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Cantepau fut certainement construit par les
Delécouls, famille consulaire albigeoise qui durant les XVIIe et XVIIIe
siècles constitua dans les alentours un vaste domaine foncier. L’on sait que
le marchand Jean-Pierre Delécouls aménagea en 1746 dans l’une des tours une
chapelle et lui donna un chapelain. Il convient de rappeler que, dans
l’ancienne France, la chapellenie était la charge de célébrer en l’honneur
de tel ou tel saint plusieurs messes par semaine, par mois ou par an. Peu
après cette date, la famille Delécouls fit l’acquisition de l’important
domaine voisin de Lévizac et le fils de Jean-Pierre Delécouls prit le nom de
cette terre. Il eut d’ailleurs une petite renommée littéraire à la fin du
XVIIIe siècle sous le nom de l’abbé de Lévizac. Son frère,
Jean-Pierre-Joseph était l’un des plus riches habitants d’Albi à l’aube de
la Révolution et, d’ailleurs, il joua à ce moment-là un certain rôle
politique sur le plan local alors que son fils jugeait plus prudent
d’émigrer. Cantepau resta dans la descendance des Delécouls jusqu’en 1878,
puis passa à une famille Pago, dont les descendants conservèrent le château
jusqu’à une époque récente. Aujourd’hui, le domaine appartient à la société
d'H.L.M. ayant loti cette banlieue est.
Le beau petit château de Cantepau présente une situation symétrique au
manoir du Gô, situé quant à lui de l’autre coté du Tam. Néanmoins, il y a
loin entre cette dernière demeure encore protégée de la ville et entretenue
par les descendants du navigateur Lapérouse, et Cantepau qui, au bord d’une
voie rapide, présente ses fenêtres sagement murées pour éviter qu’à la fin,
les vandales fâchés de ne plus rien trouver à casser n’y mettent le feu. Ce
ravissant château de brique en forme de quadrilatère présente une belle
façade aux ouvertures irrégulières, flanquée de deux tours rondes aux angles
nord-est et nord-ouest et couronné d’une belle corniche saillante. Rappelant
par son caractère général les édifices du "vieil Alby", le logis est coiffé
d’un toit à deux pentes asymétriques tandis que les tours ont reçu à une
période relativement récente des toitures plates. Cantepau passe pour avoir
été construit dans la première moitié du XVIIIe siècle maïs, la présence
d’une fenêtre à croisillons sur le pignon nord laisse à penser que la
demeure actuelle consisterait plutôt en le réaménagement d’un château plus
ancien, datant en grande partie du XVIIe siècle. Quoi qu’il en soit,
aujourd’hui, un pillage systématique a fait disparaître toutes ses
dispositions d’origines du XVIIIe siècle telles que tommettes, chambres à
alcôve ou cheminées de briques surmontées de jolis trumeaux de stuc
représentant des instruments de musique. Encore debout, l'escalier à rampes
droites présente un élégant jeu d’arcs et de voûtes d’arêtes sur les deux
étages. Malgré le passage d’une rocade récemment construite, le château,
caché au milieu des arbres, présente un environnement immédiat assez bien
respecté. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, la cheminée de la
cuisine au rez-de-chaussée, la salle avec dessus de porte en stuc à trophées
d'instruments de musique au premier étage : inscription par arrêté du 17
juillet 1978.
château de Cantepau, rue du Général Berthier, 81000 Albi, Le château
appartient aujourd'hui à M. Didier Sirgue qui a réalisé des travaux de
restauration depuis 2009. Il sera au cœur d'une multitude d'animations avec
des salles à louer pour événements, expositions et spectacles.
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