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Si l’on veut se faire une idée exacte de ce que
pouvait être l’ancien et charmant château du Travet, il convient de
contempler des cartes de la première moitié de ce siècle car, la plus grande
partie de cette vénérable demeure s’est effondrée dans l’Agout le 20 janvier
1955. C’est fort dommage car l’on jouissait de ses fenêtres de la plus belle
vue que l’on puisse avoir sur le vieux Lavaur, sa cathédrale ainsi que les
jardins de cette dernière. D’ailleurs, la proximité de la cathédrale fit que
depuis le XIXe siècle, avec qui plus est une étrange confusion sur les deux
diocèses, Le Travet passe pour avoir été la résidence d’été des évêques de
Castres, alors qu'aucun élément ne vient corroborer cette fonction de
villégiature épiscopale. De manière plus patente, l'on sait au contraire
qu’au XVIIe siècle, Le Travet fut la résidence de la noble famille de Pagès,
dont l’ancêtre, Jean de Pagès, seigneur de Beaufort, accompagna Louis VII au
voyage d’Outre-mer en 1147. C’est une branche cadette de ces Beaufort,
apparue au début du XVIe siècle qui donna les seigneurs du Travet. L’on
rencontre notamment, vivant au château, Étienne de Pagès, seigneur du Travet,
marié en première noce à Marie de Tirany, fille d’un avocat au parlement de
Toulouse, puis huit ans plus tard, en 1670, à Françoise de Perrin, d’une
famille connue de la région. Dans son testament qui fut ouvert le 15
septembre 1699, il demandait à être enterré dans la chapelle du château. Les
Pagès se maintinrent au Travet au moins jusque sous Louis XV.
Plus tard, le 6 mai 1814, dans les prés du Travet, le duc d'Angoulême,
grand-amiral de France, envoyé de Louis XVIII, prit possession des restes de
l’armée d’Espagne et de Catalogne, des mains des maréchaux Suchet et Soult:
3000 cavaliers et près de 12000 hommes d’infanterie. À cette époque-là, Le
Travet appartenait au général de Séganville (1776-1844), qui fut aide de
camp du maréchal Bessière. Par la suite, à la fin du XIXe siècle et au début
du siècle suivant, Le Travet appartint à la famille de Cambiaires, puis au
Lafon Gentil-Baichis, qui vendirent le château à un entrepreneur qui y
installa une usine de vêtements. Avant sa fin digne des pires nouvelles
d'Edgar Poe, Le Travet présentait le long de la rivière une longue façade
difficile à dater mais de fondation certainement fort ancienne, qui dans son
état semblait tout de même avoir été aménagée dans le courant du XVIIe
siècle. Cette longue silhouette rappelait grandement la physionomie des
"forces" du Pays Lautrecois telles qu’Aguts ou Malvignol, ou même l’austère
façade d’Escoussens, même si le lieu semblait surtout voué à l’agrément.
Deux ailes en retour se terminaient par les hautes et belles tours carrées
existant encore et donnaient sûrement à ce plan en U beaucoup de majesté et
d’allure. (1)
Éléments protégés MH : le pigeonnier : inscription par arrêté du 24 janvier
1952.
château du Travet 81500 Labastide-Saint-Geogres, propriété privée, ne se
visite pas.
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