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Laboulbène était une
communauté frontière qui fut rattachée à Castres au moment de la Révolution:
ce terroir faisait transition entre les terres de la vicomté de Lautrec et
les habitudes de l’ancien consulat de Castres, habitué à la domination de
ses comtes, puis de ses évêques. De plus, la seigneurie de Laboulbène
voisinait, au nord, avec le fief ecclésiastique de Mazières, au sud avec le
château de Campans, à l’est avec la seigneurie de Saint-Germier appartenant
aux Toulouse-Lautrec, et enfin à l’ouest avec les seigneuries de Montpinier
et Labessière. Le fort de Laboulbène s’érigea sur un des mamelons les plus
hauts de la contrée, soit à 271 mètres d’altitude. Il dominait, à l’est, le
cours supérieur du ruisseau d’Eybes, et couvrait, vers le nord, une partie
de l’ancienne route de Lautrec à Roquecourbe. Le château de Laboulbène fut
tout d’abord d’un caractère fort rudimentaire, et c’est au XVe siècle qu’il
commença à se présenter réellement sous la forme d’une maison forte, avec
tours, fossés et donjon. Depuis une époque indéterminée remontant
certainement au XIIIe siècle, la seigneurie de Laboulbène appartint aux
Villespassans. En 1519, Antoine de Villespassans était seigneur de
Laboulbène et de Saint-Amancet. Avec la promulgation de l’Édit de Nantes,
alors que la toute proche seigneurie de Montpinier revint à la famille de
Perrin-Brassac, le consulat et la seigneurie de Laboulbène appartinrent à
des familles protestantes. Lors des guerres du duc de Rohan (1621-1629), le
château, protégé par ses tours et ses fossés, devint un bastion protestant
dès le début de la guerre.
En 1629, la paix d’Alais signée, ordre fut donné de démolir les
fortifications des villes et des forts rebelles et le château de Laboulbène
fut démantelé. Dans la première moitié du XVIIe siècle, c’est le baron de
Rive que nous trouvons en possession de la seigneurie, puis cette dernière
devint la propriété de la famille Dolier, de religion réformée. Avant la
révocation de l’Édit de Nantes, l’on trouve notamment un avocat et un
procureur de ce nom. En 1770, ce sont des catholiques, les Milhau de
Saint-Martin, qui se rendent acquéreurs des titres de la seigneurie. Après
avoir été relevé, le château fut remanié au XVIIIe siècle pour être
transformé en maison de campagne. Du XVe siècle, il conserve au nord deux
grandes tours rondes percées de meurtrières. Avec sa splendide cour
d’honneur et sa façade de 45 mètres de long, Laboulbène conserve un grand
air et a fait l’objet récemment d’une très belle restauration. La décoration
intérieure ne présente de remarquable que deux volées d’escalier identiques
à celles de l’archevêché de Castres. (1)
château de Laboulbène, chemin du Château, 81100 Laboulbène, propriété
privée, ne se visite pas.
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