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En
ce qui concerne l’historique de cette demeure, la famille d’Albière, dont
les membres sont dits seigneurs de Vieux et de La Barthe, apparaît dans le
cartulaire de la commanderie de Vaour. Le site de La Barthe est cité, quant
à lui, dans les Reconnaissances des possessions du comte de Toulouse
Alphonse de Poitiers, acte établi en 1260 afin de gager ses biens pour
préparer la croisade de son frère Saint Louis. En février 1320, Jean d’Albière
reçoit les biens du cathare Benoît Molinier, condamné pour hérésie. Le 2
juin 1444, Jean d’Albière, seigneur de Vieux, cède aux habitants de La
Barthe "Tota la dicha fortalessa del dig loc de La Barta sian tors, hostals,
columbier et tots los ayrale" moyennant "un cens annuel de deux setiers de
froment, payables à la fête de Saint-Julien, et deux sous tournois
d’acompte". Les habitants doivent alors aménager les fossés nécessaires
autour dudit fort. En 1513, le château était toujours une seigneurie de la
famille d’Albière puis il passa dans la famille de La Prune. Le 22 août
1607, fut faite reconnaissance du fief de La Barthe au seigneur de La Prune,
dont la famille résidait en la cité voisine de Cordes en Albigeois depuis
1360. D’ailleurs, l’on retrouve également la famille de La Prune au château
de Roquereyne à Marnaves, château auquel elle laissa son nom à l’époque
moderne. À la fin du XVIe siècle, Arnaud de La Prune, seigneur de La Barthe,
gouverneur de Cordes en 1570, était maréchal de camp d’Henry de Montmorency,
gouverneur du Languedoc. Le 19 février 1619 fut faite une nouvelle
reconnaissance du fief de La Barthe au profit de son seigneur Louis de La
Prune, gentilhomme ordinaire du roi, gouverneur de Cordes. Celui-ci
s’illustra notamment lors du siège de Saint-Antonin par Louis XIII en 1622.
Enfin, une reconnaissance du fief en date du 3 mars 1629 mentionne comme
seigneur François, fils de Louis, aide maréchal de camp. Les habitants
devaient alors "tenir, bâtir et réparer les fossés, fort et château,
nettoyer et y venir faire guet, garde et sentinelle". Puis le château passa
à Gaston-Louis de La Prune, marquis de Montbrun, dans la famille duquel il
resta jusqu’en 1810. Il fut alors acheté et revendu à des paysans. M. et Mme
Pierre Chatelus de Vialar l’ont acheté en 1991 pour lui rendre toute sa
beauté.
La Barthe était à l’origine une forteresse du XIIIe siècle conçue sous la
forme d’un donjon quadrangulaire qui, à l’époque, devait être plus élevé et
correspondre en hauteur à la tour contenant l’escalier à vis. Ceci induit
qu’il ne faut pas prendre en compte la forme du toit à deux pentes du logis,
postérieur à cet arasement. De cette époque subsistent encore l’escalier à
vis de la tour et les portes ogivales intérieures, à la stéréotomie parfaite
et remises en valeur par de récents travaux de restauration. Le château fut
réaménagé dès le siècle suivant et c’est alors que furent mises en place les
fenêtres géminées que l’on peut admirer sur les façades, si proches dans
leur raffinement de ce que l’on peut voir à Cordes-sur-Ciel. De grands
aménagements furent à nouveau effectués au XVIIe siècle, lorsque la famille
de La Prune devint propriétaire de la maison: en témoignent la grande salle
du premier étage avec son plafond à la française, la cheminée monumentale de
stuc, mais également les fenêtres à meneaux de la façade est, magnifiquement
restaurée entre 1991 et 1998. Si le château continua d’être entretenu durant
le XVIIIe siècle, la transformation en ferme au siècle suivant eut la double
conséquence d’une part de dégrader un peu une demeure conçue pour être
noblement habitée, mais d’autre part d’éviter à La Barthe les restaurations
"gothique troubadour" que sa très vieille architecture pouvait laisser
craindre, en un siècle où l’on voulait les témoignages du passé féodal "plus
vrais que nature". Le sommet du donjon fut tout de même écrêté, le côté sud
diminué d’un étage, et les salles du rez-de-chaussée devinrent étable et
cellier, à l’exception de la cuisine qui conserva sa grande cheminée
ancienne. Les fenêtres à meneaux furent bouchées ou diminuées ainsi qu’une
vieille fenêtre géminée. Dans le même temps, le premier étage fut
recloisonné mais, par bonheur, la belle cheminée de stuc fut épargnée. Dans
son exubérance, cette dernière évoque toutes les grâces du maniérisme
finissant, avec ses consoles en acanthes démesurées, ses lourdes chutes de
fruits, et son fronton curviligne dans lequel vient se caler un grand
encadrement qui, autrefois, devait contenir une peinture. Aujourd’hui, les
bases du château sont enterrées de plus d’un mètre par rapport au sol
d’origine. (1)
château de Labarthe 81170 Labarthe-Bleys, propriété privée, ne se visite
pas.
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