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Le domaine du Gua est de fondation très
ancienne et il existait dès les temps les plus reculés un "repaire" au lieu
du Gua (gué) du Sor. L’on sait qu’au XIIe siècle Arnaud, sire du Gua, était
vassal des puissants Trencavel, mais l’absence de tout document ne nous
permet pas de retrouver mention du Gua avant le XVe siècle. Cependant, un
acte de donation de 1431 fait mention de "la Borie del Gua, près la tour
dudit". Le château appartient alors à la famille du Puy qui, par alliance le
transmit à ses descendants jusqu’à l’époque du Second Empire. En ces temps
troublés des XVe et XVIe siècles, Le Gua devait être encore une maison
solidement défendue: il faut s’imaginer l’ampleur des destructions causées
par les guerres de Religion dans cette région de l’albigeois pour comprendre
le besoin jusqu’au XVIIe siècle de concevoir le château comme un lieu de
défense. Le château fut pris le 23 août 1574 par les troupes protestantes
conduites par Géraud de Lomagne. Comme son voisin le
château de Padiès, Le Gua fut pillé et
incendié et dut attendre les années 1650 pour retrouver l’apparence d’un
château. La date de 1645 est gravée sur l’une des pierres des combles. Les
travaux furent sans doute menés par Bertrand de Villemur, appelé seigneur du
Gua dès 1619 et descendant de la famille de Villemur, gouverneur du comté de
Foix ou par Georges de Villemur, fils de ce dernier et de la seigneuresse du
Gua Françoise du Puy. L’on sait par chance que le maître maçon ayant présidé
à ces travaux était l’ami de Riquet Isaac Rouch, qui piqueta la rigole du
canal du Midi et, surtout, construisit en 1660 le splendide
château de Bon-Repos, prés de
Toulouse. Malgré les travaux importants ordonnés par Georges de Villemur,
les murailles et les trois tours du Gua paraissaient alors aussi hors de
propos que dangereusement délabrées et, en 1728, de nouveaux travaux furent
décidés, afin d’édifier une maison de campagne en accord avec la vie aimable
du Siècle des Lumières.
Ces travaux furent initiés par la petite fille de Georges de Villemur,
mariée à un conseiller au parlement de Toulouse, Timoléon de Bonnemain, lui
même fils d’un riche capitoul. En fait, le château actuel fut construit à
côté du vieux fort dont une partie des matériaux fut réutilisée. Trois ans
après le début des travaux, le château était reconstruit. Le troisième fils
de Timoléon de Bonnemain hérita de la demeure et, la Révolution venue,
l’ancien seigneur devint le premier maire du village. Malgré l’incarcération
momentanée du fils de ce dernier, le château survécut à la tourmente mais,
en 1860, la famille Pistre de Bonnemain dut vendre le château aux ancêtres
des propriétaires actuels. Le premier document important décrivant Le Gua
est un acte d’arpentage de 1711 qui donne de nombreuses indications,
principalement sur les terres, suivi en 1766 d’un mémoire qui donne une
description complète de tous les bâtiments, parvenus jusqu’à nous
pratiquement intacts. Tel qu’il nous est parvenu, construit en brique et en
moellons de grès et de style encore Louis XIII, Le Gua est un charmant
exemple de ces aimables maisons des champs telles que les aimait l’ancienne
France. Un beau logis affectant la forme d’une chartreuse sans étage est
flanqué de deux ailes de communs plus basses en retour. Si l'extérieur est
d’un grand classicisme, l’intérieur reflète également cet état d’esprit et
une série de belles pièces en enfilade fait de ce beau château du Gua un
magnifique exemple d’équilibre. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, la cheminée Louis XIV et
la cheminée Empire : inscription par arrêté du 7 septembre 1978.
château du Gua 81110 Lescout, ropriété privée, ne se visite pas, visible de
la route.
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