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La famille de Combettes, installée en Albigeois au
XVe siècle, connaît une évolution notable avec Roch Combettes, juge en chef
du pays albigeois à la fin du XVIe siècle. Son fils, David Combettes,
docteur et avocat, est premier consul de Gaillac en 1603. Il fut aussi
syndic du diocèse et assista aux Etats Généraux de la Province. Il achète en
1618 une maison dans le quartier de La Lause à Gaillac et fait construire
son hôtel particulier. Le 19 juin 1632, il acheta la métairie de "Laboureilhe"
à Antoine Dupuy, seigneur de Labastide, pour le prix de 12 000 livres. Il
mourut en 1640 et son fils, Guillaume Combettes acquit la seigneurie et
baronnie de Brens et de Puybérol en 1642. Il se sépare de la baronnie en
1645 et entreprend la construction d'un petit château à Labourélie en 1647.
Ce dernier possédait un portail couronné de créneaux au nord, une tour à
l'est et une tourelle d'escalier en vis à l'ouest. Au rez-de-chaussée, se
trouvaient le chai et la salle basse, la salle était au premier étage ainsi
que les chambres et antichambres qui se répartissaient aussi au deuxième
étage. Après un séjour à Paris, Guillaume de Combettes fit aménager des
jardins avec fontaines et jets d'eau au nord du château. Ses descendants
obtiennent tout au long du XVIIIe siècle des charges de plus en plus
importantes, office du trésorier du roi, avocat du Roi et conseiller au
parlement de Toulouse. Antoine de Combettes, en raison de son grand âge,
demande l'autorisation d'élever une chapelle particulière à Labourélie en
1763, chapelle mentionnée dans des documents du 17e siècle. Elevée en 1764,
elle est bénie sous le vocable de Saint-Charles. C'est à François Louis de
Combettes-Labourélie que revient à la fin du XVIIIe siècle, autour de 1790,
l'initiative de la reconstruction du château. Le chantier est interrompu par
son emprisonnement et sa mort prématurée sur l'échafaud en 1794. Le chantier
est achevé par sa veuve, Dame Raymonde Jeanne de Joulia, en 1808 (date
gravée sur le chapiteau d'un pilastre de la façade sur jardin), pour son
fils Pierre Marie Joseph Casimir. La travée centrale, encadrée d'une
succession d'ordres est couronnée d'un fronton et fait référence à une
composition néoclassique de la fin du 18e siècle. Le programme des perrons
et des menuiseries fut semble-t-il mené plus tard, dans la décennie 1840, au
moment où la reconstruction des communs bordant la cour est entreprise et la
chapelle est reconstruite. L'activité de ce chantier de construction,
ambitieux, est mené sur le long terme et dans un esprit de continuité par
Pierre Marie Joseph Casimir puis par son fils François Raymond Louis de
Combettes. Il se déduit de la mention "nouvelle construction" pour quatre
bâtiments en parcelle 46 sur le registre des propriétés des matrices
cadastrales déclarée en 1840. La dernière tranche de travaux est achevée en
1882, lorsqu'il est déclaré que le grand bâtiment occidental représenté sur
le plan cadastral de 1827 est détruit. La demeure du château est
actuellement en très mauvais état, la toiture et les niveaux de plancher se
sont effondrés. Le château de Labourélie est à la tête d'un vaste domaine
agricole qui recouvrait au début du XIXe siècle une superficie de plus de
200 ha sur le territoire de Brens. Les terres étaient organisées autour du
château et des différentes métairies dépendant de ce dernier. Au sud, une
longue allée bordée de vignes menait au château. La demeure élevée sur un
plan rectangulaire ferme la cour au nord. Cette dernière est bordée à l'est
et à l'ouest de dépendances formant un retour au sud, de part et d'autre du
portail. L'élévation sur cour de ces dernières est rythmée par des arcades
en plein cintre au rez-de-chaussée et des pilastres au deuxième niveau,
entre lesquels sont percés des fenêtres rectangulaires. Le front sud des
dépendances s'établit sur un linéaire de 183 m. A l'est, se trouvaient
logements, remise pour les voitures hippomobiles, écuries et logements des
palefreniers, étables et grange. Le logement du régisseur fermait l'aile
dans la partie orientale. A l'ouest, la chapelle du château présentant au
nord sa façade à trois registres, à clocher-mur à degrés bordés de
pyramidions, et les logements des jardiniers bordaient la cour. L'orangerie
ouvrait au sud, suivie du chai à barriques semi-enterré et d'un cuvier
abritant le pressoir. Les bâtiments sont construits en appareil mixte,
d'assises de brique alternant avec des moellons ou des lits de galets. Le
rez-de-chaussée de l'aile occidentale sur la cour est construite en brique
de terre crue. Le verger et le potager étaient aménagés au sud, avec un
puits, une citerne et un pigeonnier. Le pigeonnier, construit en appareil
alterné de brique et de moellons ou de galets, est une construction soignée
à pignons à degrés, réservant trois niveaux aux 300 nids de pigeons. Le
château est construit en brique. Un badigeon de couleur rouge recouvrait
l'appareil. Les façades sur cour et sur jardin sont ordonnancées, les
élévations latérales sont symétriques. Des pilastres d'orde toscan et
dorique bordent les façades à sept travées au sud et au nord et les
élévations latérales à cinq travées. Les baies sont dissociées par niveau.
Au rez-de-chaussée, elles sont couvertes d'un arc en plein cintre alors que
les portes-fenêtres du bel étage, rectangulaires, sont couronnées par un
entablement. Le dernier niveau est ajouré par des fenêtres plus sobres, au
simple encadrement rectangulaire. La façade nord, sur jardin, a bénéficié
d'un soin tout particulier. Le rez-de-chaussée est rehaussé d'un appareil à
refend en brique ; la travée axiale est encadrée de pilastres en brique
montant de fond, à chapiteaux ioniques en grès. Le fronton était orné d'un
blason en pierre sur lequel était représentées les armoiries de la famille
Combettes-Labourélie. (1)
château de la Bourelie 81600
Brens, propriété privée, de par l’ampleur de son plan autant que par la
distinction de son architecture et la beauté de son matériau, La Bourelie
mériterait bien mieux que l’inquiétant état de déshérence qui est
actuellement le sien.
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