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Le territoire de plaine de Verdalle est
colonisé à l'époque gallo-romaine. Le site primitif de la paroisse a
probablement été implanté dès le Haut Moyen Age. La première mention
apparaît en 1153, lorsqu'il est question du castrum de Verdala. Les
Trencavel, vicomtes de Carcassonne et d'Albi, sont alors en pleine
possession de leur pouvoir. Ils se réservent de larges droits sur les castra
lorsqu'ils passent des baux à fiefs, comme celui de Verdalle, à Isarn et
Pierre de Puylaurens, seigneurs de Dourgne. Cette inféodation se situe dans
un contexte plus général dans lequel le vicomte Trencavel gratifie pour sa
fidélité le seigneur de Dourgne, en lui octroyant de nouvelles possessions:
Verdalle, Montcuq puis Escoussens. Lors de cette première mention, il est
question non seulement d'une tour, de murs, de fossés mais aussi de maisons.
Il s'agit donc d'une agglomération fortifiée dans laquelle prend place un
premier château. Probablement antérieurement et peut-être en parallèle, le
castrum de Contrast, implanté à 520 mètres d'altitude sur le versant
oriental de la vallée du Sant, s'est développé sous la forme d'un village en
contrebas d'un château. S'il est mentionné dans la première moitié du XIIIe
siècle, il a pu être à l'origine du village de Massaguel mais aussi celui de
Verdalle ou à son développement. Le site de hauteur, déserté par la suite,
semble bien avoir été réoccupé pendant les temps de crises de la guerre de
Cent ans. La partie montagneuse était occupée par la forêt royale d'Hautaniboul
au sein duquel s'est développée au XVIIe siècle l'activité verrière par le
relais de la famille emblématique des De Robert. La seigneurie de Verdalle
s'est heurtée dès le XVIe siècle aux possessions des Chartreux, nouveaux
seigneurs d'Escoussens dès le début du XVIe siècle qui recouvraient
Touscayrats et ses métairies, La Rivalarié, En Barthe et autres métairies.
Au XVIIe siècle le château n'est plus mentionné dans le Fort de Verdalle. Le
seigneur de Loubens, seigneur de Verdalle, projette alors de construire une
nouvelle résidence en bordure du noyau primitif du village. C'est en effet
la dame Guilhamettes de Graves et de Sérignan, dame de Loubens et de
Verdalle, qui fait édifier le château de Verdalle au tout début du XVIIe
siècle. Elle passe en 1606 un contrat avec les maîtres charpentiers Vidal
Blanc et Mathieu Roussignol pour la couverture du château, la constitution
des étages, les menuiseries. En 1608, elle passe un bail avec le maître
maçon Pierre Augé de Revel pour percer des ouvertures et effectuer des
aménagements intérieurs tels que le pavement et les cheminées. Les
caractéristiques constructives du bâti et l'escalier intérieur en pierre à
deux volées droites sont tout à fait caractéristiques des constructions de
la première moitié du XVIIe siècle, ainsi que la demi-croisée d'origine,
obturée, de grande dimension et dépourvue de mouluration, sur l'élévation
nord de la tour nord-est. Les pièces en enfilade du rez-de-chaussée révèlent
un aménagement du XVIIIe siècle. Après la Révolution française, la
construction des dépendances est entreprise, à l'est de la cour. Les dates
de 1826 et 1828 sont inscrites sur les clefs des arcs qui couvrent les
portes. La famille d'Auberjon acquiert le château en 1908 (tradition orale)
et en 1957, Mlle d'Auberjon lègue le château à la Congrégation des Soeurs de
la Croix de Lavaur qui s'y installe et aménage une chapelle dans la partie
sud-est. Jean-Claude Izard, peintre-verrier et sculpteur installé à Sorèze,
réalise en 1966 trois vitraux en dalle de verre ainsi que le tabernacle en
bronze et le dallage. Le château est propriété du diocèse depuis le début
des années 1990.
L'accès au château s'effectue par une large allée bordée de platanes qui
débouche sur la façade nord. Établi entre cour et jardin, le château est
composé d'un corps de logis rectangulaire flanqué de deux tours carrées. Le
corps principal s'élève sur un seul étage alors que les tours s'élèvent sur
un étage supplémentaire. La façade sur jardin présente une élévation
ordonnancée à neuf travées. La travée centrale est mise en valeur par le
perron et le développement de la porte. Côté cour, la porte est encadrée par
des pilastres et surmontée d'un fronton semi-circulaire souligné par des
modillons et ajourée par un oculus. Les chaînes d'angle des tours sont en
pierre de taille. Le corps de logis est couvert par un toit à longs pans
pourvu d'une croupe à chaque extrémité et les tours par un toit en pavillon.
Les jardins, installés à l'ouest à l'origine, ne sont plus identifiables si
ce n'est à l'extrémité ou l'on devine encore le dernier parterre d'un jardin
de tradition française, visible sur le plan cadastral de 1833. (1)
château de Verdalle, place du Fort, 81110 Verdalle, tel. 05 63 71 09 45,
propose la location de chambres d'hôtes.
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