Durant les longs siècles d’insécurité que représenta l’époque féodale, les seigneurs locaux et leurs populations construisirent les fortifications qui devaient leur servir de refuge à l’approche des bandes de malandrins. Après la guerre de Cent Ans et à la faveur de la période de prospérité qui précéda les guerres de Religion ces fortifications furent peu à peu délaissées. La majorité des points fortifiés de la région étaient tapis au fond de vallées boisées, construits sur un petit éperon et entourés d’eau sur trois côtés: une boucle ou un confluent de rivière ou de ruisseau. Plusieurs commandaient un point de passage, mais servaient surtout de refuge aux populations. Près de Pampelonne, dans une presqu'île formée par le Viaur, se dressent sur un roc conique coupé à pic les ruines de l’ancien château de Thuriès, véritable nid d’aigle consistant en une tour haute de près de dix mètres. La place surveillait autrefois la voie conduisant de Toulouse à Rodez et à Lyon, voie déjà utilisée au temps de l’occupation romaine. Mais Thuriès constituait surtout la première place forte de l’ Albigeois, c’est-à-dire du Languedoc contre le Rouergue assujetti aux Anglais.
Le document le plus ancien mentionnant le château remonte à 1275 et, à l’époque, Thuriès appartenait à Sicard Alaman. Il fut peu de temps après vendu au roi de France par l’intermédiaire de son sénéchal de Toulouse, qui vint en 1290 prendre possession de la place. Il planta un bâton et voulut qu’à cet emplacement soit édifiée une bastide dénommée Pampelonne, en souvenir du temps où il était gouverneur de Pampelune, en Espagne. Thuriès fut pris en 1380 par le "Bâtard de Mauléon", aventurier routier à la solde des Anglais. Le chroniqueur Froissard nous compte que, déguisé en femme comme trois de ses compagnons, le Bâtard frappa à la porte du château de Thuriès en prétendant vouloir puiser de l’eau à la fontaine. Thuriès fut rendu au comte d’Armagnac, moyennant rançon, le lieu ne pouvant être investi que par ruse. Entre-temps, le Bâtard avait occupé le lieu pendant cinq ans et s’en était servi de repaire pour piller la région. Ainsi narra-t’il lui même la chose à Froissart : "Ainsi pris-je la ville et la chastel de Thuriès qui m’a fait plus de profit et de revenu par an que le chastel et appendances d’iceluy ne valent". Thuriès aurait été démantelé sur ordre de Richelieu qui fit de même pour toutes les forteresses de la province. (1)

Éléments protégés MH : le château de Thuriès (vestiges) : inscription par arrêté du 18 juin 1927.

château de Thuriès 81190 Pampelonne, propriété de la commune, visite des extérieurs uniquement, vestiges.

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