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Très peu de renseignements à son sujet. L'édifice est
figuré sur la vue de la rade et des îles encartée dans l'atlas du duc de
Savoie Emmanuel Philibert donc antérieur à 1580. Il semble s'agir sinon d'un
édifice médiéval, du moins d'une construction XVIe siècle, s'apparentant un
peu à une maison forte, sans exclure l'intégration d'éléments antérieurs. Il
est vraisemblable que l'édifice a été remanié sous le gouvernement de
Richelieu, entre 1635 et 1640 au moment de la construction des forts de
l'Estissac et de l'Eminence, avec lesquels il constitue un ensemble tactique
cohérent. Cette hypothèse serait étayée par la "corne" tenaillée (disparue)
du front de tête, et le tracé bastionné du front de gorge. L'ouvrage est
impliqué, en 1710, dans le combat livré, sous ses murs, par la flute "La
Baleine" contre quatre vaisseaux anglais: en raison de l'état de délabrement
des affûts, ses canons furent rapidement hors de service et ne purent
couvrir le navire français qui fut brûlé. Les plans les plus anciens (XVIIe
siècle) le représentent dans l'état où il était en 1793 et, tout au long de
la seconde moitié du XVIIIe siècle, les archives des ingénieurs militaires
ne font état que de travaux d'entretien ou d'aménagements mineurs
(aménagements de logements, prolongement de la chapelle, réfection du four
"calciné", construction d'un magasin aux farines etc.). L'édifice est à la
fois logement du commandant de la place, casernement, magasin d'artillerie
et aux vivres, boulangerie de garnison tandis que les terrasses de
l'enceinte portent quelques pièces d'artillerie. Il semble bien être le seul
bâtiment militaire de Port-Cros occupé en permanence.
En 1793, l'édifice est enlevé par les anglais, qui le font sauter avant
d'évacuer les îles d'Hyères: tout le bâtiment central (château proprement
dit) est détruit, ainsi que tout le front nord-ouest de l'enceinte. Après la
reprise, on s'employa à déblayer sommairement les ruines. Quelques bâtiments
encore à peu près utilisables furent remis en état. Une batterie de côte fut
alors aménagée en avant et au pied de l'ouvrage, en partie en gagnant le
terrain d'emprise sur les rochers portant l'édifice. Plusieurs projets sont
élaborés (1807, 1810) pour la reconstruction du château mais le manque de
fonds d'abord, de temps ensuite, empêcheront toute réalisation d'importance.
En 1815, les choses sont mises en veilleuse pour près de 30 ans et il faut
attendre 1841 pour que la "Commission mixte d'armement des côtes" instituée
pour remettre à hauteur l'organisation défensive des côtes, reprenne le
problème. Pour la reconstruction du "château", l'affaire est compliquée. En
1850-51 on envisage de rétablir, avec une tour crénelée au centre. Nouveau
projet en 1855, puis en 1860 mais c'est seulement en 1862-63 que l'édifice
sera rétabli tel qu'il est aujourd'hui. En 1975, la nouvelle commission de
défense des côtes propose le déclassement de la batterie basse à échéance de
la mise en service de l'artillerie moderne du fort de l'Eminence...
L'état actuel résulte de la reconstruction des années 1860. Le bâtiment
central a été rasé, seuls ont été conservés le rez-de-chaussée voûté, devenu
sous-sol par exhaussement des terre-pleins extérieurs, et le masque. A
l'emplacement du corps d'habitation, on a construit trois bâtiments: une
caserne à deux niveaux occupant l'ancien pignon sud-est et deux petit
bâtiments (cuisine et gardien de batterie) prolongeant les deux branches du
masque vers l'arrière. Toute la partie nord-est de l'enceinte avait sauté:
on reconstruisit l'escarpe en retrait en donnant à cette face un tracé
bastionné favorisant le flanquement. Le saillant de tête fut supprimé pour
gagner l'espace nécessaire à l'établissement, au pied, de la batterie basse.
Par contre la face sud-ouest est restée identique, tour et porte du village
comprises. Le front de gorge a été conservé et amélioré: en milieu de
courtine a été aménagé un passage d'entrée voûté avec porte en plein-cintre
dotée d'un pont-levis s'abattant sur un haha, et encadré de deux locaux
casematés (poste de police et corps de garde) ménagés dans l'épaisseur de la
courtine. Desservie par deux escaliers, à volée droite sur arc, plaqués au
revers du rempart symétriquement de part et d'autre du passage d'entrée, la
banquette de tir de ce front est à quatre mètres environ au-dessus du
terre-plein intérieur de l'ouvrage, de façon à défiler en partie la façade
de la caserne contre des coups tirés des hauteurs dominantes du sud-est. La
poudrière (petit bâtiment rectangulaire voûté à l'épreuve) a été rétablie à
l'intérieur du demi-bastion de gauche du front de gorge. (1)
Éléments protégés MH : le fort du Moulin : classement par arrêté du 02 mars
1954.
fort du Moulin, dit Château de Port-Cros 83400 Hyères, Ile de Port-Cros,
propriété publique.
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