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En front sur une terrasse en fer à cheval située en
haut d’une vallée ouvrant sur Cordes, Mouzieys-Panens est un ancien village
de "guet et de garde" de Cordes. Le château appartint au comte de Toulouse
Raymond VI, puis à Guillaume de Cadolhe qui le donna à sa fille Laure,
épouse de Sicard d’Alaman, des mains de laquelle il passa à Alphonse de
Poitiers, comte de Toulouse. Le roi céda ensuite la seigneurie à la famille
de Penne de Cestayrols. Pons de Penne la vendit le 29 avril 1502 au chapitre
de Sainte-Cécile d’Albi pour 5000 livres. Le chapitre prit possession de la
seigneurie le 1er mai 1502, mais la vente étant contestée par Micheline de
Penne, céda tous ses droits en 1506 à Bernard de Rabastens, vicomte de
Paulin, pour 4500 livres seulement. Le procès pour la succession des Penne
de Cestayrols fut long et ponctué d’incidents: le Parlement admit certains
droits de Micheline sur Mouzieys le 13 septembre 1532, mais ce ne fut que le
30 janvier 1566 que le vicomte de Paulin prit possession de cette terre. En
1573, Mouzieys logea une partie de l’armée de volontaires que l’évêque
d’Albi avait rassemblée pour aller enlever aux protestants la ville de Varen
dont ils s'étaient emparés. En 1587, Mouzieys était pillé et incendié.
Suivant des aveux et dénombrements de 1612 et 1671, l’on sait que le roi
était alors à nouveau en possession de la seigneurie de Mouzieys. En 1786,
le seigneur de Mouzieys était Jacques-Victor de Genton, baron de
Villefranche.
Remanié au Siècle des Lumières, il sert aujourd’hui de mairie mais a
conservé quelques belles salles ainsi que des caves voltées et un bel
escalier. Construit à l’aplomb d’une butte, le château de Mouzieys est
accessible par une rampe menant autrefois à une barbacane, qui laisse
imaginer ce que devait être l’assaut d’une telle forteresse à l’époque où sa
façade n’était pas percée des rangées de fenêtres du XVIIIe siècle qu’on lui
connaît aujourd’hui. Il présente une imposante façade dont la partie
inférieure légèrement talutée conserve encore un grand arc complètement
muré. À l’angle droit de cette façade, une grosse tour ronde engagée dont la
toiture a été arasée à hauteur des combles du logis conserve une fenêtre à
croisée de meneau hélas murée. La façade du logis principal, comme celle de
la tour, a été percée à une époque récente de cinq travées de fenêtres pour
les étages supérieurs, et de trois seulement pour le niveau inférieur. Même
ainsi découronné, amputé d’une partie de ses bâtiments, et surtout mutilé
par ses alignements de fenêtres, Mouzieys présente encore beaucoup de
noblesse, et surtout de force, dans son gros appareil à la fois
soigneusement disposé et rustique. L’arrière conserve également une belle
cour à l’appareil de pierre et aux façades percées par des fenêtres à
croisillon ou à meneau simple, pour certaines bouchées. (1)
château de Mouzieys 81170 Mouzieys Panens, propriété de la commune, hôtel de vile
aujourd'hui.
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