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Raimond
1er, comte de Rouergue, marquis de Gothie, laissa par son testament daté de
961, à son fils Raimond le château de "Dargon". On peut reconnaître dans
cette dénomination le château primitif de Montdragon. Montdragon était un
démembrement de la seigneurie de Lombers. De 1293 a 1313 eut lieu une
procédure au sujet de la possession de la baronnie de Lombers entre jean de
Monfort et sa sœur Eléonore et de proches parents. Par la suite, au cours
des siècles suivants, diverses aliénations firent que Montdragon fut séparé
de la seigneurie de Lombers. Montdragon n’a joué aucun rôle durant la
croisade contre les Albigeois ni durant la guerre contre les Anglais mais,
durant ce dernier affrontement, le village et son château eurent beaucoup à
souffrir de la violence des temps. En 1537, la baronnie de Lombers, et par
là même le château de Montdragon fut adjugée au cardinal de Clermont qui la
transmit à ses neveux. Au XVIe siècle, le seigneur de Montdragon était donc
M. de Clermont, baron de Lombers. Durant les guerres de Religion, Montdragon
resta toujours fidèle au catholicisme et fut mêlé à de nombreux événements
militaires: après la prise de Lautrec le 2 décembre 1568, le vicomte de
Paulin amena ses troupes devant Montdragon mais en repartit sans en tenter
le siège, découragé par les forces adverses. En décembre 1572, Lacrouzette
se rendit à Montdragon pour tenter de faire lever le siège du château de
Lombers à ce même vicomte de Paulin. Plus tard, l’on sait que la garnison
catholique de Montdragon réunie en 1580 a celle de Lautrec allait enfoncer
les troupes du sénéchal en garnison a Sorèze lorsqu’elles rencontrèrent près
de Puycalvel le seigneur de Tanus et furent taillées en pièces par ce
dernier.
Rentrée dans le domaine du roi, la baronnie fut aliénée à nouveau en 1596 en
faveur de la famille de Castelpers, qui la garda moins d’une génération. Au
XVIIe siècle, lorsque se réveillèrent les guerres de Religion, l’on trouve
en 1625 le sieur de La Guinarié comme gouverneur de Montdragon. A cette
époque, Montdragon dut longtemps abriter contre son gré de nombreuses
compagnies de soldats. Montdragon possédait anciennement un siège de justice
seigneuriale. En 1614, la communauté racheta le domaine et donna au roi la
justice Haute, à condition qu’il la fasse exécuter à Montdragon par les
officiers présentés par les consuls. Cependant, le diocèse d’Albi fut
autorisé en 1615 à racheter au profit des localités qui la composaient la
baronnie de Lombers. En 1650, l’on trouve a Montdragon comme seigneurs
directs les religieux de la Salvetat, les sieurs Tournier, Mauriés,
Viguier-Delbosc et Latour. L’on sait d’ailleurs que ce dernier épousa Marie
de Corneillan, veuve du sieur Tournier, également co-seigneur de Montdragon.
A la fin du XVIIe siècle, Louis XIV vendit le domaine de Montdragon à Pierre
Batignes, sieur de Lagrèze, trésorier général de France à Toulouse,
mentionné comme seigneur de Montdragon en 1689 et 1695. Lui succédèrent ses
deux filles, mariées au marquis du Bosc et au vicomte de Varagne, qui durent
faire face à de nombreux démêlés avec les habitants de Montdragon. La fille
du marquis du Bosc, la marquise de Valady, hérita de Montdragon mais dut se
défaire de cette seigneurie contre remboursement payé par les habitants.
Évidemment, depuis la Renaissance, le château de Montdragon a été largement
détruit et remanié mais, néanmoins, il conserve quelques traces de son
importance passée, notamment une fine tour ronde en partie arasée. (1)
château de Montdragon 81440 Montdragon,
propriété privée, ne se visite pas.
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