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Avant la Révolution, Noailles était un vaste
domaine à vocation essentiellement céréalière, dont les archives furent
brûlées, ce qui nous prive d’un certain nombre de détails quant à son
histoire. La seigneurie de Noailles fut au cours de l’histoire possédée par
de puissantes familles. Les seigneurs de Noaïlles ne se soumirent jamais
qu'avec peine à la juridiction des consuls de Cordes et cherchèrent
toujours, du XIIIe au XVIe siècle, à s’en affranchir. Ce fut notamment le
cas des Cazilhac dont l’un des membres se dressa également contre l’évêque
d’Albi, en effet, promu par le chapitre de Sainte-Cécile d’Albi, il disputa
le siège épiscopal à Robert Dauphin élu par le pape, les armes à la main, de
1435 à 1462. En 1516, c’est Bernard de Cazilhac qui était seigneur de
Noailles et, après 1526, il donna ses droits à Antoine de Cazilhac, seigneur
de Cessac et de Milhars. En 1554, c’est François de Cazilhac qui dénombra
ses biens avec toute justice. La seigneurie passa ensuite en même temps que
celle de Milhars dans la famille Le Genevois. La grande famille
parlementaire des Lamoignon, familière de madame de Sévigné et des "beaux
esprits" du Grand Siècle en fut ensuite propriétaire mais préféra comme
villégiature de province l’aimable château de Milhars. En 1765, Noailles fut
vendu en même temps que Milhars à la veuve du parlementaire toulousain
Jean-Jacques de Rey de Saint-Géry, le fils de ce dernier désirant surtout la
terre de Milhars pour faire par la même occasion l’acquisition d’un
marquisat. Malheureusement, la Révolution survenant, M.de Rey fut arrêté en
même temps que les autres parlementaires toulousains, envoyé à Paris et
guillotiné en Messidor de l’an II. Comme beaucoup d’autres, le dernier
seigneur
de Noailles alla finir au fond de la sinistre fosse du charnier de Picpus.
Nous avons la chance de conserver une description du château à l’époque ou
M.de Rey l’acquit de M.de Lamoignon: "C’est un quadrilatère avec tours
massives à chacun des angles: ses murailles maîtresses sont très solides. Il
comprend deux vastes cours, avec sur un côté, des bâtiments d'habitation en
bon état; sur le côté opposé on voit des écuries de quatre et douze chevaux
en moins bon état. On accède à une cour par un portail et un poste de garde;
cette cour est bordée de remises pour voitures et garer le matériel. Une
vaste grange peut recevoir une quarantaine de chevaux; un pigeonnier
surmonte la grange; il est en très mauvais état. Le château est précédé
d’une esplanade avec un puits majestueux. Deux moulins dépendent du domaine
et sont situés sur la Vère à une portée seulement de fusil". Il subsiste de
l’ensemble imposant qu'était le château médiéval deux corps de logis en
angle droit dont l’un, coté sud, se trouve précédé d’une esplanade toujours
occupée par le très beau puits couvert. En revanche, le "poste de garde" et
le pigeonnier ont disparu. Le château a conservé deux tours engagées aux
extrémités de la façade, l’une circulaire et l’autre carrée, dont les
sommets ont été arasés. Sur la tour carrée demeure une belle fenêtre
d'époque Renaissance à l’encadrement finement mouluré. La toiture d’une
partie du logis est encore soutenue par de beaux corbeaux de bois. Bien que
remaniées, les façades présentent des fenêtres à meneaux et de grandes
fenêtres du XVIIIe siècle, en partie rebouchées. Le château est pourvu de
trois escaliers à vis dont deux seulement sont décelables en façade: dans la
tourelle d’angle d’une part, et d’autre part dans la tour ronde, au sud-est.
L'aspect fort rustique et néanmoins séduisant des extérieurs actuels est
compensé par des détails intérieurs de grande qualité. On trouve de belles
voûtes, d’arête ou cintrées au rez-de-chaussée, de larges vis, mais surtout
de magnifiques plafonds à la française conservant des restes de peintures,
ainsi que de curieux plafonds à vastes caissons, au premier étage. (1)
château de Noailles 81170
Noailles, tel. 06 31 14 64 26, propose la location d'un gîte
de 2 à 6 personnes.
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