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De création seigneuriale, la bastide de Sainte-Marie de
Saint-Urcisse fut fondée au milieu du XIIIe siècle par le sieur Agasse dont
la famille conserva la propriété jusqu’au début du XVIIe siècle. Aux Agasse
succédèrent en 1602 les Gineste, seigneurs de conques et, en 1680,
Saint-Urcisse fut à nouveau vendu, cette fois-ci à Guillaume de Savignac,
conseiller à la Cour des Aides de Montauban. Son fils épousa quelque temps
plus tard Louise de Vieillevigne. À la mort de son mari, cette dernière se
remaria en 1710 avec Gaspard-Francois Legendre, conseiller du roi Louis XIV,
maître des requêtes et intendant de la généralité de Montauban. À partir de
1712, Legendre fit reconstruire durant près de quinze ans le château de sa
femme, se faisant par la même occasion appeler Legendre de Savignac. Grand
seigneur, il possédait un hôtel à Paris, fréquentait le duc d’Antin,
directeur général des Bâtiments du roi, ainsi que l’architecte Robert de
Cotte, beau-frère de Mansart. Il fit faire à Paris beaucoup de plans, mais
c’est un architecte local du nom de Simon qui rebattit le château ainsi que
ses communs. En 1720, le château de Saint-Urcisse possédait une dizaine de
chambres, quatre gardes robes, un garde-meuble, trois cabinets, une galerie,
et un salon. L’on a une idée de la somptuosité du décor en apprenant que
l’une des chambres était tendue de cinq pièces de tapisserie en point de
Hongrie. Durant le même temps, l’on procéda à l’aménagement des jardins,
tant et si bien que les dépenses finirent par dépasser 100000 livres.
Legendre se trouva alors submergé par l’énormité de ses dépenses et dut
vendre pour 80000 livres de terres et de meubles. Enfin en 1728, la fille de
Guillaume Legendre, Charlotte de Savignac, épouse du comte de Montricoux,
vendit le château et ses fiefs comprenant 1300 hectares. L'opération fut
conclue pour 4300 livres le 19 juillet 1728, au profit des frères de
Boyer-Castanet de Tauriac. Les Tauriac achevèrent certains points du vaste
chantier initié par Legendre mais, en 1791, les paysans des alentours
pillèrent le château tandis que le marquis de Tauriac et son intendant
étaient jetés en prison à Toulouse. Ils y retrouvèrent Charles de Corneilhan,
dont le fils avait en 1791 épousé Dorothée, fille du marquis. En 1797, la
petite-fille de ce dernier, née d’Imbert de Corneilhan, épousa Joseph de
Martin de Viviès, dont la famille restaura et possède encore Saint-Urcisse.
C’est Legendre qui fit construire le château actuel, superbe bâtiment de
brique en équerre terminé en 1723 et qui depuis n’a pratiquement pas subi de
transformations. Le château est sur l’emprise d’un ancien fort villageois
très lié à l’église. De la forteresse primitive édifiée vers 1250 ne
demeurent que de larges murs servant de fondations aux voûtes de la cave
actuelle. De petite taille, ce premier château ne comportait que quatre
pièces et était entouré de fossés et de murets de terre. Ses tours se
situaient sur la terrasse actuelle, du côté du grand salon. Les plans
remarquablement conservés dans les archives du château nous révèlent les
dispositions rêvées par Legendre qui ne put mener jusqu’à terme son
ambitieux projet. L'intérieur quant à lui conserve un décor du XVIIIe siècle
comprenant boiseries, gypseries et papiers peints. Mais on ne peut parler de
Saint-Urcisse sans évoquer son magnifique parc romantique qui passait pour
l’un des plus beaux du Midi. Un jardin est attesté à Saint-Urcisse depuis le
XVIe siècle, mais c’est lors des travaux entrepris par Legendre à la fin du
XVIIe siècle que furent réalisés les aménagements en terrasses. C’est en
1723 que Boisjolly et Roussel s’associèrent pour concevoir des plans visant
à faire communiquer les terrasses et le jardin au bois, afin de réaliser le
plus beau parc de la région. Cette volonté demeura tout au long des
différentes campagnes de transformation réalisées tant au XVIIIe qu'au XIXe
siècle. Le résultat fut au-delà de toute espérance dans la manière dont
fut réalisée la continuité entre parc et lointains, mais aussi le lien entre
le château et le jardin. En 1830, le parc était encore en partie traité à la
française, et en partie à l’anglaise et exotique. Au sein des trente
hectares, l’on voyait un jardin chinois, un petit et un grand tapis. En 1806
avaient également été plantés de nouveaux arbres tels que cèdres du Liban,
magnolias grandifloras, directement livrés de Paris, car rien n’était trop
coûteux pour redonner tout son lustre à l’un des plus beaux parcs de la
région. Les descriptifs cadastraux font état d'un parc en trois parties :
une à la française, une autre à l'anglaise et une dernière exotique.
Beaucoup d'arbres sont plantés en harmonie avec quelques fabriques comme la
bergerie, le banc de Jany, la salle de danse, le bassin et la fontaine.
Entre 1858 et 1863 seront encore créés une orangerie et un bassin sur la
terrasse basse alors que certaines allées seront modifiées et le pigeonnier
démoli. (1)
Éléments protégés MH : le château, les dépendances et le parc : inscription
par arrêté du 2 avril 1998.
château de Saint
Urcisse 81630 Saint-Urcisse, propriété privée, visite des extérieurs
uniquement.
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