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Visible de plusieurs kilomètres à la ronde, Montgey tiendrait son nom de
"Mons Jovis", ou "Montagne de Jupiter", car une voie romaine longeait cette
crête sur laquelle se dressait probablement un oppidum romain. Au Moyen Âge,
le site portait encore le nom de "Mont-Joy". Le château se dresse sur une
haute colline surplombant la plaine de Revel, sur l’une des routes menant de
Toulouse à Castres. Jusqu’au moment de la croisade contre les Albigeois, un
vaste château surveillait les voisinage et il entra dans l’histoire occitane
lors du combat d'avril 1211, lorsque le comte de Foix défit et massacra le
corps de croisés allemands qui allait rejoindre Simon de Montfort au siège
de Lavaur. À l’époque, le château appartenait au puissant seigneur Jourdain
de Roquefort, dont la famille avait montré de nettes affinités avec la
doctrine cathare. Après le combat, Simon de Montfort prit et détruisit le
château et le village, mais le château fut reconstruit par la suite sur ses
soubassements d’origine. Après 1220, Jourdain de Roquefort réintégra son
château, après avoir occupé une position éminente prés du comte de Toulouse
au sein de la résistance face aux croisés venus du Nord. La seigneurie de
Montgey demeura dans la famille de Roquefort durant le XIVe siècle, puis,
jusqu’à une époque récente, l’on perdait la trace des habitants du château
durant un siècle, précisément entre 1355 et 1464, dates d’une mention de
mariage entre Marquèse de Roquefort et Guillaume de Lautrec, et d’un legs
fait par Antoine de La Baylié à son fils Pierre, si bien que l’on ne savait
pas quand les descendants des Roquefort vendirent le château de Montgey aux
La Baylié.
Grâce à des travaux récents, l’on connaît maintenant les principales dates
concernant la généalogie de la famille de Roquefort au XVe siècle. À la fin
du XVe siècle, Rose de La Baylié apporta Montgey en dot à Julien d’ Auriol,
seigneur d’Esplas et de Salesses, et ancêtres direct de l’écrivain Jean
Mistler, secrétaire perpétuel de l’Académie Française. Leur petit fils
Arnauld d’Auriol vendit la seigneurie à Jean Albouy, simple bourgeois. Dans
les années 1630, le fils de ce dernier revendit à nouveau la seigneurie à
Charles de Franc, seigneur de Cahuzac, garde du corps de Richelieu. Le
château n’avait entretemps pas eu à souffrir des guerres de Religion.
Enrichis dans le négoce du pastel, les de Franc prirent à la fin du XVIIe
siècle le titre de marquis de Montgey. Au XVIIIe siècle, le château passa
dans la famille de Belcastel, et la petite-fille du dernier baron de
Belcastel le vendit en 1945 à Éliane de Lamy, qui précéda les propriétaires
actuels. Lorsqu’en 1971 ces derniers décidèrent de sauver Montgey, ce beau
château avait été altéré depuis le XVIIIe siècle par des constructions
adventices édifiées entre les tours de l’ouest et dans la cour: les grandes
arcades de la galerie méridionale avaient été murées, comme les meurtrières
et une partie des fenêtres à meneaux. De nouvelles fenêtres avaient été
ouvertes et encadrées de brique alors que le château avait été entièrement
édifié en pierre. Le lieu semblait malheureusement voué à la ruine mais,
pleins de détermination, ses nouveaux propriétaires décidèrent de lui rendre
son bel aspect du XVIe siècle, devant pour cela démolir des bâtiments
parasites, enlever de vilains crépis, rouvrir les arcades murées et remettre
en place les belles fenêtres à croisillon.
Du château primitif demeurent entre les tours de l’ouest des murs du XIIe
siècle de prés de trois mètres d’épaisseur: l’on distingue d’ailleurs une
brèche colmatée au-dessus d’une ancienne porte murée, et la tradition veut
que, lors de l’assaut qu’il mena contre le château, Simon de Montfort soit
entré par là. Construit sur plan bastionné et ceinturé de vastes terrasses,
le château est composé de quatre corps de bâtiments disposés autour d’une
cour et flanqués de trois tours carrées et d’une tour polygonale. À la
différence de ce qui se fit à Padiès, les châtelains de Montgey préférèrent
pour la défense la protection de tours carrées. Le château est protégé du
côté du midi par des tourelles. L'on note encore la présence de nombreuses
bouches à feu, pour la plupart de la fin du XVIe ou du début du XVIIe
siècle. Les derniers aménagements du château de Montgey furent effectués
dans le goût de la Renaissance et l’on admirera en particulier le grand
portail flanqué de pilastres, avec son tympan semi circulaire couronné de
trois pots à feu. La porte d’entrée du corps de logis principal sur la cour
présente les mêmes pilastres que l’on retrouve rythmant les paliers de
l'escalier. Dans la vaste salle à manger demeure une remarquable cheminée du
XVIIe siècle, restaurée et partiellement complétée au XIXe siècle. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château : inscription
par arrêté du 13 mars 1975.
château de Montgey 81470 Montgey, propriété privée, ne se visite pas,
excepté pour les journées du patrimoine.
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