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Construction attribuée le
plus généralement à François 1er, vers 1531, pour assurer la sécurité des
habitants face à la piraterie chronique et aux entreprises navales de nos
adversaires, dans le cadre de la lutte contre l'Espagne et l'Autriche de
Charles Quint, lutte qui affectera fortement, et à de multiples reprises, la
Provence et le littoral. L'ouvrage est représenté sur la vue de la rade
d'Hyères figurant dans l'atlas du duc de Savoie Emmanuel-Philibert, donc
antérieur à 1580. Il est représenté ensuite sur l'atlas dit de Louis XIII
avec la tour et l'enceinte avec son tracé actuel, mais avec un seul bâtiment
intérieur adossé au pan coupé nord-ouest et des échauguettes à trois angles.
Tout au long du XVIIIe siècle, les documents ne font apparaître que des
réparations ou des aménagements mineurs. L'enceinte apparaît complètement
ceinturée, à l'intérieur, de bâtiments à usage de logements et magasins
(four, habitation du garde d'artillerie, chapelle, état-major) non à
l'épreuve, adossés à l'escarpe et entourant la cour centrale. Intercalées à
ces bâtiments deux petites positions de batteries, orientées au nord-ouest
et à l'ouest, battant le port. L'entrée dans le front est est couverte par
un premier mur crénelé avec avant poste. En 1748, l'ingénieur Milet de
Monville propose de développer cette avancée pour donner espace et sécurité
à ce qui n'est tout compte fait qu'un château, et le seul édifice militaire
occupé en permanence dans l'île. Les soldats sont logés dans la grande salle
de la tour.
En 1793, lors de l'occupation de Toulon, les anglais s'emparent du château
et le dévastent avant d'évacuer l'île. Les bâtiments sont brûlés, seule la
partie haute de la tour a été endommagée par l'explosion du petit magasin à
poudre. Après la reprise, l'ouvrage est armé de deux pièces en batterie
basse, un obusier et une autre pièce dans le pan coupé vers le port, le tout
servi par quinze hommes, dont cinq canonniers, ce qui est dérisoire (22
vendémiaires an VII. 1798). On envisage de raser les bâtiments ruinés du
front nord pour établir une vaste banquette d'artillerie mais, faute de
crédits, aucune suite n'est donnée et il faut attendre 1810 pour que, dans
le cadre du blocus continental et sous l'impulsion de l'Empereur (décret
impérial du 14 août 1810) une impulsion énergique soit donnée à la défense
des côtes et celle des îles d'Hyères en particulier. Entre 1812 et 1814, les
bâtiments du château sont entièrement reconstruits, cette fois voûtés, et à
part la plateforme, un seul emplacement de batterie est maintenu sur la
terrasse devant l'entrée de la tour. Une enceinte en terre extérieure
enveloppe le château, la batterie du Lion et l'ensemble de la butte. On dote
le fort d'un magasin à poudre à l'extérieur et au pied de la tour. En 1815,
l'ensemble des ouvrages côtiers est mis en veilleuse. Entre 1821 on procède
à la réfection du parapet de la plateforme supérieure de la tour, puis en
1829 on construit l'actuelle avancée, remplaçant celle détruite en 1793.
L'ouvrage a alors acquis l'aspect qu'il a aujourd'hui. Désigné en 1875 pour
être déclassé, il conservera provisoirement quatre canons de campagne
jusqu'à la mise en service vers 1884, des nouvelles batteries de Repentance.
A 350 mètres environ au sud-est du port de Porquerolles, et à 70 mètres
environ d'altitude, sur l'extrémité septentrionale d'une ligne de hauteurs,
orientée sud-nord, coupant l'île en deux et séparant deux zones de plaines,
dont celle de la Courtade à l'est. L'édifice commande ainsi dans de très
bonnes conditions le village, le port et la rade de Porquerolles ainsi que
la plage de la Courtade, au nord-est, jusqu'à la pointe de Lequin. Le front
d'attaque possible est, par contre, le sud-est, où en cheminant sur la ligne
de crête portant l'ouvrage, on peut ouvrir la tranchée et dresser des
batteries contre la tour sans rencontrer d'obstacles majeurs. Dans son état
actuel l'ouvrage est constitué d'une tour d'artillerie, d'une enceinte
formant corps de place et d'une avancée. La tour en maçonnerie de forme
circulaire de vingt mètres de diamètre et environ treize mètres de hauteur
totale est assise sur un massif rocheux dont les contours extérieurs ont été
soigneusement escarpés de manière à prolonger la verticalité des murs.
L'ouvrage occupe l'angle sud-est du château et contribue par sa masse et son
élévation au défilement de l'édifice aux coups dangereux venant du sud-est.
Il ne comprend en élévation que deux niveaux: une grande salle circulaire
voûtée en coupole sphérique. Cette salle servait tout à la fois de logement
au personnel, de magasin et de batterie pour les pièces de défense
rapprochée.
La grande salle communique avec la plateforme supérieure par un œil au
sommet de la voûte, donnant un peu de lumière et d'aération tout en
permettant, éventuellement, de hisser des charges, et par une porte percée à
hauteur des reins de la voûte et accessible par une échelle de meunier, et
donnant accès à une volée d'escalier droite menant à un palier avec fenêtre,
d'où repart, à angle droit, dans l'épaisseur du mur un passage menant au
pied d'un deuxième escalier, cette fois à vis, débouchant sur la plateforme
dans une tourelle surmontée d'une coupole. Près du palier intermédiaire, on
remarque une cavité aveugle dont on se demande la destination. Ces
dispositions, très proches de celles figurant sur les plans du milieu du
XVIIIe siècle, résultent des derniers travaux exécutés vers 1823 et
restaurés récemment. Ils ne permettent pas de se faire une idée précise de
l'état initial, sans doute très proche du couronnement de la tour de
Constance, à Aigues-Mortes, ou du château d'If à Marseille. Le plan de 1748
indique la présence, sur la plateforme, d'un appentis à usage de magasin à
poudre de batterie et de trois bretèches faisant saillie hors de l'édifice,
dont une destinée à la défense de la porte: seules les traces des corbeaux
arasés au parement extérieur se distinguent elles encore aujourd'hui.
L'accès à la tour se fait à partir de la plateforme supérieure du front est
de l'enceinte lui-même exhaussé et organisé défensivement tant vers
l'extérieur que l'intérieur de la place, avec murs percés de créneaux de
fusillade, ce qui a fait désigner un peu abusivement cet endroit de
"barbacane". (1)
Éléments protégés MH : le château Sainte-Agathe : inscription par arrêté du
14 décembre 1927.
fort Sainte Agathe dit Château de Porquerolles 83400 île de Porquerolles,
ouvert au public pendant la saison estivale.
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