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Nous sommes renseignés sur l’ancien château de "Greusses"
par un livre de raison dont on dit qu’il fut percé par un tir d’arquebuse,
alors qu’il était enfermé dans un bahut à Belcastel. La majeure partie fut
rédigée par Gilles de Guibert, seigneur de Greusses. Il commence en 1554 par
l’acquisition d’une métairie à Greusses, dans la paroisse de Cadoul. À cette
époque sont mentionnés les Langlade, en lesquels l’on peut peut-être
reconnaître les Rivals de Langlade. Suivent jusqu’en 1582 les mentions de
diverses acquisitions. L'on trouve ensuite à Greusses la famille de Guibert,
sûrement établie dans la région de Lavaur depuis 1447 et connue dès 1482, en
la personne de Pierre "Gibbert": Jean de Guibert acheta au roi en 1543 la
juridiction haute, moyenne et basse de Greusses. Les Guibert prirent part
aux affrontements qui marquèrent dans la région la guerre civile et le fils
de Jean, Gilles, docteur en droit, est mentionné en temps que seigneur de
Greusses. L’on raconte que pendant les troubles ayant suivi les massacres
perpétrés à Paris en août 1572, alors que Gilles de Guibert avait trouvé
refuge à Belcastel, le "larron fameux" Castelle de Cambon enferma dans un
chai de Greusses la femme et les enfants de celui-ci, mais ces derniers
parvinrent à s’enfuir et à rejoindre Belcastel. En 1577, ce fut au tour de
Gilles d’être capturé à Belcastel et, emmené et torturé à Roquevidal, il dut
payer une forte rançon pour être libéré. Ainsi, très explicitement avec
l’acquisition en 1543 de la seigneurie par Jean de Guibert, et part la suite
à partir de 1554 avec le livre tenu par Gilles, nous avons le témoignage de
la famille de Guibert à Greusses, mais par la même occasion dans d’autres
châteaux avoisinants.
Après les Guibert, l’on retrouve à Greusses les Rivals de Langlade. Un
extrait tiré du cadastre du consulat de Lacougotte-Cadoul fait en 1638 et
tenu à jour jusqu’en 1671 mentionne noble Bellie de Rivals, seigneur de
Greusses, tenant un château et des terres dans le consulat de Cadoul, au
lieu-dit Greusses. L’actuel château de Gréouces a pris la succession d’un
château détruit durant les guerres de Religion. Dans son état actuel, il se
présente comme un corps de bâtiment flanqué sur sa façade principale de deux
tours crénelées. Gréouces est une curieuse et séduisante construction du
XIXe siècle rappelant bien plus les délires d’une architecture éprise de
pittoresque, que la volonté de mettre en relation de manière cohérente des
éléments architectoniques tout aussi détournés dans leur utilisation que
faussés dans leurs proportions. Les fenêtres de la façade ont été décorées
de colonnettes aux curieux entablements portant des motifs évoquant plus
l'écriture coufique que les inscriptions médiévales. Les tours ont reçu
comme le logis des rangées de mâchicoulis et des créneaux percés de
curieuses archères d’opérette en forme de cœurs. Tout aussi fantaisistes que
les toitures fuselées des tours, le comble du corps de logis principal
affecte la forme d’un beau toit en carène, surmonté d’un curieux clocheton
aux allures de cénotaphe. Les tours elles même, bien que très hautes et
fines, ont reçu elles également des créneaux, véritable défi aux lois de
l’architecture, tant et si bien que certains sont en train de s’effondrer.
(1)
château de Gréouces 81500 Lacougotte-Cadoul, propriété privée, ne se visite
pas.
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