrades de pierre tandis que la façade sud a reçu l’ordonnance la plus soignée: sur trois étages du fait de la pente du terrain, trente-six fenêtres aujourd’hui pour beaucoup bouchées présentent des montants de briques et de pierres alternées. (1)

Éléments protégés MH : les façades et les toitures ; la cuisine voûtée au rez-de-chaussée à l'angle des ailes nord et ouest, ainsi que l'actuelle arrière-cuisine au décor peint, située dans l'aile ouest ; l’escalier du XVIIe siècle ; le salon et la chambre au décor peint à la façon d'un cabinet de verdure situés au premier étage dans l'angle nord-est ; l’escalier hélicoïdal et les gypseries des pièces situées au premier étage de l'aile sud ; la tour des Morts et la terrasse est : inscription par arrêté du 24 mars 2014.

château d'Aguts 81470 Aguts, propriété privée, visite des extérieurs uniquement. Très vifs remerciements au propriétaire pour l'accueil d’une extrême gentillesse lors de notre passage.

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