|
La seigneurie de Campagnac
est mentionnée dès le Xe siècle. Elle appartint aux comtes de Toulouse puis
au roi, à la suite de la campagne de Simon de Montfort. Par la suite,
Campagnac fut cédé aux Rabastens par les descendants de ce dernier. En 1290,
le connétable Simon de Melun, comandant pour le roi en Languedoc, fit don de
Campagnac à Pierre-Raymond de Rabastens qui devint par la suite sénéchal
d’Agen de Gascogne, puis ensuite de Toulouse. Cinq ans plus tôt, en 1285,
Bertrand de Penne, coseigneur de Cestayrols, avait fait hommage au roi d’une
partie de la seigneurie directe de Campagnac. Durant la longue présence des
Rabastens, l’on connaît un certain nombre d’événements ayant marqué la vie
de la seigneurie. Par exemple, le 12 février 1418, le comte de Foix envoie à
Albi monsieur de Campagnac pour recevoir le serment de ses habitants d’être
bons et loyaux sujets. Ayant reçu un excellent accueil des albigeois,
monsieur de Campagnac s’en retourne en sa seigneurie le 18 mars. Les
Rabastens devinrent bientôt puissants dans toute la contrée, jusqu’à ce que
l’un de leurs descendants, le vicomte de Paulin, devint chef du parti
protestant dans tout l’Albigeois. Il s’assura la place de Campagnac dès 1568
et demeura maître du pays durant une vingtaine d’années. Cette année-là
d’ailleurs, l’on sait que Bertrand, vicomte de Paulin, dénombra la
seigneurie avec tous droits de justice haute, moyenne et basse. C’est à
cette époque-là que fut édifié le château actuel. Une amusante tradition
veut que le château n’ait jamais été terminé car, dit-on, chaque fois que le
propriétaire de Campagnac essayait d'élever ses murailles, le seigneur de
Cahuzac accourait pour faire démolir ce qui avait été construit.
En 1587, lorsque Campagnac fut pris par les catholiques, ces derniers
l’offrirent à l’évêque d’Albi Médicis. Contre l’assurance que l’ordre serait
assuré, les troupes royales n’occupèrent pas Campagnac mais, comme les
protestants fomentaient des troubles, le duc de Joyeuse, gouverneur du
Languedoc, commanda finalement en août 1592 la destruction du château. En
fait, l’ordre ne fut jamais exécuté. Le dernier des vicomtes de Paulin était
aussi seigneur de Cestayrols et mourut tragiquement en 1616. Sa femme
Madeleine de Vignoles hérita de la vicomté en compensation de sa dot. Après
la famille de Rabastens, la seigneurie de Campagnac passa ainsi que celle de
La Motte dans les mains de la famille de Vignes, puis, au milieu du XVIIIe
siècle, on trouve comme seigneur de Campagnac le marquis de Puylaroque.
Aujourd’hui, Campagnac apparaît bien plus comme "amputé" d’une partie de ses
bâtiments d’origine que comme réellement remanié, ce qui lui confère encore
beaucoup d’authenticité, à défaut de la cohérence architecturale que le
bâtiment devait présenter autrefois. Malgré quelques détails regrettables
tels que l’ouverture d’un vilain portail, il présente encore de belles
façades au robuste appareil de calcaire et de grès, percées de fenêtres à
croisillon ou à meneau horizontal très simples. Outre la démolition de
certaines parties que nous avons déjà évoquée, le logis principal a dû être
abaissé à une date indéterminée, comme le prouvent des traces d’arrachement
ainsi que les restes d’un départ d’échauguette. Parmi ses beaux vestiges,
Campagnac conserve également une belle tour dont le haut dut être arasé au
moment de la Révolution. (1)
château de Campagnac
81140 Campagnac, propriété privée, ne se visite pas, situé face à l'église.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
du Tarn" tous les châteaux répertoriés à ce jour dans
ce département. |
|