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Château de Montespieu à Navès
 
 

     Construit sur des bases remontant au XIIe siècle mais entièrement reconstruit au XVIe siècle, remanié au XVIIe puis restauré en 1900, Montespieu est un vaste rectangle présentant les caractéristiques d’une forteresse néo-médiévale et comporte sept tours: trois au corps de bâtiment principal et les quatre autres aux pavillons. La seigneurie de Montespieu appartenait à l’origine aux chevaliers de Caudière, attestés dès le début du XIIIe siècle puis, à la fin du siècle suivant, passa à la famille Huc, ou d’Hugues. L’on sait par la suite qu’aux alentours de 1508, le château primitif, mal localisé par les documents et distant du château actuel d’à peu prés une lieue était en ruines. Le château actuel fut construit aux alentours de 1510 par Pierre II d’Huc et ses fils agrandirent le domaine, puis la seigneurie passa par alliance aux Padiès. À la suite de ce mariage survint un procès qui à l’avantage de nous donner une description fidèle de l’état du château en 1554. Par la suite, le château passa aux Toulouse-Lautrec, barons de Montfa. En 1570, Montespieu fut pillé et incendié par l’armée du roi. Le 23 janvier 1590, la veuve de Jean de Nadal, seigneur de Lacrouzette, dont le vicomte et le baron de Montfa avaient épousé deux filles, Renée et Anne, fut assassinée à Montespieu avec une de ses filles et une servante par un de ses serviteurs. Le 19 juillet 1591, il se produisit un échauffourée entre le vicomte et le baron de Montfa et les habitants de Labruguière qui soupçonnaient les Toulouse-Lautrec de faire partie de la Ligue. Montmorency fit emprisonner les deux seigneurs un court moment mais il les libéra bientôt et le vicomte se retira à Montespieu. Dans se contexte trouble de guerre larvée, les incidents de ce type étaient monnaie courante.
En janvier de l’année 1592, un soldat de Labruguière ayant été maltraité par le vicomte de Montfa, obtint un ordre de Montmorency, prit une petite troupe et alla prendre d’assaut le château de Montespieu. Cependant, le vicomte put lui échapper. Enfin, en cette même année 1592, Montespieu fut à nouveau pillé et incendié. Le 23 mai 1600, Montespieu fut acquis par Abel de Suc. Par la suite, un acte en date du 17 septembre 1664 indique les réparations à effectuer au château ainsi qu’une description détaillée de la bâtisse: les fossés sont indiqués, ainsi que le pigeonnier et l’entrée est signalée au levant. Aux Suc succédèrent les Scorbiac, puis, en 1680, Antoine de Juge acquit Montespieu par préemption. La Révolution entraîna à Montespieu quelques dommages puisque les créneaux furent arasés. Paul de Juge entreprit de restaurer le château à la fin du siècle dernier, et ce fut l’architecte Nénot qui, en 1896, entreprit ce vaste chantier, sans pouvoir s’appuyer sur les archives du château, qui a l’époque n'étaient pas conservées à Montespieu, et qui de toutes manière disparurent définitivement à la fin des années 1980, lors de la vente du château... L'étude du château de Montespieu doit nécessairement prendre en compte, malgré l’ancienneté de la demeure, la restauration pour le moins radicale effectué par l’architecte Nénot à la fin du XIXe siècle sur les parties délabrées. Ne disposant pas de renseignements sur l’état antérieur du château de Montespieu, il a fortement altéré l’aspect de ce dernier, mais une étude détaillée de l’architecture permettrait de révéler les parties anciennes conservées et de mieux faire la part des chose entre les différentes campagnes de transformation.
Le château présente un plan en U et comporte une grande cour intérieure rectangulaire, cantonnée à l’ouest, au sud et à l’est par trois corps de bâtiment et clos côté nord par une entrée se voulant d’allure défensive. En fait, l’accès à la cour d’honneur se fait par une curieuse poterne crénelée ouvrant dans un mur de clôture percé de baies en ogive. Les fossés ont été comblés mais l’on retrouve les restes du vieux château du XVIe siècle sur la façade extérieure de l’aile ouest: on y découvre deux tours de défense ayant conservé leurs bouches à feu, mais cette façade porte également la trace de remaniements et d’exhaussements, effectués au XVIIe siècle. L’aile est, opposée et dont les maçonneries peuvent être datées du XVe siècle, conserve l’ancienne entrée du château côté pont-levis. D’ailleurs, au rez-de-chaussée de cette aile est, un vestibule correspond peut-être à une ancienne entrée fortifiée. Toujours dans l’aile est, l’on conserve une très belle cheminée gothique tronquée dans sa hauteur par un entresolement et, au premier étage, une porte ancienne donne accès à un vieil escalier à vis. Dans les caves, l’on peut également admirer un beau chai du XVIIe siècle. En effet, cette aile est fit l’objet de remaniements et d’embellissement durant le Grand Siècle, comme en témoigne notamment la distribution des chambres. De leur coté, l’accès nord, la cour intérieure et l’aile sud ont subi une restauration complète destinée à rendre la vieille demeure médiévale plus confortable et luxueuse.
En fait, les travaux menés par Nénot après 1896 ne manquent pas de charme et de talent. Le superbe escalier à vis néo-gothique est remarquable non seulement par le raffinement de ses paliers, mais aussi par sa curieuse balustrade à motif trilobé. La cour intérieure, bien qu’austère, a néanmoins grande allure avec ses façades percées de grandes fenêtres à meneaux, décorées de gargouilles et surmontées de créneaux, ainsi que sa tour polygonale au rez-de-chaussée de laquelle s’ouvre une belle porte en accolade. Avec ses cinq arcs en ogive reposant sur des colonnes jumelées à chapiteaux à crochets, la loggia du second étage de l’aile ouest vient atténuer quelque peu la sévérité de cette cour. D’ailleurs, à l’intérieur de celle-ci, entre l’angle sud-est et l’aile est, l’on distingue très bien les raccords entre les restaurations de Nénot et les communs du XVIIe siècle. Parmi les embellissements effectués par l’architecte au tournant de notre siècle, l’on notera au rez-de-chaussée de la tour d’angle sud-est un ravissant petit cabinet à coupole décoré de stucs et de miroirs d’un style néo classique très élégant. L’un des derniers charmes de Montespieu réside dans sa façade sud que l’on découvre depuis le parc, ouvrant sur une vaste esplanade dont les bordures sont plantées à l’anglaise de pins parasols et de cèdres: avec son à couronnement crénelé, ses tours rondes à mâchicoulis et ses longues rangées de fenêtre à meneaux, Montespieu ressemble plus à un manoir sorti de l’imagination de Walter Scott qu’à une vieille demeure de la campagne tarnaise. (1)

Éléments protégés MH : le château, y compris les communs : inscription par arrêté du 26 octobre 1992.

château de Montespieu 81710 Navès, tél. 05 63 59 05 90, il se prête à l’organisation de spectacles, de cocktails, de concerts, de mariages, de conférences et présentations de produits. Le château dispose aussi d'une salle d'exposition et de jardins

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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