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Situé sur ce qui est peut être le plus
bel isthme de France, Ambialet a appelé de tout temps l’occupation humaine,
du fait de son importance stratégique. Pour bien comprendre ce dernier
point, il faut se souvenir que jusqu’au XIXe siècle, le pont, les routes et
les tunnels actuels n’existaient pas encore et que seuls d’invraisemblables
chemins creusés dans la paroi permettaient d’atteindre le site. Durant les
longs siècles d’insécurité que représenta l’époque féodale, les seigneurs
locaux aidés de leurs populations construisirent les fortifications qui
devaient servir de refuge à l’approche des bandes de malandrins. Ces
fortifications étaient dissimulées au creux des vallées, sur un petit
promontoire au confluent de deux voies d’eau ou dans la boucle d’un
ruisseau. Après la guerre de Cent Ans et à la faveur de la période de
prospérité qui précéda les guerres de Religion ces fortifications furent peu
à peu délaissées. C’est ce sort qui attendit Ambialet, comme de nombreux
autres sites. Dès le haut Moyen Âge, les comtes d’Albi Aton y construisirent
en temps que vicomtes d’Ambialet un redoutable château. En 1136, le vicomte
Roger Trencavel, de cette famille, accorda une charte aux habitants d’Ambialet.
À cette époque-là, Ambialet faisait partie de ce que l’on appelait "Ambialadès",
et qui s’étendait sur la rive droite du Tarn jusqu’à Crespinet, Andouque et
le nord du Tarn jusqu’à Monestiés.
Les Trencavel, vicomtes d’Albi, l’étaient plus particulièrement d’Ambialet,
qui semble avoir été le titre le plus ancien de leur famille. En 1210, Simon
de Montfort prit possession du château mais, moins de vingt ans plus tard,
son fils Amaury remettait ses droits sur Ambialet au roi de France. En 1388,
la fière maison de Castelpers, originaire du Rouergue, acquit la vicomté
pour 3400 écus d’or mais, les malheurs de la guerre de Cent Ans firent
passer le château aux mains des Anglais. De 1563 à1569, ce furent les
huguenots qui occupèrent belliqueusement le château, si bien qu’à moitié
ruiné, il dut être reconstruit dans le courant du siècle suivant. C’est
d’ailleurs à l’époque des guerres de Religion que disparurent tous les
autres châteaux voisins qui hérissaient la ligne de crête et que dom
Vaissète cite dans son Histoire Générale du Languedoc: les forts de
Saint-Gilles, de Payrolles, de Montcabrières, du Roi, de Roquetaille ou de
la Chapelle. En 1762, Ambialet passa au baron de L’Hormet qui en fut le
dernier seigneur. Le château dominait le village. Il ne comprenait qu’un
étage avec un donjon surélevé sur un rocher isolé. Les fossés et les murs
restèrent intacts jusqu’au premier tiers du XIXe siècle, mais il n’est plus
de nos jours qu’une ruine pathétique. (1)
château d'Ambialet 81430 Ambialet, visite des extérieurs uniquement,
vestiges.
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