|
Aussi loin que l’on remonte, on n’a pas trace d’une inféodation du terroir
d’Anglès à une quelconque seigneurie: depuis le rattachement du Languedoc à
la France, la communauté d’Anglès était autonome, le roi étant son seigneur.
Jusqu’au moment de la Révolution, Anglès et son terroir faisaient par contre
partie de la sénéchaussée de Carcassonne. Au XVIe siècle, les protestants d’Anglès
étaient sous le commandement de Guillaume Guilhot, seigneur de Ferrières, et
participèrent en 1563 à la prise de Castres. Après quatre ans de paix
relative, les hostilités reprirent en 1567. L'autorité royale n’était plus
reconnue dans cette sorte de "République protestante", et le lieutenant du
vicomte de Paulin, chef de la faction protestante, était Jacques de La
Roque, propriétaire du Redondet. Entre 1630 et 1685, catholiques et
protestants vécurent en bonne intelligence mais, après la Révocation de
l’Édit de Nantes, beaucoup de protestants furent contraints d’émigrer, et ce
fut le cas des Oulès de La Fontézié, seigneurs du Redondet. Jean Oulès eut
plusieurs enfants et, deux de ses fils, Jacques Oulès de Saubergue et
Maurice, sieur des Plantiers, quittèrent la France pour servir dans l’armée
anglaise. D'ailleurs, en 1987, trois siècles après ces événements, l’anglais
Peter H. Saubergue revint pour visiter la terre de ses ancêtres.
Mais la famille d’Oulès ne s’en tira pas toujours aussi bien avec l’autorité
royale et, en 1745, accusé de participer à des assemblées illicites de
"l’église de l’ombre", Jacques d’Oulès de La Roque, sieur de La Tour du
Redondet, fut condamné aux galères. Néanmoins, durant tout le XVIIIe siècle,
l’on continue de rencontrer au Redondet les La Roque d’Oulès, ou d’Olès. Né
en 1770, Paul de La Roque d’Oulès suivit les autres officiers de son
régiment en émigration, tandis que son propre frère, Jean-Louis, se rangea
aux côtés des républicains. D’abord sous les ordres de Montesquiou, il
devint rapidement l’adjoint de Dumouriez mais ne passa pas avec lui à
l’ennemi. Il eut par contre le tort de refuser la promotion qu’on lui
offrait dans l’armée des Pyrénées-Orientales et, suspecté à tort comme tant
d’autres, il fut guillotiné en mars 1794. Deux autres de ses frères
s’illustrèrent d’ailleurs également au combat. En 1832, l’on trouve encore
comme maire Paul de La Roque d’Oulès, qui en fait était rentré très vite de
son émigration et avait vécu caché durant les heures sombres de la Terreur.
Austère et imposant, Le Redondet, présente une puissante façade dont
l’animation est donnée par un jeu de volumes. Cette façade se compose d’un
pavillon central non saillant flanqué d’ailes latérales plus basses et, à
gauche de cette solide composition rappelant le
château du Puget situé à Massals, vient
s’appuyer une imposante tour carrée de la même hauteur que le pavillon
central. Enfin, encore à gauche de cette tour s’articulent d’autres corps de
logis. Bien qu’une grande partie des différents corps de logis du Redondet
soit de construction ancienne, notamment la grosse tour carrée, il est
évident que le château a reçu de grands remaniements et trouvé son
ordonnance régulière aux XVIIIe et XIXe siècles. (1)
château du Redondet 81260 Anglès, propriété privée, ne se visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
du Tarn" tous les châteaux répertoriés à ce jour dans
ce département. |
|