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Le château fut construit par Adrien Durand
(1841-1899), qui lui laissa son nom. Héritier avec sa sœur de la grande
fortune de leur oncle Augustin Durand (1806-1876), il décida de construire
un château dans la plus pure tradition du genre, avatar somme toute assez
courant chez les grands bourgeois de l’époque du Second Empire. En fait, les
Durand étaient les héritiers d’une tradition familiale d’obédience
napoléonienne, puisque Adrien était le petit neveu unique des trois frères
Delga qui moururent sur les champs de bataille de l’Empire, non sans que
deux d’entre eux soient faits barons auparavant. Finalement, les fonds
nécessaires à l’édification du bâtiment rêvé ne purent être réunis qu’aux
alentours de 1880, grâce à la famille maternelle d’Adrien, les Calvet, à qui
appartenait d’ailleurs le terrain. La construction n’était pas achevée en
1884 puisque le dernier des fils d’Adrien naquit encore dans l’hôtel
familial, situé rue des frères Delga. En fait, le château dut être achevé
aux alentours de 1895 mais, il fut en partie détruit à la fin de la Seconde
Guerre mondiale par un incendie causé par un court circuit. Le château dut
alors être vendu à l’Union Vinicole Coopérative dont le siège était voisin,
puis revendu par la suite. À l’époque de sa construction, le château était
nommé "Château de la Magdelaine", du nom du quartier environnant, tiré sans
doute lui même du nom d’une chapelle disparue.
Construit à l’époque à la limite de la ville et du faubourg de
villenouvelle, ce joli châteaude plan rectangulaire du XIXe siècle a été
construit dans deux tons de briques différents et un style évoquant
vaguement la Renaissance. Il est assorti de perrons ainsi que d’avant corps
sur ses façades latérales et est flanqué de tourelles d’angle. Il est divisé
en un entresol, un rez-de-chaussée surélevé, un premier étage et un étage de
combles à lucarnes, prises dans le toit en croupes d’ardoise. La travée
centrale présente un avant-corps dont la très légère saillie affecte un
décrochement au niveau de la toiture. Cette travée a été soulignée au
premier étage par un beau balcon et, au niveau des combles, par une lucarne
à consoles et fronton triangulaire enrichi d’un motif de fleuron, du même
dessin que ses voisines, mais légèrement plus grande. Entre les fenêtres, de
légers ressauts flanqués de pilastres donnent à cette élégante façade une
animation très réussie. Hélas, ce joli morceau d'architecture qui mériterait
d’être mis en scène au bout de l’allée sinueuse d’un parc se découvre à
l’angle d’un carrefour, ne disposant que de quelques mètres de recul devant
une station service qui a amputé le jardin de façade. La façade arrière ne
présente, quant à elle, pas d’intérêt mais jouit encore d’un joli jardin. Il
est fort dommage que nous ne connaissions pas le nom de l’architecte qui
conçut le plan de cette aimable demeure, citant plusieurs grands courants de
l’architecture française sans apparaître pour autant comme un pastiche
stérile. On sait par contre que la construction coûta une somme
correspondant à peu prés à dix à vingt de nos millions de francs. (1)
château de Durand Delga, square maréchal Joffre, 81600 Gaillac, propriété
privée, ne se visite pas.
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