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Les rives du Dadou étaient
gardées par plusieurs forteresses dont le château de Paulin. Quasiment
imprenable, Paulin domine de plus de cent mètres le ruisseau de l'Oulas qui
serpente entre les deux inquiétants rochers de Roquepisse et Roqueplane.
L’on trouve mention dès le Xe siècle de l’ancienne seigneurie de Paulin, ce
qui en fait assurément l’une des plus vieilles mais aussi l’une des plus
importantes du Languedoc. Après avoir appartenu aux XIIe et XIIIe siècles
aux vicomtes de Lautrec, Paulin tomba en 1331 entre les mains des routiers
anglais. En 1384, les Anglais évacuèrent Paulin contre une forte somme
d’argent dont la viguerie d’Albi paya une partie. Après les Lautrec, ce sont
les Rabastens qui possédèrent la vaste seigneurie de Paulin. Durant les
guerres de Religion, Paulin fut fortement endommagé. Après les troubles de
la Saint-Barthélémy, le seigneur de Paulin, Bertrand de Rabastens, l’un des
chefs les plus courageux du parti religionnaire, fut nommé à Pierre-Ségade
chef des troupes protestantes et il préféra y installer son état-major,
délaissant Paulin. La seigneurie demeura aux mains des Rabastens jusqu’au
début du XVIIe siècle, puis à la mort du dernier marquis de Rabastens,
vicomte de Paulin, en 1606, elle passa aux La Tour du Pin de Gouvernet, et
aux Carrion-Nisas, qui la conservèrent jusqu’à la Révolution. Au XXe siècle,
il est successivement la propriété des familles Gillet et Belaut jusqu’en
1979, puis Dumoussaud et depuis 1986 à M. James Buchanan à qui l’on doit la
restauration intégrale du site.
Malgré les avanies infligées par l’histoire, le château de Paulin conserve
tout de même son caractère redoutable, même si les fossés et les tours ont
disparu et si la Renaissance a largement ouvert les façades par de belles
fenêtres à meneaux. On observe les traces de fortifications détruites et
d’ouvrages rasés. Construit sur un énorme rocher surplombant une masse de
schiste et qui l’abrite à l’ouest, le donjon est le seul reste du sévère
château féodal d’origine. Ce qui frappe d’abord le regard est la manière
dont on a implanté la construction sur le rocher: la pierre primitive et le
donjon se confondent, au point que la roche forme à certains endroits deux
des côtés d’une pièce. Le fort, abordable seulement d’un côté, était défendu
par des rochers servant d’avant garde en favorisant la première résistance.
Sur les autres cotés, le rocher qui lui servait d’assiette accompagnait ses
murs jusqu’à sa toiture. À la suite du donjon se développe une façade
éclairée par de superbes fenêtres à croisées des XVe et XVIe siècles puis,
en retour d’équerre, un corps de logis du siècle dernier. L'intérieur recèle
quelques belles cheminées ainsi que de clefs de voûte, qui, jusqu’à ces
dernières décennies étaient timbrées ça et là du lion des Rabastens. En
ruines jusqu’à la fin des années 1950, le château de Paulin a fait l’objet
d’un remarquable travail de restauration. (1)
Éléments protégés MH : le château de Paulin : inscription par arrêté du 2
janvier 1986.
château de Paulin 81250 Paulinet, propriété privée, ne se visite pas.
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