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Lorsque l’on découvre le château
de Grandval, attaqué de toute part par une végétation destructrice et
encerclé par les eaux, il est difficile de s’imaginer que ce qui paraît au
premier abord une ruine des temps barbares était une magnifique résidence
soigneusement entretenue et magnifiquement meublée jusqu’à la fin de la
Seconde Guerre mondiale. Les plus anciens actes datés du château de Grandval
remontent au moins à 1478, et un acte plus récent précise que la seigneurie
de Grandval, et par la même certainement le château, existait en 1444,
sûrement construit à la demande du vicomte de Paulin... De ce premier
château subsisteraient les tours rondes des angles dont les voûtes sur
croisée d’ogive entre les étages nous sont parvenues. Les documents
mentionnant par la suite le château nous apportent quelques lueurs. Vers
1450, le seigneur de Grandval était déjà à un certain Bernard de Caudières
de Bezacoul. Nous conservons notamment le testament de Sébastien de
Caudières, seigneur de Grandval en 1574, ainsi qu’un important acte de vente
de 1719. C’est soit Sébastien de Caudières, mort vers 1590, soit son
petit-fils Antoine de Roquefeuil qui vécut fort longtemps (apparemment entre
1566 et 1648) qui décidèrent d’une seconde campagne de construction et d’un
début d’aménagement du parc. De belles fenêtres aujourd’hui disparues furent
mises en place à cette époque. Une légende aussi curieuse que tardive
attribuait au XIXe siècle la construction ou, du moins, la restauration de
Grandval au célèbre banquier parisien Samuel Bernard. En fait, l'erreur
porta sur une homonymie: c’est un certain Jean Bernard, natif de Réalmont,
qui entra en possession du château en 1719.
Une troisième campagne d'aménagement peut, par contre, être rendue à ce Jean
Bernard (mort en 1746), ou à ses héritiers immédiats, à savoir la famille de
Frégeville. Les Frégeville étaient étroitement alliés aux Bernard puisqu’en
1706, l’on trouvait comme seigneurs de Grandval un Frégeville et sa femme,
née Isabeau de Bernard. Tout comme Grandval avait été négligé entre 1684 et
1719, il fut à nouveau délaissé à partir de 1820, jusqu’à ce qu’en 1834, le
dernier marquis de Frégeville étant ruiné et ne résidant pas à Grandval, se
décide à vendre le château. L'on y rencontre ensuite en 1837 le baron
Hyppolyte de Charamol, en 1846 le baron Jean-Baptiste de Solignac, puis au
début de ce siècle le comte Raymond de Toulouse-Lautrec-Montfa. Une
description ancienne et quelques dessins conservés donnent une idée de la
décoration intérieure que tous les témoins décrivaient comme d’une richesse
remarquable. En 1944, le château qui servait de cachette aux F.F.I fut a
priori incendié par les Allemands. En effet, en juin, au cours d’une
opération contre le maquis, les Allemands délogèrent les résistants du
château et y placèrent des engins incendiaires. Toute la décoration
intérieure fut détruite et les toitures s’effondrèrent. Néanmoins, le
château aurait été restaurable si une volonté s’était manifestée et si le
pillage le plus méprisable n’avait privé Grandval de tous ses éléments
architectoniques intéressants. Quoi qu’il en soit, l’état de ruine dans
lequel se trouvait le pauvre château rendit plus facile son engloutissement
par les eaux du barrage de Rasisse, construit entre 1951 et 1954, et par là
même sa disparition à plus ou moins brève échéance. À la suite de l’effet
conjugué du feu, de l’eau et du vandalisme, les étages et la façade ses sont
effondrés. Il ne reste que les deux tours rondes qui encadraient la façade
et qui remontent aux origines du château, percées d’ouvertures plus
tardives. Demeurent également les murs latéraux ainsi que la façade arrière,
remaniée au XVIIIe siècle. (1)
château de Grandval 81120 Teillet, laissé à l'abandon le château fut
lamentablement pillé et ensuite engloutit par la construction du barrage de
Razisse. Aujourd'hui le château présente des ruines plus ou moins apparentes
selon la saison...
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