Les premiers occupants de Cajarc en prirent le nom, sans que leur nom patronymique nous soit parvenu. C’est dans cette maison que naquit en 1737 et mourut en 1819 le vice-amiral Germain de Saint-Felix. Entré dans la marine à l’âge de dix-huit ans, il fut fait vice-amiral en 1793, après avoir pris part à près de vingt campagnes. Après avoir bien failli être exécuté par les révolutionnaires de L’Île-Bourbon, il revint finalement à l’âge de soixante-treize ans finir ses jours en sa maison natale. Son buste orne la place du village. Jusqu’aux propriétaires actuels, les seules familles à avoir successivement possédé Cajarc semblent être la famille de ce nom, puis les Saint-Felix. Le château de Cajarc est situé au pied d’une haute colline dominant la vallée du Cérou que couronne Cordes. Construite sur des bases du XIIIe siècle, la partie principale du château se présente sous la forme d’un corps de bâtiment quadrangulaire sur la moitié droite duquel vient s'appuyer en avant un deuxièment corps de logis légèrement plus bas et présentant une façade latérale en pan coupé permettant une articulation harmonieuse des deux volumes. En fait, ce corps de bâtiment ne consistait à l’origine qu’en un pavillon saillant faisant office de tour d’escalier. À une époque plus récente, comme le montre le chaînage de pierre délimitant la tour primitive, ce pavillon fut prolongé par le corps de bâtiment situé à droite et scandé régulièrement par de grandes fenêtres et portes-fenêtres classiques. Le corps de logis du fond présente, quant à lui, un premier étage surmonté d’un étage bas sous comble, tandis que le deuxième corps ne comprend qu’un étage mais possède en revanche une rangée de lucarnes sous comble. La partie la plus ancienne conserve ses belles et grandes fenêtres à croisée de meneaux de la fin du XVe siècle, ainsi que sa ravissante porte d’entrée finement mouluré surmontée d’un encadrement à la vigoureuse modénature dont les piédroits reposent sur des culots. Malheureusement, les armoiries que présentait cette porte furent buchées à la Révolution. Avec sa savoureuse imbrication de volumes, l’harmonie régnant entre ses matériaux patinés par le temps et la belle végétation lui servant d’écrin, Cajarc est un bel exemple caractéristique de ces humbles et élégantes gentilhommières qui, à l’égal du Cayla, de Livers ou de Cazelles constituent autour de Cordes-sur-Ciel une blonde couronne de pierre.

Éléments protégés MH : les façades et les toitures de la tour : inscription par arrêté du 17 mai 1974.

château de Cajarc, D600, 81170 Les Cabannes, propriété privée, ne se visite pas

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