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Château de Vincennes (Val-de-Marne)
 
 

          Le premier document est un titre de l'abbaye de Saint-Maur-des-Fossés daté de 847, qui fait mention de la forêt de Vilcena, appartenant à la paroisse de Fontenay. En 980, 1037 et 1075 des chartes nous révèlent que cette forêt est devenue la propriété de la Couronne. Dans une bulle d'Eugène III de 1147, elle est appelée Vulcenia. Ces anciens noms de Vilcena, Vilcenna, ou Vulcenia, se transformeront en Vicenne et Vincennes. On n'entend parler pour la première fois de constructions qu'en 1162: Louis VII (1113-1189) avait dans la forêt un rendez-vous de chasse, un hospitium. Philippe Auguste (1180-1223) agrandit cette première habitation qui devient un manoir au milieu d'un parc, le roi ayant fait enclore le bois d'une haute muraille, afin, nous dit Rigord, d'y conserver les daims, cerfs et autres animaux semblables qu'Henri II d'Angleterre lui avait envoyés comme cadeau. Saint Louis (1226-1270) affectionne le séjour "du Bois". Le souvenir de la justice qu'il rendait sous les grands chênes est populaire: "maintes fois il advint qu'en été le bon roi allait s'asseoir au bois après sa messe, et s'accostait à un chêne, et nous faisait asseoir autour de lui, dit Joinville. Et tous ceux, qui avaient affaire, venaient lui parler sans empêchement d'huissiers ou d'autres gens". Le pieux monarque fait construire une chapelle dédiée à Saint-Martin pour recevoir une épine de la sainte Couronne, que lui avait vendue Baudouin II de Courtenay (1248). Il réside souvent dans le manoir avec toute sa Cour; il y assemble le Parlement en 1252 et 1253; il y passe une partie de l'année 1255, et c'est de là qu'il part en 1270 pour sa funeste expédition de Tunis où il trouve la mort. Philippe III (1270-1285) a la même prédilection que son père pour le Bois, dont la solitude cadre avec son caractère mélancolique. Il épouse dans la chapelle Saint-Martin, Marie, sœur du duc Jean de Brabant (1274), et y reçoit le même jour l'hommage d'Edouard 1er, roi d'Angleterre. Un peu plus d'un an après, un drame jette pour la première fois une ombre de tristesse sur la résidence de plaisance "du Bois".
Louis, fils aîné du roi, issu d'un premier mariage avec Isabelle d'Aragon, meurt subitement. La rumeur publique accuse la jeune reine d'avoir empoisonné l'héritier présomptif. On prétend même que cette marâtre a formé le projet de se défaire des trois autres enfants du premier lit, afin de réserver l'accès au trône à sa propre lignée. Elle se défend, et elle accuse Pierre de la Brosse, ancien barbier de saint Louis devenu grand chambellan de Philippe III et l'homme le plus important de la Cour, d'avoir propagé ces calomnies. Elle en appelle au jugement de Dieu. Son frère, le duc de Brabant, se porte garant de son honneur, et comme aucun chevalier n'ose relever son défi, le favori est déclaré coupable et pendu. A la suite de ce scandale, le manoir retrouve son calme. Le roi en augmente considérablement le parc (1274-1275). Philippe IV, le Bel conserve les mêmes goûts que ses prédécesseurs pour Vincennes, où sa présence est constatée en 1285, 86, 89, 90 et 95. Il y épouse, le 2 mars 1294, Jeanne de Bourgogne, fille aînée d'Othon IV, comte Palatin, et de Mahaut, comte d'Artois. A cette époque le château avait pris de l'importance: dans une sentence de l'évêque de Paris, Simon, il est en effet question d'une nouvelle dépendance, la basse-cour de la Pissotte. Le 2 août 1304, Jehanne, reine de France et de Navarre, comtesse de Champagne et de Brie, meurt à Vincennes. Son corps est inhumé au Cordeliers à Paris. Le Parlement se réunit au manoir en 1305 et 1314. Sous Louis X le Hutin, un nouveau drame se passe "au Bois". Enguerrand de Marigny, surintendant des finances de Philippe le Bel, ce roi connu dans l'histoire sous le nom de faux monnayeur, se croyant encore nécessaire et tout puissant sous son successeur, ose s'attaquer en plein conseil à Charles de Valois, qui se pose en chef des barons de France. Pour se venger l'oncle du roi réclame les comptes du règne précédent, et n'ayant pu convaincre le ministre de malversation, l'accuse de magie. Enguerrand est condamné et pendu.
Le 2 juin 1316, Louis X, qui, en secondes noces, avait épousé Clémence de Hongrie, se sentant gravement malade, fait à Vincennes son testament. Il confirme à la reine le douaire de 25.000 livres de rente qu'il lui avait spécifié par contrat de mariage, et y ajoute "la jouissance de sa maison de Vincennes". Il meurt au château deux jours après. Son corps, d'abord exposé dans la chapelle Saint-Martin, est porté à Saint-Denis. Peu après, la reine met au monde à Vincennes un fils, Jean I, qui ne vit que quelques mois. Philippe V, son successeur, reprend le château à Clémence, en lui donnant en échange la tour du Temple et la maison de Nesles (1317). Il meurt à Vincennes le 2 janvier 1322. Son frère, Charles IV, dit le Bel, proclamé roi dans le manoir, révoque au commencement de son règne toutes les aliénations antérieures du domaine royal. Il rétablit ainsi le bois de Vincennes dans son intégrité. Il meurt au château le 31 janvier 1328, laissant la reine avec des espérances; le 1er avril suivant, cette princesse y donne le jour à une fille appelée Blanche, et Philippe de Valois, est proclamé roi en vertu de la loi salique. Philippe VI conserve la même prédilection que ses devanciers pour la résidence du "Bois". Aimant le faste, il y convie la noblesse de toute l'Europe, en sorte que "ce séjour est réputé le plus chevaleresque du monde". On doit signaler sous son règne, les grandes fêtes célébrées à l'occasion du mariage de Béatrice de Bourbon avec Jean de Luxembourg ans la chapelle Saint-Martin (1334); et, comme événements marquants, la réunion de trois grandes assemblées du clergé (1329-1332); celle, en 1336, du Parlement dans laquelle Robert d'Artois est déclaré traître et félon, cet arrêt fut une des principales causes de la guerre dite de Cent ans. Enfin la visite, en 1343, de Humbert II, au cours de laquelle le dauphin du Viennois fait donation de tous ses États à Philippe d'Orléans, fils puîné du roi. On sait que Charles V porta, le premier, le titre de Dauphin. Les dauphins, qu'on voit sculptés sur la porte du Châtelet, sur celle de l'escalier accolé à ce bâtiment, et également sur diverses clés de voûte du donjon, rappellent ce souvenir.
Philippe VI fait commencer les fondations du donjon. Les travaux abandonnés sont repris par Jean II, et achevés par Charles V. Ce roi fait sa résidence favorite de Vincennes. Il y met une partie de ses richesses artistiques et de son trésor, qu'il partage entre le Louvre, Melun et Saint-Germain. Il y donne en 1378 de grandes fêtes en l'honneur de l'empereur Charles IV d'Allemagne. Mais cette réception cause de grandes fatigues à la reine Jeanne de Bourbon qui met au monde avant terme dans le donjon, le 4 février 1378, une fille, Catherine; elle meurt deux jours après. Le souverain, qui l'appelait "le soleil de son royaume", est "très affecté par cette perte. Il continue cependant à s'occuper de toutes les questions politiques avec la même activité et il fait reconnaître le pape Clément VII au lieu d'Urbain VI dans une assemblée notable tenue au château. Il s'éteint à Beauté, près de Nogent-sur-Marne le 6 septembre 138o, ne laissant qu'un fils mineur. Ses frères, le duc d'Anjou, le duc de Berry et le duc de Bourgogne se disputent la régence, et dilapident les trésors amassés dans le château. Pendant cette période, la Cour paraît souvent à Vincennes. En 1400, les travaux de la Sainte-Chapelle sont continués et bientôt abandonnés. Charles VI est fou; il ne poursuit aucune idée. Cependant, en 1417, il sort de sa torpeur. Il cherche à mettre un terme aux scandales causés par la conduite d'Isabeau de Bavière: sur son ordre, le sire de Bois-Bourdon est arrêté dans le parc et jeté dans la Seine, cousu dans un sac. Ce réveil d'autorité est de courte durée. Le malheureux prince retombe sous la tutelle de son entourage, qui l'endort dans des fêtes continuelles à Vincennes pendant que la guerre désole le royaume. En 1420, un inventaire nous montre que tous les appartements sont vides: ils semblent avoir subi les horreurs d'un sac. Le traité de Troyes, qui a reconnu à Henri V le titre de roi de France, a donné le château au souverain anglais. Celui-ci le remeuble pour l'habiter et y meurt en 1422.
Henri VI d'Angleterre vient plusieurs fois à Vincennes pendant sa minorité. Si le château lui est momentanément repris par le commandeur de Giresmes et Denis de Chailli (1429), il y rentre en 1430, et il en part le 15 décembre pour se faire sacrer à Notre-Dame de Paris. Deux ans plus tard Jacques de Chabannes "eschielle le donjon", pour le compte de Charles VII et s'en empare malgré la résistance de la garnison. Après une dernière tentative infructueuse des Anglais, la place reste aux Français, et, en 1445, le comte de Tancarville en est gouverneur. Les habitants de Montreuil lui demandent de ne plus faire le guet, "les ennemis étant éloignés de plus de 16 lieues". Vincennes redevient une maison de plaisance: le roi se plaît à y retrouver Agnès Sorel. Celle-ci y a un fils, mais elle habitait ordinairement le château de Beauté, où elle meurt en 1450. Il faut noter, en 1461, une visite d'ambassadeurs florentins: le château cause leur admiration, surtout la chambre du Roi, dont tous les ornements sont rehaussés d'or et les murs couverts de boiseries". Ils vantent ses fortifications, "ses neuf hautes tours". C'est d'ailleurs à Vincennes que Louis XI trouve un abri en 1465, pour résister aux attaques des ducs de Berry et de Bretagne, qui, réunis au comte de Charolais, se sont avancés jusqu'à Charenton. L'armée royale et celle des seigneurs restent onze mois en présence. Le roi ne revient plus à Vincennes. Il nomme Olivier le Daim, concierge du château, et le charge d'y recevoir les ambassadeurs d'Aragon (1474). Charles VIII se contente de chasser dans le parc, notamment en 1484. Sa femme, Anne de Bretagne, réside au château pendant l'année 1495; elle possédait en propre un jardin à proximité. Louis XII, dans les débuts de son règne en 1498, visite à plusieurs reprises la forteresse. Puis il en reste dix ans éloigné. En 1508, gravement malade, il pense que la salubrité du "Bois" lui rendra la santé: il y passe plusieurs mois. Il y revient une dernière fois en juin et juillet 1514, à la suite des fêtes du mariage, le 18 mai 1514, de François, comte d'Angoulême, avec Claude de France.
François 1er prescrit d'exécuter un certain nombre de travaux à Vincennes: entre autres, l'achèvement de la Sainte-Chapelle, l'agrandissement du pavillon Louis XI. En 1540, il y est installé avec toute la Cour, et y reçoit les ambassadeurs du Grand Turc. On l'y retrouve en 154: il crée la paroisse de la Pissotte. Sous Henri II, le bois est entièrement coupé, puis replanté, en 1551, la Sainte-Chapelle inaugurée, la translation à Vincennes du chapitre de l'ordre de Saint-Michel effectuée. En 1556, le roi reçoit les plénipotentiaires de Philippe II, envoyés pour traiter de la paix. François II ne paraît pas à Vincennes, contrairement à son frère Charles IX qui affectionne cette résidence. Celui-ci y signe les préliminaires de la paix de Longjumeau (1568). Six ans après, la poitrine malade, il vient s'enfermer dans le donjon, dans l'espoir qu'en fuyant le Louvre où tout lui rappelle les sinistres journées de la Saint-Barthélemy, il échappera aux remords, et retrouvera le calme. Il y meurt dans les bras d'une vieille nourrice huguenote, tandis que le roi de Navarre et Condé, arrêtés par ordre de Catherine de Médicis qui a pris le pouvoir, sont emprisonnés aux étages supérieurs de la Tour. Henri III, fait de Vincennes son lieu de retraite favori (1574-1589). Il s'y enferme lorsqu'il veut se reposer des soucis de la politique. Il en ouvr cependant les grands appartements à l'occasion du mariage, le 23 août 1387, de Louis de Nogaret de la Valette, duc d'Epernon, avec Marguerite de Foix. De grandes fêtes sont célébrées à ce moment. Puis, le bruit des armes trouble le calme revenu dans le logis royal: les ligueurs s'en emparent. En vain le capitaine Saint-Martin y rentre-t-il: il y est bloqué pendant quinze mois par les Parisiens. Obligé de se rendre à Beaulieu, celui-ci, nommé gouverneur par la Ligue, s'y maintient jusqu'au 28 mai 1594, époque à laquelle il se soumet à Henri IV. Ce roi entre solennellement à Vincennes. Pendant son règne, il vient souvent au château, mais sans y séjourner. Gabrielle d'Estrée met au monde dans le pavillon Louis XI un fils, César de Vendôme, en 1595.
En 1596, dans ce même logis, le cardinal Alexandre de Médicis, en qualité de légat, apporte au souverain l'absolution du pape. Louis XIII passe la plus grande partie de sa jeunesse à Vincennes, dans un pavillon dont la première pierre avait été posée en 1610, mais qui ne fut terminé qu'en 1617. Sous son règne, le donjon, qui avait commencé à recevoir des prisonniers sous Louis XI, devient véritablement prison d'État. On peut citer parmi les prisonniers les plus marquants de cette époque, Henri II, prince de Condé, arrêté le 16 septembre 1616. La princesse, sa femme est autorisée à partager sa captivité. Le prince n'est rendu à la liberté que le 20 novembre 1619. Le maréchal d'Ornano (1626), décédé dans sa prison; Marie de Gonzague, fille du duc de Nevers, qui avait voulu épouser Gaston d'Orléans; le duc de Puylaurens (1635), mort au donjon; Jean de YVert (1638); les généraux espagnols Lamboy, Mercy et Landron. Pendant toute la première partie de la régence d'Anne d'Autriche, l'histoire du château n'est encore intéressante que par des détentions de prisonniers illustres. François de Vendôme, duc de Beaufort, plus connu sous le nom de roi des Halles, est mis au donjon en 1643. Son évasion, grâce à la connivence d'un garde, nommé Vaugrimaud, est restée célèbre (1649). Le gouverneur du château de Vincennes, Chavigny, accusé d'avoir manqué de vigilance, est emprisonné à sa place. Puis, les portes de la tour se referment successivement sur le président Charton et sur trois des principaux frondeurs: le Grand Condé, le prince de Conti, et le duc de Longueville. On transféra ensuite les prisonniers au Havre en 165o. Le cardinal de Retz leur succède le 19 décembre 1652. Il est mis au deuxième étage du donjon, "dans une chambre grande comme une église" écrit-il dans ses Mémoires. En 1654, il est transféré à Nantes d'où il s'échappe le 8 août. L'année 1652 est marquée par un événement minime en apparence, mais ayant une grande importance pour notre histoire: Léon de Bouthillier, marquis de Chavigny, gouverneur de Vincennes, meurt le 11 octobre 1652. Colbert, intendant de Mazarin, pousse aussitôt son maître à prendre sa place, afin d'avoir un lieu où mettre à l'abri ses riches collections en cas d'émeute.
Le cardinal obtient la succession. Il ne songe, dès lors, qu'à embellir sa résidence. Il charge l'architecte Le Vau de transformer la forteresse féodale en château moderne. Les remparts de Raymond du Temple sont changés en "galeries rustiques" sur le front sud; des arcs de triomphe s'élèvent, et servent de portes à une cour d'honneur entre deux gros pavillons que le ministre réserve l'un au roi, l'autre à la reine-mère et à lui. Philippe de Champaigne, Michel Dorigny, Baptiste, le Borzone et le Manchole sont appelés pour décorer les nouveaux appartements. L'habitation royale doit être aussi somptueuse que possible: il faut que le roi s'y plaise, et, pour charmer ses yeux, la Marne, détournée à Chelles, doit former des canaux dans le parc. Cependant ces travaux avancent lentement. Les grands corps de logis, désignés aujourd'hui sous les noms de Pavillon du Roi et Pavillon de la Reine (on devrait dire Pavillon de la Reine-mère), sont à peine logeables quand Louis XIV épouse Marie-Thérèse. On y travaille jour et nuit pour permettre au souverain d'y amener la reine à son retour des Pyrénées. La période des fêtes commence, tout est prétexte à divertissements. Pourtant, dans le Pavillon de la Reine, le cardinal Mazarin agonise. Mais il met une coquetterie, qui n'est pas dépourvue de grandeur, à cacher ses douleurs et ses appréhensions. C'est dans son fauteuil qu'il attend la mort, prenant congé de chacun, distribuant des diamants au Roi, à la Reine, à la Reine-mère, à Monsieur, n'oubliant aucun de ses amis, aucun de ses serviteurs, signant jusqu'au dernier moment les dépêches de l'État, et ne tremblant que lorsqu'il reste seul en face de ses souffrances "qui le font hurler" dit Madame de Motteville. Le cardinal Jules Mazarin s'éteint le 9 mars 1661 entre deux heures et trois heures du matin. Le Roi aussitôt prévenu, se lève sous le coup d'une profonde émotion; il pleure un instant, puis, se ressaisissant, appelle auprès de lui ses ministres: le chancelier Le Tellier, Foucquet, et de Lionne. Il leur signifie qu'ils n'auront plus d'autre maître que lui. C'est son premier acte d'autorité.
Le 11 mars, la dépouille mortelle du cardinal est portée dans la Sainte-Chapelle où un service est célébré sans grandes cérémonies. Au mois d'août suivant, la Cour part pour Fontainebleau. L'idylle du roi et de Louise de La Vallière commence aussitôt. Elle a son épilogue à Vincennes. En 1553, c'est dans le Pavillon du Roi que Marie-Thérèse apprend l'infidélité de son époux; que le souverain avoue publiquement sa passion en juillet 1663; et que, reconnaissant ses torts avec une aisance toute princière, il promet à la reine qu'à trente ans, il cesserait de faire le galant. Il ne réclamait que quatre années d'indulgence. Le 17 octobre 1666, Louise met au monde l'enfant qui portera le nom de Mademoiselle de Blois, dans une des chambres des grands appartements de ce même pavillon, celle dans laquelle sera enfermé plus tard le duc d'Enghien. Après son rétablissement, elle quitte Vincennes pour ne plus y revenir; son étoile a pâli, celle de la marquise de Montespan se lève. La fin des amours du Roi avec Mlle de La Vallière marque également celle de la résidence royale. La Cour revient encore pendant l'année 1667 à Vincennes, mais se fixe décidément à Versailles à partir de 1668. Les grands appartements sont démeublés. Un demi-siècle s'écoule ainsi: le grand Roi, sur le point de mourir, se rappelle le château dans lequel s'étaient déroulées les plus belles années de sa jeunesse. Il mande auprès de lui le duc d'Orléans, lui parle du Bois dont "l'air est si bon" et lui ordonne d'y conduire le jeune Roi, son successeur, "aussitôt que les cérémonies relatives à ses obsèques seront finies à Versailles". Huit jours après il meurt. Louis XV et toute la Cour prennent le chemin de Vincennes le 8 septembre 1715, mais ils n'y restent que 72jours. Ni le Régent, ni le duc de Saint-Simon, n'ont pu se faire à l'idée d'un tel changement dans leurs habitudes.
Les grands appartements sont de nouveau fermés. Ils s'ouvrent une dernière fois pour la reine douairière d'Espagne, veuve de Louis 1er, qui y habite de 1725 à 1727. Puis, complètement abandonnés, ils sont concédés à différents particuliers en même temps, d'ailleurs, que d'autres locaux du château. C'est ainsi qu'en 1738 les deux frères Giles et Robert Dubois, s'étant enfuis de Chantilly en emportant les secrets de sa manufacture de porcelaine, obtiennent du gouverneur l'autorisation de monter un atelier dans la tour du Diable, avec l'appui financier d'Orry de Fulvy, conseiller d'Etat. Leur tentative, ayant échoué, est reprise par Charles Adam en 1745, qui constitue une société, et s'installe dans les anciennes cuisines du Pavillon de la Reine, et dans le manège. Charles Adam cède ses droits, en 1762, à Éloy Brichard. Le Roi, sur les conseils de la marquise de Pompadour, entre dans l'affaire, dont les produits reçoivent le nom de porcelaines de France. A partir de ce moment, les commandes affluent. Les ateliers, devenus trop exigus, sont transférés à Sèvres en 1755. Telles sont les origines de la manufacture nationale de Sèvres. En 1753, le Pavillon du Roi est aménagé par Gabriel pour l'École des Cadets. Avec de telles utilisations, les bâtiments négligés tombent en ruine. L'intendant Collet finit par demander 300.000 livres pour les remettre en état en 1777. Le Roi refuse, estimant que le château "n'est bon qu'à démolir ou à utiliser pour des services publics". C'est dans cet esprit d'économie qu'il aliène l'Esplanade et la Basse-Cour en 1781, qu'il supprime par extinction les chanoines de la Sainte-Chapelle en 1784, enfin qu'il ferme la prison d'État, dont les derniers prisonniers sont transférés à la Bastille. Depuis les Princes de Condé, les hôtes les plus illustres de la Grosse-Tour avaient été: Foucquet en 1662; la Voisin avec un certain nombre de ses complices, dont l'abbé Guibourg en 1679; un grand nombre de Jansénistes, dont le père Gerberon en 1707; Diderot en 1749; le marquis de Mirabeau en 1761; Le Prévot de Beaumont en 1769; le marquis de Sade en 1777; et enfin Mirabeau de 1777 à 1780.
Gabriel Honoré, comte de Mirabeau, avait été enfermé en vertu d'une lettre de cachet; il avait été ainsi soustrait à la juridiction du Parlement de Grasse qui le poursuivait pour coups et blessures envers le marquis de Villeneuve-Mouans, et à celle du Parlement de Pontarlier, qui l'avait condamné à mort pour crimes de rapt et de séduction à l'égard de Sophie de Monnier. Il déploya dans sa prison une activité cérébrale prodigieuse, écrivant ses fameuses Lettres à Sophie, des tragédies, des livres licencieux, enfin, un ouvrage sur les Lettres de Cachet. Le donjon inutilisé est alors occupé par une boulangerie philanthropique, puis par une manufacture de plaquettes de fusil, sous la direction de Gribeauval. Lorsque la révolution survient, la résidence royale est dans un tel état de délabrement que l'Assemblée Nationale en prescrit la vente, à charge par l'acquéreur de tout démolir. L'adjudication échoue heureusement. Afin de tirer quelques revenus du domaine, le parc est loué à l'abbé Nodin, comme jardin botanique. Les chanoines survivants, et les particuliers logeant dans les grands appartements divisés en petits logements, sont astreints à payer un loyer. La Sainte-Chapelle est transformée en salle d'assemblée primaire; le donjon, est mis à la disposition de la commune de Paris pour servir d'annexe aux prisons de la ville reconnues insuffisantes. Les clubs révolutionnaires s'émeuvent des travaux effectués pour cette utilisation, et le 28 février 1791, ils se portent sur Vincennes. Ils pénètrent dans le château, et commencent à détruire le donjon qui n'est sauvé que grâce à l'intervention du général La Fayette. Après cette échauffourée, les réparations sont interrompues; le château est livré au Département de la Guerre, le donjon transformé en poudrière, le Pavillon du Roi en prison de femmes de mauvaise vie. En 1812, Napoléon charge le génie d'aménager des casernes, une salle d'armes, de rechercher un emplacement pour le muséum d'artillerie, d'établir des magasins pouvant contenir 100.000 livres de poudre, d'élever des hangars pour des milliers de voitures, de créer des forges et des ateliers pour les ouvriers.
Daumesnil est nommé directeur du nouvel arsenal. Il n'avait alors que trente-six ans. Ses états de service mentionnaient 22 campagnes, 8 drapeaux pris à l'ennemi, 4 généraux faits prisonniers. Avec un tel homme, l'arsenal prend un développement qu'on ne pouvait même prévoir. Aussi peut-il fournir la presque totalité du matériel nécessaire à la campagne de 1814. Lors de la bataille de Paris, dernière étape d'une longue mais glorieuse agonie, c'est le canon de Vincennes qui fait entendre la dernière protestation de la France vaincue. Le matériel confié à la garde du général "à la jambe de bois" est sauvé. Mais Louis XVIII ne sait pas reconnaître un tel dévouement. Le héros est nommé à Condé; il accepte ce poste à la frontière. Sous l'Empire, le vieux fort ne joue aucun rôle. On ne peut que signaler une visite du roi de Portugal (1855); l'effondrement des voûtes de la tour principale qui fait 17 victimes en 1857. Pendant la guerre de 1870 le général Ribourt établit son quartier général à Vincennes, qui reçoit quelques boulets le 23 janvier 1871. Après le siège, le colonel Faltot occupe la place pour le compte de la Commune. Il capitule d'ailleurs à la première sommation du général Vinoy le 28 mai 1871. Le 22 juillet suivant, le vieux fort, qu'avaient épargné la guerre et l'insurrection, est bouleversé par l'explosion d'un dépôt de munitions. Après ces heures tragiques, Vincennes n'a pour ainsi dire plus d'histoire. Il ne reste à noter la création d'une direction d'artillerie en 1871, la visite du roi de Siam en 1898, celle du shah de Perse en 1900; d'Edouard VII, roi d'Angleterre et de Victor-Emmanuel II, roi d'Italie en 1903; d'Alphonse XIII, roi d'Espagne en 1905. En 1936-1940, le château de Vincennes devient le poste de commandement du chef d'état major des Armées. Pendant la deuxième guerre mondiale, de 1940 à 1944, les troupes allemandes occupent le château, elles opèrent des destructions considérables en le quittant en août 1944. Restauré, il abrite les services historiques de l'armée depuis 1948...
Description des bâtiments anciens subsistant:
Le château de Charles V constitue, malgré les adjonctions déplorables qu'on lui a faites, ou les mutilations non moins regrettables qu'il a subies, la partie essentielle du vieux fort, son ossature. L'enceinte, la tour principale, le donjon, la Sainte-Chapelle offrent encore le plus grand intérêt: ils méritent une étude spéciale. La tour principale, qui domine l'une des grandes portes d'entrée, servait à l'origine de logement au capitaine du château. Elle se dresse actuellement de toute sa hauteur au-dessus du pont par lequel on y arrive, étayée en avant par quatre puissants contreforts montant jusqu'à la corniche qui n'est qu'une suite de longs mâchicoulis, et sur chaque côté par un contrefort et une tourelle. Sa façade est percée de hautes fenêtres, correspondant à chacun de ses étages, partagées par un ou deux linteaux, terminées par un tympan aveugle au-dessous d'une archivolte en tiers-point, moulurée d'un boudin s'amortissant sur des colonnettes à chapiteau ornées de feuillage et à bases prismatiques. La porte charretière en tiers-point, avec son archivolte moulurée de trois boudins s'amortissant sur des colonnettes identiques à celles des fenêtres, est surmontée d'un écu aux armes de France supporté par deux anges (restauration par Eugène Viollet-le-Duc), au-dessus duquel s'ouvre une niche encadrée par une arcature en tiers-point, et garnie d'un piédestal sans statue, au-dessus d'une corniche. Celle-ci, interrompue par les fentes pratiquées pour le passage des bras du pont-levis, se continue sur les deux contreforts voisins de la porte, et se retourne en avant pour servir de base à trois autres niches identiques, mais surmontées d'une arcature avec gables aveugles dont les rampants sont ornés de crochets et surmontés d'un fleuron, le tout dans le goût le plus pur du milieu du XIVe siècle. A côté de la porte charretière s'ouvre une poterne en tiers-point réservée aux piétons, munie de son pont-levis particulier se relevant avec un seul bras à l'extrémité duquel est suspendue une fourche de fer recevant les deux chaînes. Un ennemi, qui eut cherché à pénétrer autrefois par l'une ou l'autre de ces entrées, se fût heurté à une porte de bois, puis serait arrivé dans un passage voûté, fermé du côté de la cour par une herse, exposé aux flèches qui lui auraient été tirées par des archers de deux corps de garde latéraux n'ayant aucune communication avec l'endroit où il se trouvait, en même temps qu'aux projectiles tombant d'assommoirs pratiqués à la partie supérieure du passage.
Le donjon est une tour carrée de 52 mètres de hauteur, avec des murs de 3 mètres à la base, flanquée de tourelles à chacun de ses angles, ce qui constitue un type assez rare. Son dernier étage est légèrement en retrait sur les autres, de telle sorte qu'un chemin de ronde a pu être ménagé en partie sur l'épaisseur des murs, disposition assez fréquente au XIVe siècle. Ce chemin de ronde offre toutefois une particularité: il s'élargit à l'angle nord-ouest, constituant une terrasse au-dessus de, deux échauguettes jumelées, qui s'accrochent à une épine ou gros contrefort, dans l'intérieur duquel des latrines ont pu être ménagées à tous les étages. Cette plate-forme assurait, nous l'avons dit, le flanquement de la partie nord de la courtine ouest. Primitivement, le donjon possédait son enceinte particulière, qu'un fossé séparait des courtines voisines et de la cour intérieure. Un pont en pierre, avec deux arches en tiers-point, précédait un pont-levis porté par deux échauguettes en avant du châtelet constitué par un corps de logis encadré de deux tours. Sur le mur enserrant la cour carrée au milieu de laquelle s'élève la grosse tour, règne un chemin de ronde, couvert dès le XVe siècle, peut-être même dès le XIVe, et qui a été désigné à partir du XVIIe siècle sous le nom de "galerie". C'est par une fenêtre de cette galerie que s'évada le duc de Beaufort, et c'est de là que Mirabeau causait avec Mmes de Sparre et du Ruault. Aux quatre angles du chemin de ronde, s'élèvent de jolies échauguettes en forme de tourelles, celles du front ouest, ayant sur les arcs ogives de leur voûte des traces d'ornementation: des fleurs de lis or, sur fond bleu. La cour intérieure du donjon est fort rétrécie, d'abord par des constructions relativement modernes accolées au Châtelet, ensuite par des casemates à la Haxo, élevées sur les trois fronts nord, ouest et sud, en 1841. Ces diverses constructions ont remplacé dans la partie nord de la cour, une salle d'assemblée, avec différents locaux réservés au capitaine de la forteresse au XIVe siècle, puis une chapelle, qui, au XVIIe siècle était appelée "église de l'Ordre de Jérusalem"; dans la partie ouest unmagnifique jeu de paume construit pour Louis XIII encore enfant.
Sous Charles V, on entrait au donjon par le premier étage. Cette entrée a été murée depuis; mais on voit l'archivolte de sa porte en tiers-point, noyée dans le mur de la façade Est, ainsi que les deux fentes verticales destinées au passage des chaînes de son pont-levis. Il paraît certain que cette disposition n'existait pas dans le plan primitif, car l'absence d'ornementation donne à la baie bouchée les caractères d'une ouverture pratiquée après coup. D'ailleurs, pour arriver au pont, constitué par des poutrelles reposant sur une pile de maçonnerie, on montait du sol de la cour par un escalier à vis relativement large, dont la cage est ménagée dans une tourelle polygonale qui semble avoir été accolée au Châtelet postérieurement à sa construction. La porte de cet escalier est décorée de deux Dauphins, armes de Charles V, qui donnent la date de cette adjonction. La preuve d'un remaniement, opéré à cette; époque, est encore fournie par l'escalier d'honneur qui relie le premier étage du donjon au second dans l'intérieur de la tourelle sud-est, et qui est la conséquence logique de l'entrée par le premier étage. Cet escalier a été ajouté. Il n'y a pour s'en rendre compte qu'à regarder ses fenêtres de l'extérieur. Celles-ci sont au nombre de cinq: toutes sont encadrées d'un boudin ayant le même profil, mais deux, (fenêtres primitives), sont en tiers point; trois, (fenêtres ajoutées), sont terminées par un linteau. Ces reprises s'expliquent facilement: la construction du château aurait exigé trois campagnes, si l'on en croit une ancienne inscription gravée sur une plaque de cuivre, qui a disparu du mur.
Le donjon s'élève au milieu d'une petite cour dont l'enceinte carrée joue le même rôle qu'une chemise. On y entrait en passant sur un pont-levis, manœuvrant entre deux échauguettes placées en avant d'un châtelet qui se compose de deux tours rondes. Ces échauguettes et ces tours semblent aujourd'hui sortir de terre; mais, au XIVe siècle, elles prenaient leur point d'appui sur le talus du mur d'enceinte. Dans la façade du corps de logis, entre deux tours, dont les salles inférieures servaient jadis de corps de garde, s'ouvre la porte en tiers-point, moulurée d'un boudin reposant sur deux colonnes engagées avec chapiteaux à deux étages de choux frisés. Deux trous d'assommoir sont ménagés, l'un à la partie supérieure de la voûte, l'autre latéralement, à gauche du premier. Ces défenses étaient complétées, en arrière, par une herse et une porte de bois. On trouve ensuite un passage couvert par deux voûtes d'ogives, séparées par un doubleau, et dont les arcs, ornés d'un boudin aminci, terminé par un filet, retombent sur des corbeaux ornés d'un personnage avec phylactère. Une des clés de voûte porte des dauphins, l'autre est mutilée. Sur les murs apparaissent quelques marques de tâcherons. Si nous revenons à la façade du châtelet, nous voyons au-dessus de la porte un bandeau de feuilles de mauve, avec cinq personnages martelés; puis cinq niches, les deux latérales creusées dans le rentrant des tours, toutes surmontées d'une demi-coupole, avec ogives et voutins. Entre les niches extrêmes et les trois niches centrales qui se touchent, un trumeau assez large est orné de deux dauphins et d'écussons martelés. Au- dessus, règne une frise avec arcatures trilobées et gables, puis une corniche avec choux frisés. Plus haut, s'ouvre une fenêtre en tiers-point avec tympan plein polylobé et boudin continu, elle-même surmontée d'une console avec base ornée de choux frisés. Cette console portait primitivement une statue de saint Christophe, peinte. A la partie supérieure des tours et de la façade, règne une corniche moulurée, ornée de feuilles de choux et percée de longs mâchicoulis. Une plateforme (avec créneaux disparus) termine le châtelet, qui était surmonté primitivement d'une tourelle de guet contenant l'horloge.
Charles V avait résolu d'édifier presque en face du donjon une Sainte-Chapelle, pour remplacer la chapelle Saint-Martin. Il posa la première pierre du nouvel édifice en 1379 et institua un chapitre de quinze chanoines pour y célébrer le culte. Mais les murs de l'élégante construction sortaient à peine de terre lorsqu'il mourut. Les travaux furent arrêtés. Continués un instant sous Charles VI, en 1400, ils ne furent repris véritablement que sous François 1er, entre 1520 et 1537, et par Henri II. Le monument, commencé dans le style rayonnant tel qu'il était pratiqué à la fin du XIVe siècle dans le domaine royal, se trouva donc terminé dans le style Renaissance, avec des transitions si habilement ménagées par les architectes successifs, qu'il faut un œil exercé pour les reconnaître. En tous cas le manque d'unité ne choque nulle part. On trouve sur les pierres la trace de reprises caractéristiques correspondant d'abord à trois périodes de grands travaux dont les dates sont définies par des styles différents; fin du rayonnant, flamboyant, et flamboyant avancé. Puis on voit apparaître une quatrième période, nettement marquée par le style Renaissance, correspondant à l'achèvement de l'édifice. C'est bien la succession d'efforts, que révèlent les vieux textes. On a souvent dit que l'architecte de la Sainte-Chapelle de Vincennes s'était inspiré de la Sainte-Chapelle de Paris dans ses plans. S'il y a des analogies entre les monuments, elles sont lointaines, et prouvent seulement que les maîtres des œuvres du XIVe siècle étaient les continuateurs de ceux du XIIIe siècle. On peut donc comparer les deux édifices pour faire ressortir leurs dissemblances et non pour montrer leur filiation. La Sainte-Chapelle de Vincennes est un grand vaisseau, orienté, sans étage, ayant 20,50 mètres de hauteur sous clé, 10,70 mètres de largeur et 33 mètres de longueur sous œuvre.
De tout le château élevé sous Louis XIV, il ne reste actuellement que les deux gros pavillons, le pavillon du Roi qui sert de caserne à un bataillon de chasseurs à pied, et le pavillon de la Reine, qui contient les bureaux du général commandant l'artillerie, l'École d'artillerie, et la chefferie du génie. A l'intérieur de ces bâtiments il n'y a plus ue de rares vestiges de l'ancienne décoration. On ne voit dans le pavillon du Roi qu'un plafond mutilé de Philippe de Champaigne (ancienne chambre de la reine). Le pavillon de la Reine a été un peu plus épargné: l'ancien escalier d'honneur subsiste; la salle des gardes de Mazarin et de la Reine-mère a conservé un plafond de Michel Dorigny, avec son encadrement en bois doré, sa frise de Baptiste et de Philippe de Champaigne. Cette salle a été restaurée pour le duc de Montpensier: on y a rapporté à cette époque trois toiles de Vien et une de Lagrenée, qui sont de belles peintures du XVIIIe siècle. On trouve également l'ancien plafond de la chambre à coucher de Monsieur, par Michel Dorigny (Cabinet du directeur de l'École d'artillerie) et, comme autre curiosité, une salle décorée avec des armes. Une notice ne peut donner que des aperçus d'ensemble; celle-ci suffit cependant à montrer tout l'intérêt du château. Montalembert, dans un discours célèbre, demandait, en 1843, à la chambre des Pairs, de préserver du vandalisme ce joyau d'architecture. Sa motion ne rencontra qu'enthousiastes approbations. Soixante-sept ans après, M. Charles Deloncle, trouvant la question presque au même point, a réclamé, en séance de la Chambre des députés, la désaffectation du donjon (10 février 1910). Il n'a pas été moins applaudi que son illustre devancier. Puisse sa proposition avoir plus de succès. En tous cas, nul doute qu'elle n'ait le plus chaud appui de tous les amis des arts, de tous ceux qui ont le culte de nos grands souvenirs nationaux. (1)

Éléments protégés MH : en totalité, les parties bâties et non bâties du château, à l'exception des intérieurs du pavillon de l'Armurerie (dit orangerie), du pavillon du Harnachement; abords attenants du château situés sur les communes de Vincennes (Val-de-Marne) et de Paris (XIIe arrondissement) correspondant à l'ensemble des terrains et parties bâties délimité au nord par l'avenue de Paris, à l'est par la limite orientale du cours des Maréchaux : classement par arrêté du 19 octobre 1999. (2)

château de Vincennes 94300 Vincennes, tél. 01 48 08 31 20, ouvert au public du 1er septembre au 30 avril de 10h à 17h et du 2 mai au 31 août de 10h à 18h. Fermé les 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre, et 25 décembre.

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(1)       Petites Monographies des Grands Édifices de la France. Publiées sous la direction de M. Lefèvre-Pontalis. Le Château de Vincennes par le Capitaine François de Fossa (1861-1936). Henri Laurens, Éditeur, 6 rue de Tournon, Paris.
(2)
   
    source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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