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Les Montmorency possédaient un château à Ecouen au
Moyen Âge, mais il n'en demeure aucun vestige. La première mention d'une
fortification à Ecouen (castrum) se trouve dans un acte de la fin du XIIe
siècle. La ruine du château de Montmorency, résidence principale de la
famille éponyme, au milieu du XIVe siècle, a peut-être contribué à la
promotion de celui d'Ecouen mais on ignore à peu près tout de l'édifice qui
a précédé le château de la Renaissance. L'histoire du château d'Ecouen est
étroitement liée à celle d'Anne de Montmorency (1493-1567), familier de
François 1er puis d'Henri II. Fait connétable en 1538 puis pair de France en
1551. Membre de l'une des familles les plus prestigieuses de
l'Île-de-France, il reçoit les terres d'Ecouen et de Chantilly de son père
Guillaume en 1522. Son accession à la dignité de connétable, en février
1538, l'a sans doute incité à se bâtir une splendide demeure, digne de son
rang, à Ecouen. Les premiers comptes relatifs à ce chantier remontent à
1539-1541, et diverses dates inscrites sur le monument montrent un
avancement rapide des travaux. Toutefois, il semble y avoir eu vers 1545 un
changement de parti en faveur d'un style plus inspiré de l'antique. On peut
donc distinguer deux grandes campagnes dans la construction du château. Le
début exact des travaux est difficile à préciser car les comptes, encore
conservés en 1613, ont été ensuite détruits. Une mention dans les archives
atteste cependant qu'ils commençaient en 1539. Les premiers travaux furent
certainement consacrés à établir le soubassement du nouveau château.
Plusieurs dates portées sur l'édifice attestent d'une progression rapide du
chantier, au début des années 1540. La cheminée au rez-de-chaussée du
pavillon sud-ouest porte en effet la date "1542". Les vitraux de la galerie
de Psyché, qui se trouvaient au premier étage de l'aile occidentale avant
leur transfert à Chantilly, datent de 1541-1542, et ceux de la chapelle
(ôtés de leur emplacement d'origine), de 1544. Enfin, l'analyse
dendrochronologique des charpentes de l'aile nord a révélé la présence de
bois datés entre 1542 et 1546.
Vers 1545, le château était donc logeable. La disgrâce du connétable, en
1541, lui a sans doute procuré tout loisir de se concentrer à cet important
chantier. Les archives sont malheureusement lacunaires et l'on ignore qui
furent les premiers maîtres d’œuvre: ont tour à tour été avancés les noms de
Pierre Chambiges (mort en 1544), déjà employé par les Montmorency à
Chantilly, de Charles Billard, qualifié de "maître maçon de monseigneur le
Connétable" en 1547-1550, ou de Pierre Tâcheron, "tailleur de pierres" dont
la présence est attestée à Ecouen de 1542 à 1563. On connaît aussi par les
textes le nom de Jean Allemant, maître charpentier. Ce château reprend les
caractéristiques de la première Renaissance française, tout en y ajoutant
quelques nouveautés apparues récemment, comme l'implantation de pavillons
carrés à chaque extrémité, en lieu et place des habituelles tours
circulaires, ou encore l'aménagement de terrasses. Installé au sommet d'une
colline dominant la plaine de France, le château conserve également une
apparence quelque peu "féodale" par l'adjonction de fossés, séparés du bâti
par une terrasse. Une deuxième campagne de travaux va donner au château une
allure moins austère, en intégrant les codes de la seconde Renaissance avec
des décors antiques plus prononcés, complexification de la modénature,
allègement de la structure... Elle est liée à l'évolution de l'architecture
française qui connaît un important renouvellement vers 1545, avec la
construction du château d'Anet par Philibert Delorme et l'intervention de
Pierre Lescot au Louvre.
Ces aménagements sont vraisemblablement l'oeuvre de deux architectes: Jean
Goujon et Jean Bullant. Jean Goujon est dit "naguère architecte du
Connétable" en 1547, ce qui suggère son implication sur le chantier d'Ecouen
avant qu'il ne parte travailler au Louvre avec Pierre Lescot. Jean Bullant,
dont la présence à Ecouen est attestée à partir de 1552, se déclare quant à
lui "occupé et entrenu" par le connétable au chantier du château et fut
d'ailleurs enterré à Ecouen en 1578. Les modifications apportées à la
demeure interviennent en outre dans un nouveau contexte politique, celui du
retour en grâce d'Anne de Montmorency à l'avènement d'Henri II. en 1547, qui
a sans doute conduit à transformer l'aile nord, réservée au logement du roi
et de la reine. Henri II a en effet régulièrement séjourné à Ecouen, sauf en
1550-1552 où l'aile nord était sans doute en cours de réaménagement. Les
premiers travaux ont porté sur le décor intérieur de la chapelle et sur
l'aile orientale. Dans la chapelle, la tribune porte la date de 1545 et les
lambris en marqueterie (aujourd'hui remontés à Chantilly) celle de 1548.
L'aile d'entrée, qui ferme la cour à l'est, fut pour sa part surélevée d'un
étage avec l'aménagement d'une galerie dont le pavement fut commandé en 1549
et achevé en 1551. Les travaux ont ensuite touché la cour et l'aile nord.
Les façades sur cour ont reçu en leur centre un nouveau décor, de style plus
antiquisant. En 1551, on commanda au Havre des cailloux pour le pavage de la
cour, signe que les façades devaient alors être achevées. Une somme
importante (2200 livres) versée en 1552 au contrôleur des bâtiments du
connétable, Antoine Mazon, indique probablement la mise en oeuvre d'une
grande campagne: sans doute la reprise de l'aile nord, donnant sur la plaine
de France. Cette aile est, par son style, attribuable à Jean Bullant.
Après 1555, les travaux semblent avoir surtout porté sur la décoration
intérieure du château. Le décor des appartements royaux porte les armes
d'Henri II et de Catherine de Médicis. En 1564, un marché fut notamment
passé avec le peintre Jacques Patin pour exécuter des frises peintes. Par
ailleurs, les guerres de Religion ont amené le renforcement des défenses du
château avec la mise en place de larges tours rondes pour protéger les
entrées principales, ainsi que d'un pont-levis devant l'entrée, en 1565. A
la mort d'Anne de Montmorency, en 1567, Ecouen demeura dans le giron de la
famille. La demeure fut occupée par sa veuve, Madeleine de Savoie, jusqu'à
sa mort en 1586. Le fils aîné d'Anne et de Madeleine, François de
Montmorency, y mourut en 1579. Son frère, Henri 1er de Montmorency, hérita
alors du domaine mais séjourna surtout dans son gouvernement du Languedoc
jusqu'à la victoire définitive d'Henri IV. Vers 1595, il revint toutefois à
nouveau en Île-de-France et mena une campagne de réparations au château d'Ecouen
vers 1610. A sa mort en 1614, Ecouen passa à son fils, Henri II de
Montmorency. Ce dernier ayant conspiré contre le roi et le cardinal de
Richelieu, il fut décapité en 1632 et le roi saisit alors tous ses biens. Il
en restitua cependant une partie à la famille. Le château fut ainsi rendu à
sa demi-soeur Charlotte, épouse du duc d'Angoulême. En 1696, à la mort de la
petite-fille de Charlotte d'Angoulême, la duchesse de Joyeuse
Marie-Françoise, Ecouen échut au prince de Condé Henri-Jules de Bourbon qui
chargea Jules Hardouin-Mansart de réaménager l'environnement et la
décoration du château.
Le pont-levis et les tourelles défendant l'accès du château furent alors
supprimés. A l'ouest, on aménagea un grand parterre prolongé par un tapis
vert descendant jusqu'au pied de la colline. La forêt fut percée de voies en
étoiles. A l'intérieur fut créée une "galerie des Batailles" sur le modèle
de celle de Chantilly. Le parquet "de Versailles" au premier étage de l'aile
sud est un vestige de ces réaménagements intérieurs, pour la plupart
disparus aujourd'hui. Enfin, l'aile d'entrée du château fut supprimée en
1787 (à moins que cette destruction ne soit due à la Révolution). Le prince
de Condé ayant émigré dès juillet 1789, ses biens furent saisis et vendus à
partir de 1793. Le château d'Ecouen servit alors de prison, puis d'hôpital
militaire, tandis que certains éléments de son décor étaient récupérés par
Alexandre Lenoir pour le Musée des monuments français. Après la bataille
d'Austerlitz, Napoléon décida de créer des maisons d'éducation pour les
filles des membres de la Légion d'honneur (décret du 24 frimaire an XIV; 15
décembre 1805). Après avoir envisagé d'utiliser Chambord, on décida d'en
ouvrir une au château d'Ecouen, attribué à la Légion d'honneur le 6 juillet
1806. Cette réaffectation entraîna des travaux, dirigés par l'architecte
Antoine-Marie Peyre. Les décors des cheminées peintes furent badigeonnés, et
une nouvelle aile d'entrée fut construite, dans un style très simple. Un mur
fut également élevé dans le bois pour délimiter le parc de la Maison
d'éducation, réservé aux pensionnaires. La maison d'éducation d'Ecouen
ouvrit ses portes en 1807. Cette institution fut confiée à Madame Campan,
ancienne première femme de chambre de Marie-Antoinette, qui avait ouvert une
pension à Saint-Germain, fréquentée par Hortense de Beauharnais. Le nom de
cette dernière fut donné à la fontaine du parc d'Ecouen, toujours connue
sous le nom de "fontaine Hortense".
En mars 1809, une seconde maison ouvrit à Saint-Denis. Un décret du 29 mars
1809 fixa l'organisation de ces "maisons impériales", pouvant accueillir
trois cents élèves jusqu'à l'âge de 18 ans et placées sous la protection
d'une princesse de la famille impériale. Napoléon rendit visite en personne
à la maison d'Ecouen le 3 mars 1809, puis le 6 août 1811. La maison
d'éducation ne devait pas survivre à la chute de l'Empereur, puisque le
château est rendu à ses anciens propriétaires dès 1814. Louis Henri Joseph
de Bourbon-Condé, inspiré par la maison d'éducation, songe alors à en faire
une maison de bienfaisance pour les familles des combattants vendéens. A sa
mort, en 1830, ses biens vont au duc d'Aumale, fils de Louis-Philippe, qui
fait remonter une partie du mobilier dans son château de Chantilly vers
1880. Mais le château d'Ecouen est réclamé par l'institution de la Légion
d'honneur, à laquelle il est finalement restitué en 1838. Dès lors, il est
prévu de lui rendre son ancienne destination, mais il faut attendre 1850
pour que Louis-Napoléon Bonaparte, alors président de la République, y
ordonne le transfert de la maison d'éducation de la Légion d'honneur de
Paris, alors sise rue Barbette. D'importants travaux furent menés par
l'architecte Amédée-Alphonse Lejeune pour remettre le château en état. Une
inscription, dans la grande salle au premier étage de l'aile nord, rappelle
ces aménagements: en 1851, la pièce reçut un nouveau décor combinant des
éléments authentiques trouvés dans d'autres salles et des créations de
Lejeune (vitraux, filets dorés sur les poutres...). En 1972, la Grande
Chancellerie de la Légion d'Honneur signa avec le Ministère des affaires
culturelles un bail emphytéotique permettant, en 1974, la création du "Musée
national de la Renaissance", destiné à exposer les collections trop à
l'étroit dans le musée de Cluny.
Le château est bâti selon un plan symétrique: il est constitué de quatre
corps de bâtiments disposés autour d'une cour pavée. Cet ensemble repose sur
une terrasse ceinte par un fossé. Du côté nord, la terrasse est plus ample
et permet d'admirer le panorama sur la plaine de France. L'entrée du château
se fait par l'aile orientale, plus basse que les autres. A l'origine, cette
aile abritait un portique donnant sur la cour, au rez-de-chaussée, et une
galerie à l'étage, couverte par un comble en demi-cercle revêtu de plomb;
l'entrée était surmontée par une sorte d'arc de triomphe orné de la statue
équestre du connétable Anne de Montmorency. Mais ce bâtiment a été détruit à
la fin du XVIIIe siècle et remplacé par une aile beaucoup plus simple, dont
la façade presque entièrement aveugle s'organise autour du portique à
colonnes doriques qui donne accès à la cour intérieure et aux collections du
musée national de la Renaissance. Les trois autres ailes sont nettement plus
élevées: elles comptent un rez-de-chaussée, un étage-carré et un étage de
comble très développé. Elles sont flanquées, à chaque angle, d'un pavillon
rectangulaire encore plus haut. Celui qui occupe l'angle sud-est se
distingue par une élévation particulière, liée à sa fonction: il s'agit en
effet de la chapelle, éclairée par de hautes baies à deux ou trois
lancettes. Les trois autres pavillons présentent une élévation à quatre
niveaux (rez-de-chaussée, deux étages carrés et un étage de comble) abritant
des chambres.
Alors que l'aile occidentale donne sur le parc et que son vis-à-vis
constitue l'entrée principale, le château d'Ecouen est en réalité construit
selon une orientation nord-sud, ces deux dernières ailes accueillant en
effet les logis principaux, reliés par une longue galerie logée dans l'aile
ouest. L'aile nord, qui dispose de la vue sur la plaine de France, abritait
les appartements royaux tandis que l'aile sud était destinée au connétable
et à son épouse. L'élévation des façades conçues pendant la première
campagne de travaux est plutôt sobre, avec des travées éclairées par de
hautes fenêtres à meneaux et séparées par de simples dosserets. Des moulures
d'entablement horizontales marquent les différents niveaux et viennent
rythmer l'agencement général. L'ornementation est essentiellement concentrée
sur les parties hautes. Les lucarnes sont encadrées de colonnes ou de
pilastres (généralement d'ordre dorique) et surmontées de grands frontons
décorés. Les toitures, en ardoise, étaient jadis couronnées d'un décor de
faîtage métallique finement découpé, qui venait égayer les toits d'un effet
de légèreté accrue. Celles-ci ont disparu à la Révolution, mais on conserve
plusieurs épis de faîtage en forme d'homme tenant une lance, ou d'enfant
brandissant une épée. Ce décor assez sobre a été étoffé dans un second
temps, avec notamment l'installation de portiques au centre des façades
donnant sur la cour. Sur l'aile ouest, il s'agit simplement d'un portique en
rez-de-chaussée, entouré par deux colonnes de marbre noir qui supportent un
entablement à décor de métopes et triglyphes, reconstruit au XIXe siècle
(l'entablement d'origine était orné de décors en marbre gris et rouge); les
écoinçons de l'arc d'entrée sont sculptées de deux belles figures féminines
en bas-relief tendant des branches de laurier, attribuées à Jean Goujon.
Sur les deux autres ailes, ce sont des avant-corps beaucoup plus importants
qui ont été rapportés par Jean Bullant pour magnifier le centre de la façade
sur cour. Ces portiques s'élèvent jusqu'au niveau du toit. Du côté nord,
l'avant-corps s'étend sur deux travées; il est encadré par deux paires de
colonnes, d'ordre dorique au rez-de-chaussée et corinthien au premier étage.
Cet avant-corps était rehaussé d'un décor sculpté aujourd'hui disparu: des
statues étaient placées dans des niches, et des bustes et des têtes de
profil ornaient les médaillons circulaires et ovales placés autour des
fenêtres. Ne demeure de ce décor que les emblèmes héraldiques apposés sur
l'entablement et sur la table entre les deux lucarnes (restaurée). Du côté
sud, l'avant-corps sur cour est encore plus imposant avec son ordre colossal
: c'est là l'un des premiers emplois de cette formule en France. Il est
rehaussé d'incrustations de marbres polychromes dont certains proviennent de
monuments antiques. Les deux niches latérales abritaient les statues des
"Esclaves" de Michel-Ange (aujourd'hui au musée du Louvre, mais évoquées in
situ par des copies). Ces deux statues, sculptées pour le tombeau du pape
Jules II, avaient été offertes à Anne de Montmorency par le roi Henri II.
Enfin, un autre avant-corps monumental a été installé au centre de la façade
extérieure de l'aile nord, donnant vers la plaine de France, vers laquelle
il ouvre par de larges baies cintrées. Il respecte le principe de la
succession des ordres: dorique au rez-de-chaussée, ionique à l'étage, ce
dernier étant plus particulièrement inspiré du temple de Portunus sur le
Forum Boarium à Rome. Cet avant-corps de grande ampleur abrite les repos de
l'escalier d'honneur qui dessert les appartements royaux, installés dans
l'aile nord.
A l'intérieur, les appartements d'apparat conservent un important décor
peint, avec en particulier douze magnifiques cheminées décorées entre 1549
et peut-être 1553. Ces peintures, proches des enluminures du livre d'heures
d'Anne de Montmorency (peint entre 1549 et 1551), représentent des scènes
bibliques placées dans un encadrement imitant des sculptures en stuc ou en
bois, sur le modèle de la galerie François Ier au château de Fontainebleau.
Faute d'archives, les auteurs de ces cheminées peintes ne sont pas
identifiés avec certitude mais d'après l'analyse stylistique, plusieurs
d'entre elles pourraient être attribuées à Bonaventure Navarre, un
collaborateur de Jean Cousin le Père. Un autre peintre est intervenu à
Ecouen: Jacques Patin, à qui on peut attribuer les frises peintes en haut
des murs des pièces d'apparat, mêlant guirlandes, animaux, satyres, objets
divers... L'une de ces frises reprend une gravure de Cornelis Bos, publiée
en 1548. Enfin, les plafonds étaient également peints, comme le prouve le
seul exemple conservé: celui de la chambre du roi, dans le pavillon
nord-ouest, où figurent les chiffres d'Henri II et de Catherine de Médicis
ainsi que des trophées d'armes en camaïeu de pourpre et des scènes de
combats à l'antique. La voûte de la chapelle était elle aussi peinte, avec
un décor mettant en scène toute l'emblématique des Montmorency : armoiries
aux alérions, dextrochère, chiffre "AM", épée du connétable, devise "Aplanos".
La bibliothèque du connétable, au dessus de la chapelle, conserve pour sa
part des lambris en bois de noyer peint à l'or, dont le décor ornemental
s'inspire d'un recueil de modèles publié en 1530 par Francisque Pellegrin.
Ce décor peint était à l'origine complété par un ensemble de vitraux, dont
certains portent la date "1544" tandis que d'autres sont à l'emblématique
d'Henri II et de Catherine de Médicis. La galerie au premier étage de l'aile
occidentale était notamment ornée d'une série de 44 panneaux peints en
grisaille, représentant l'histoire de Psyché; ces vitraux se trouvent
aujourd'hui au château de Chantilly, de même que d'autres panneaux provenant
de la chapelle (les enfants du connétable, la Nativité, la Circoncision).
Certains de ces vitraux, acquis par le musée du Louvre, sont désormais
présentés dans une salle du musée. Enfin, le décor intérieur comprenait
aussi des pavements de faïence exécutés à Rouen par Masséot Abaquesne, en
1542 puis vers 1550. Ce pavement se trouvait notamment dans la "galerie de
Psyché"; il a été remonté dans la salle du Roi. Une partie de ce riche
mobilier a été transféré par le duc d'Aumale, au XIXe siècle, dans son
château de Chantilly: outre les vitraux déjà cités, c'est là que se trouvent
aujourd'hui les boiseries et l'autel de la chapelle d'Ecouen. D'autres
éléments du décor du château, ôtés à la Révolution, font partie des
collections du musée du Louvre, comme la Vierge à l'Enfant en marbre (vers
1530-1540) ou la "Déploration" du Rosso, qui se trouvaient dans la chapelle.
Le château d'Ecouen s'inscrit dans un cadre plus large. Conçu d'emblée en
fonction de la vue sur la plaine de France, il était dès l'origine flanqué
par une terrasse, du côté nord, soutenue par un puissant mur de maçonnerie.
Contre ce mur de soutènement s'élevait un jeu de paume, connu par des
gravures anciennes mais aujourd'hui disparu. D'après la gravure de du
Cerceau, à l'angle nord-est du château se trouvait aussi un jardin clos
bordé par des niches concaves: l'une d'elles a été retrouvée lors de
travaux, en 1993. Le jardin doit sa forme actuelle aux travaux menés vers
1700 par Jules Hardouin-Mansart pour le prince de Condé. A l'ouest du
château se déploie une pelouse, qui se prolongeait à l'origine vers le nord,
jusqu'au bas du coteau. Mais cette grande perspective, qui a formé la limite
ouest du bourg durant tout le XVIIIe siècle, a été en grande partie lotie à
la Révolution et il n'en reste aujourd'hui qu'une trace résiduelle, "le
Mail", près de l'Avenue du Bicentenaire. L'essentiel du domaine dépendant du
château est occupé par un bois, qui servait aux seigneurs d'Ecouen de
réserve de chasse et de futaie exploitable. Cette forêt, aujourd'hui gérée
par l'Agence des Espaces Verts de la Région Île-de-France, occupe encore 16%
de la superficie communale. Elle est parcourue par un réseau de routes
forestières en étoiles, établi au début du XVIIIe siècle. Mais au XIXe
siècle, un mur a été élevé pour circonscrire un bois de plus petite
superficie, réservé à l'usage de la Maison de la Légion d'honneur. Au sein
de cet espace se trouvent la "fontaine Hortense", ainsi dénommée en hommage
à Hortense de Beauharnais, et un petit cimetière destiné aux soeurs et aux
pensionnaires de la Maison de Légion d'honneur. (1)
Éléments protégés MH : le domaine en totalité, à savoir la totalité des sols
et des constructions : classement par arrêté du 18 juillet 2007.
château d'Ecouen 95440 Ecouen, tél. 01 34 38 38 50, Musée national de la
Renaissance, ouvert au public tous les jours, fermé le mardi, de 9h 30 à 12h
45 et de 14h à 17h 15 en hiver et 17h 45 en été. Fermé les 1er janvier, 1er
mai et 25 décembre.
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