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Jean de Faramond, ancien propriétaire du château,
indique que la famille de Calmels se serait installée à Lastours à partir de
1570. Selon des plans anciens du château conservés dans les archives
familiales, Thomas de Calmels (conseiller au Parlement de Toulouse) aurait
fait édifier un château à Lastours à partir de 1616, qui aurait été continué
par son fils, également prénommé Thomas. Ce château a été en partie englobé
dans la reconstruction postérieure. Lastours reste la propriété de la
famille de Calmels jusqu'en 1665, lorsque Thomas de Calmels le laisse en
héritage à son neveu Mathieu de Fieuzet, fils de Jeanne Calmels et d'Anthoine
de Fieuzet. Le château reste dans la famille de Fieuzet pendant un siècle
environ, jusqu'en 1770, moment où Pierre-Paul de Fieuzet le laisse à son
petit-neveu, Jean-André Bourdès, fils de Guillaume Bourdès, habitant Lisle
d'Albi, et d'Elisabeth Derro.
Le château actuel résulte principalement de la volonté de Jean-André Bourdès,
avocat, conseiller du roi au Parlement de Toulouse et greffier en chef
criminel du même parlement. En 1775, l'année de son mariage avec
Marie-Thérèse de Grave, Bourdès commande les plans d'une maison qu'il veut
faire construire à Lastours, à Léger Laroche, ingénieur des Ponts et
Chaussées domicilié à Albi. Celui-ci qui fut quelques années avant
inspecteur des travaux publics du diocèse, travaille alors à des
propositions de réorganisation de l'urbanisme de la ville. Commencés en
1777, les travaux sont interrompus au bout de trois ans et ne reprendront
que 17 ans plus tard, en 1797. Les plans ambitieux de Delaroche sont alors
abandonnés et de nouveaux plans sont dressés qui correspondent au plan du
château actuel. Le chantier sera complètement achevé en 1815, quatre ans
avant la mort du propriétaire. A sa mort, Jean-André Bourdès laisse le
château à sa nièce, Virginie Subsol de Fongaudran (1811-1890), descendante
des de Fieuzet et mariée à Désiré de Belfortès. Celui-ci décèdera
prématurément et c'est donc son épouse qui prendra la tête du domaine. Les
archives du château conservent des livres de comptes et un mémoire dans
lequel la veuve détaille les travaux qu'elle mène sur son domaine de
Lastours qu'elle gère en faire-valoir direct. La famille de Belfortès a fait
élever le moulin à eau situé à quelques dizaines de mètres en amont du
château, en 1845. Le château passe dans la famille de Faramond qui le
possède encore aujourd'hui, par le mariage de la petite fille de Virgnie et
de Désiré de Belfortès, Germaine (1882-1953) avec Pierre de Faramond. Deux
incendies survenus en 1900 et 1951 ont détruit la partie est de la demeure
et ont amputé l'aile est de la cour. Le château est toujours à la tête d'un
domaine viticole qui compte 45 ha de vigne.
Le château de Lastours est implanté le long du Tarn et à proximité d'une
voie de communication ancienne qui reliait Lisle d'Albi à Gaillac. Au milieu
du XVIIIe siècle, la Route royale reliant Toulouse à Albi (actuelle route
nationale 88), passera à quelques centaines de mètres au nord de Lastours.
Le château élevé au début du XVIIe siècle par les de Calmels et connu par
les plans anciens se présentait sous la forme d'un corps de logis
rectangulaire à cinq niveaux flanqué de deux tours rectangulaires aux angles
sud-est et nord-ouest. Le niveau le plus bas était percé de petites
ouvertures à meneaux. On accédait au rez-de-chaussée surélevé par un perron
pourvu d'un escalier à double volées qui menait à une porte en plein cintre
surmontée d'un fronton semi-circulaire interrompu en son centre par un
blason. Ce niveau comme le niveau supérieur, étaient ouvert par de grandes
croisées. Sous le toit, une galerie était ouverte par des arcades également
en plein-cintre. Les combles, étaient quant à eux percés de lucarnes
surmontées de frontons semi-circulaires et formant travées avec les croisées
des étages. Ce corps de logis élevé en brique et en partie conservé dans la
reconstruction postérieure du château, constitue aujourd'hui le corps ouest
en fond de cour. Les deux tours d'angle ont aussi été en partie conservées.
Le niveau inférieur du corps de logis du XVIIe siècle est élevé par couches
successives de terre massive. Semi-enterré et pourvu d'une large porte, ce
niveau peut être interprété comme une cave vinaire. Son utilisation comme
chai à barriques jusqu'à une période récente vient confirmer cette
hypothèse.
Le château reconstruit par Jean-André Bourdès s'organise sur un plan en U
qui adopte des proportions assez importantes. Le corps de logis en fond de
cour s'étend sur 60 mètres de long. L'avant-corps central couvert par un
toit à longs pans et croupes, s'élève sur deux étages et offre deux façades
à cinq travées. Celle qui s'ouvre au sud présente une partie centrale
concave. L'avant-corps abrite les salles de réception au rez-de-chaussée
(salon de compagnie, salle à manger) et le grand escalier suspendu en pierre
à deux repos. Selon les plans conservés au château, la partie orientale du
corps de logis abritait les pièces de service et les cuisines et la partie
ouest essentiellement des chambres. Dans la cour, l'aile orientale était
originellement reliée au logis et abritait les écuries et les étables
surmontées de greniers. L'aile occidentale est entièrement occupée par le
chai qui s'élève sur deux niveaux. L'ensemble des bâtiments qui composent le
château est construit par assises alternées de brique et de galets. Seules
les parties ayant souffert lors des incendies du XXe siècle ont été rebâties
en brique de béton. Au sud, s'étend un jardin régulier de buis taillés qui
représentent la fleur de lys et la croix de Saint-Louis. Le grand pigeonnier
indépendant qui se tient à l'ouest est élevé en brique cuite. Au nord, la
cour du château était délimitée par deux bassins que l'on devine encore
aujourd'hui. Il subsiste à l'est un logement qui abritait le personnel du
château. Les deux métairies situées non loin du château à l'ouest et à l'est
sont également à rattacher au domaine.
Éléments protégés MH : le pigeonnier du château de Lastours : inscription
par arrêté du 7 avril 2015. (1)
château de Lastours 81310 Lisle sur Tarn, tel. 05 63 57 07 09, visite
dégustation tous les jours sauf le dimanche de 9h à 12h et 14h à 18h.
Lisle-sur-Tarn est une bastide du XIIIe siècle. De cette époque, elle a
conserver son plan à damiers, ses jardins étagés. La place aux couverts,
avec la fontaine du Griffoul est la plus grande du sud ouest.
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